«Le Liban n'est pas oublié»: des expatriés reviennent au pays pour y accueillir le pape
Le pape Léon XIV salue la foule depuis la papamobile en quittant l’audience du Jubilé des Chœurs et Sociétés chorales sur la place Saint-Pierre, au Vatican, le 22 novembre 2025. © Andreas Solaro / AFP

À l'instar de centaines d'expatriés, Rachelle Mazraani vient d'Australie cette semaine au Liban pour accueillir le pape, dans l'espoir que sa visite apportera un souffle nouveau au pays où les crises et les guerres en ont poussé beaucoup à partir.

Léon XIV doit entamer jeudi son premier voyage à l'étranger au cœur du berceau historique du christianisme, en commençant par la Turquie avant de venir dimanche au Liban.

Le moment fort de sa visite au Liban sera la messe en plein air sur le front de mer à Beyrouth, à laquelle 120.000 personnes se sont inscrites, selon les organisateurs.

«En tant que jeune Libanaise vivant à l'étranger, cette visite représente pour moi une profonde assurance que le Liban n'est pas oublié», dit Rachelle Mazraani, 23 ans, jointe au téléphone à Sydney.

Elle fait partie d'un groupe de quelque 500 jeunes attendus au Liban pour participer à une rencontre du pape avec des jeunes âgés de 16 à 35 ans, au deuxième jour de sa visite.

«Temps difficiles»

Sur les routes du Liban ces jours-ci, s'alignent des panneaux publicitaires géants portant la photo du pape et la mention «Heureux les artisans de paix».

Une paix dont le Liban a grandement besoin: malgré un cessez-le-feu qui a mis fin il y a un an à une guerre dévastatrice entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes meurtrières.

«Le Liban a souffert profondément des crises continues et des récentes frappes israéliennes, nos cœurs sont fatigués», ajoute Rachelle Mazraani, née en Australie.

Pour son premier voyage hors d'Italie, le pape américain mettra l'accent sur le dialogue interreligieux et l'appel à la paix.

«Pour moi, la visite du pape au Liban à ce moment précis signifie énormément. Notre pays traverse des moments très difficiles et sa présence apporte l'espoir, l'unité et la paix», dit Gilbert Bakhos, un étudiant en informatique.

Le jeune homme de 19 ans qui vit à Lagos, au Nigeria, vient également au Liban pour «faire partie de ce moment historique».

Il espère entendre du pape «un message qui motive notre pays et notre gouvernement à s'améliorer (..), pour que mes parents, ma famille et notre peuple puissent revenir au Liban».

Le gouvernement a proclamé deux jours fériés, pour que les Libanais puissent participer aux étapes importantes de la visite.

Des hôtels proposent des tarifs spéciaux, incluant le transport à la grande messe en plein air.

Anthony Khadige, un responsable de communication de 33 ans, viendra de Dubaï pour accueillir le souverain pontife, «qui vient au Liban au moment où les Libanais eux-mêmes ont peur de venir» en raison de craintes d'intensification des frappes israéliennes.

«Toujours présents»

Des délégations de pays de la région sont également attendues, dont la Syrie voisine, qui sort exsangue d'une longue guerre civile.

À l'église de Notre-Dame de Damas des Grecs-catholiques, le père Makarios Qalouma dit espérer que la visite «apportera espoir, paix et tranquillité (..) au Liban et à la Syrie en particulier».

«La participation est très importante pour nous (..) pour dire au monde entier que, malgré toutes les crises et les difficultés traversées par la société syrienne, et en particulier par les chrétiens pendant la guerre (..) nous sommes toujours présents», souligne le prêtre qui conduit une délégation de 300 personnes.

Les chrétiens de Syrie, estimés à environ un million avant la guerre en 2011, sont aujourd'hui moins de 300.000, selon des experts, en raison de l'émigration massive.

AFP

 

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