«Un divan, des divas»: moment de «psychanalyse en extension».
«Des "divas": Jeanne d’Arc, Kafka, Zorro, Kennedy, Marilyn Monroe et Lady Di... un divan: celui de l’analyste qui accueille leurs confessions.
Toutes les paroles que vous entendrez sont authentiques et attestées, mais vous les découvrirez sous le prisme de la psychanalyse et des rapprochements qu’elle opère. Une façon d’appréhender ces figures célèbres sous un nouvel angle, de dévoiler une autre vérité, plus intime, de ces personnages que l’on croit tous très bien connaître… La vie de ces “divas” aurait-elle pu être différente?»


Dès l’origine, la psychanalyse a déployé ses lumières au-delà des patients en thérapie. Léonard de Vinci, Michel-Ange, Dostoievski, Goethe…: autant d’artistes sur lesquels s’est porté le regard radiographique de Freud, dans un exercice puissamment appelé «psychanalyse en extension». En extension hors du cabinet s’entend, partout où s’applique cette «méthode d’investigation de phénomènes psychiques qui autrement seraient à peine accessibles.» (Freud)

La pièce «Un divan, des divas», écrite par Guy Maruani, sort bien la psychanalyse du cabinet classique… pour nous y faire entrer aussitôt. Car Guy Maruani, psychiatre et psychanalyste de son état premier, a osé recréer les conditions exactes de la cure et mettre sur le divan des personnages aussi mythiques que Kennedy et Marylin, Kafka, Jeanne d’Arc, Lady Di, et même Zorro.


À partir de données historiques rigoureuses, l’auteur a su extraire ce qui nous semble l’inavouable ou l’impensable s’agissant de nos héros: leur problème secret, celui qui les mène, dans la pièce, à chercher le secours du psychanalyste pour les sortir du labyrinthe de leur âme ou de l’impasse de leur situation.

En sortant de cette pièce, radicalement originale, mise en scène de façon contemporaine, enlevée, si finement jouée que l’illusion de la présence se produit sous vos yeux, nous avons ri, été surpris, et nous avons appris, accédant au mystère des personnages comme à celui d’une psychanalyse.

Enfin, en tant que psychanalyste moi-même, je pense qu’il y a du génie dans le déchiffrage produit par Guy Maruani quand il nous rend sensibles les ressorts intimes de ces divas, mais aussi de leur époque. Son regard produit alors une extension du nôtre. Du théâtre augmenté.
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