Le bureau de presse du ministre libanais des Télécommunications, Charles Hajj, a publié un communiqué expliquant les raisons de son rejet du projet de loi «Gap Law dans sa forme actuelle, estimant que le traitement de ce dossier ne peut reposer sur des promesses financières non fondées sur des données réalistes et des chiffres précis.
Le communiqué souligne qu’il n’existe aucun désaccord sur le principe de la nécessité d’identifier l’ampleur de la perte financière, mais affirme que le projet proposé ne repose sur aucun audit effectif ni sur des chiffres fiables permettant d’évaluer précisément la taille de la gap ou des actifs disponibles. Il ne précise pas non plus les mécanismes de financement des engagements financiers au cours des quatre prochaines années.
Selon le ministre, les circulaires 158 et 166 de la Banque du Liban permettent le remboursement d’une large part des petits dépôts d’ici fin 2026, sans exercer de pression sur la liquidité. Il estime toutefois que le problème principal demeure celui des dépôts moyens et importants, notamment ceux des syndicats, caisses mutuelles, hôpitaux, universités, écoles, ainsi que des usines et entreprises constituant l’ossature de l’investissement et de la relance économique.
Le communiqué pointe également l’absence de prise en compte sérieuse de la situation des déposants en livres libanaises, notamment ceux qui ont perçu leurs indemnités de fin de service en monnaie nationale, alors qu’ils avaient placé leur confiance dans la devise locale.
Charles Hajj a par ailleurs affirmé que le capital du secteur bancaire ne peut être amputé avant l’identification et le traitement des comptes suspects ou irréguliers par la Banque du Liban. Il a souligné qu’aucune mesure gouvernementale ne peut être crédible ou efficace sans un audit judiciaire préalable, définissant le calendrier et l’ampleur de l’engagement de l’État envers la Banque centrale, notamment en matière de recapitalisation.
Le texte relève en outre l’absence d’une étude réaliste évaluant les répercussions financières et juridiques du projet de loi sur les eurobonds, jugées tout aussi cruciales que la valeur même de la gap financière.
En conclusion, le ministre a estimé que la gravité du projet de loi et ses implications pour l’avenir du Liban sur plusieurs décennies justifient une prolongation du débat afin de l’améliorer, en s’appuyant sur des chiffres et des études indépendantes. Il a appelé à séparer les points de divergence, établir une hiérarchie claire des priorités, clarifier les relations entre l’État et la Banque du Liban sur des bases transparentes et achever le remboursement des petits dépôts d’ici fin 2026 par les mécanismes existants.
Il a enfin insisté sur le fait que les Libanais, les déposants et l’image d’un gouvernement se présentant comme porteur de sauvetage et de réformes méritent des efforts supplémentaires et des analyses approfondies fondées sur des faits et des données concrètes.



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