Alain Vassoyan, artiste sculpteur libano-canadien ayant participé à des expositions au Liban et à l’étranger, notamment au Japon et au Canada, revient à la Galerie Janine Rubeiz du 12 octobre au 5 novembre 2022 avec une exposition intitulée Inside My Broken Forest .
Par ses sculptures, tableaux, photos et installations faits de vestiges d’incendies de forêt, Alain Vassoyan nous invite dans un univers insolite porté par la dialectique suivante : « Forêts qui brûlent et se régénèrent, corps qui se brisent et se reconstruisent » et jongle avec les paradoxes mettant dans un face à face nécessaire, la construction et la déconstruction, le drame et l’humour, le rouge et le noir, la colère et la contemplation.
Grâce à ses sculptures et installations faites de branches brûlées et de leurs reproductions en bronze ou en résine, l’artiste plante le décor du merveilleux, nous invite dans sa forêt magique celle des contes de fées, espace enchanté peuplé d’êtres fantastiques pour une immersion dans le royaume des métamorphoses.
D’étranges figurines en résine démembrées ou recomposées comme rescapées d’un désastre qui peuplent cette forêt semblent nous interroger sur le devenir de l’homme nouveau, post-apocalyptique.
L’homme de demain serait-il voué à devenir ce guerrier décapité dont l’arme tient lieu de tête, prisonnier du fusil fiché dans le sol, l’entraînant dans sa chute ? Ou plutôt cette main ouverte à la paix et à la conciliation. Cet être hybride homme ou animal à tête de chacal ?
Le personnage du chacal joue manifestement un rôle central dans l’œuvre de l’artiste. Il apporte une dimension sacrée et rappelle les divinités égyptiennes de l’époque pharaonienne. Cet animal s’agrippant au sommet des branches calcinées est représenté en rouge non pour incarner le feu dévorant et destructeur, mais le rouge pulsion de vie s’opposant au noir pulsion de mort.
Le chacal malicieux et résilient, tout droit tiré des contes d’enfants apporte une note d’humour et de légèreté face au drame.
Dans la mise en scène de l’artiste, la forêt reste omniprésente et envahit l’espace. Elle s’étale sur les murs, se laisse enfermer dans le cadre des tableaux, s’érige en statues montées sur piédestal.
Elle devient ce lieu sacré, ce passage obligé du parcours initiatique, cette quête du Graal consistant à traverser l’épreuve du feu et de l’épée pour retrouver la pureté originelle pour opérer la catharsis et transformer le plomb en or.
Les sculptures noires-charbon sont des branches calcinées récupérées par l’artiste sur les lieux des incendies pour faire devoir de mémoire et témoigner des souffrances infligées à la nature par la négligence et l’indigence des hommes. Ces restes d’arbres malmenés par le désastre se redressent avec la fierté des survivants et portent, en guise de drapeau, un trophée en forme de chacal, s’accrochant aux dernières branches dans un élan désespéré de survie.
Les représentations symboliques de l’artiste sont autant de références bibliques historiques ou mythologiques qui font appel à notre mémoire et à notre conscience collective : l’arche de Noé après le déluge, Horus la divinité égyptienne à tête de chacal, ou encore Charon, permettant le passage des ténèbres vers la lumière.
Toute l'œuvre de l'artiste rappelle que la traversée des enfers s'opère grâce à la création artistique que les arbres sont des survivants grâce à leur verticalité, qu'ils sont modèle de transcendance, pour opérer la métamorphose. Ces mêmes arbres se superposent encore à des photos de mer ouvertes sur un horizon à l'infini ou sur une tour s'élevant vers le ciel dans une quête de lumière !
Autant de messages vibrants d'espoir qui rappellent que de la faille s'échappe la lumière, que la renaissance se nourrit de la souffrance et que les arbres brûlés peuvent se transformer en œuvres d’art.
Un monde riche et foisonnant qui vous parle, vous interpelle vous touche en plein cœur dans un dialogue permanent qui ne vous quittera plus, un appel de l'artiste pour une remise en question de chacun face à ses responsabilités et à son destin.
Jocelyne Gannagé
Siteweb:joganne.com
Par ses sculptures, tableaux, photos et installations faits de vestiges d’incendies de forêt, Alain Vassoyan nous invite dans un univers insolite porté par la dialectique suivante : « Forêts qui brûlent et se régénèrent, corps qui se brisent et se reconstruisent » et jongle avec les paradoxes mettant dans un face à face nécessaire, la construction et la déconstruction, le drame et l’humour, le rouge et le noir, la colère et la contemplation.
Grâce à ses sculptures et installations faites de branches brûlées et de leurs reproductions en bronze ou en résine, l’artiste plante le décor du merveilleux, nous invite dans sa forêt magique celle des contes de fées, espace enchanté peuplé d’êtres fantastiques pour une immersion dans le royaume des métamorphoses.
D’étranges figurines en résine démembrées ou recomposées comme rescapées d’un désastre qui peuplent cette forêt semblent nous interroger sur le devenir de l’homme nouveau, post-apocalyptique.
L’homme de demain serait-il voué à devenir ce guerrier décapité dont l’arme tient lieu de tête, prisonnier du fusil fiché dans le sol, l’entraînant dans sa chute ? Ou plutôt cette main ouverte à la paix et à la conciliation. Cet être hybride homme ou animal à tête de chacal ?
Le personnage du chacal joue manifestement un rôle central dans l’œuvre de l’artiste. Il apporte une dimension sacrée et rappelle les divinités égyptiennes de l’époque pharaonienne. Cet animal s’agrippant au sommet des branches calcinées est représenté en rouge non pour incarner le feu dévorant et destructeur, mais le rouge pulsion de vie s’opposant au noir pulsion de mort.
Le chacal malicieux et résilient, tout droit tiré des contes d’enfants apporte une note d’humour et de légèreté face au drame.
Dans la mise en scène de l’artiste, la forêt reste omniprésente et envahit l’espace. Elle s’étale sur les murs, se laisse enfermer dans le cadre des tableaux, s’érige en statues montées sur piédestal.
Elle devient ce lieu sacré, ce passage obligé du parcours initiatique, cette quête du Graal consistant à traverser l’épreuve du feu et de l’épée pour retrouver la pureté originelle pour opérer la catharsis et transformer le plomb en or.
Les sculptures noires-charbon sont des branches calcinées récupérées par l’artiste sur les lieux des incendies pour faire devoir de mémoire et témoigner des souffrances infligées à la nature par la négligence et l’indigence des hommes. Ces restes d’arbres malmenés par le désastre se redressent avec la fierté des survivants et portent, en guise de drapeau, un trophée en forme de chacal, s’accrochant aux dernières branches dans un élan désespéré de survie.
Les représentations symboliques de l’artiste sont autant de références bibliques historiques ou mythologiques qui font appel à notre mémoire et à notre conscience collective : l’arche de Noé après le déluge, Horus la divinité égyptienne à tête de chacal, ou encore Charon, permettant le passage des ténèbres vers la lumière.
Toute l'œuvre de l'artiste rappelle que la traversée des enfers s'opère grâce à la création artistique que les arbres sont des survivants grâce à leur verticalité, qu'ils sont modèle de transcendance, pour opérer la métamorphose. Ces mêmes arbres se superposent encore à des photos de mer ouvertes sur un horizon à l'infini ou sur une tour s'élevant vers le ciel dans une quête de lumière !
Autant de messages vibrants d'espoir qui rappellent que de la faille s'échappe la lumière, que la renaissance se nourrit de la souffrance et que les arbres brûlés peuvent se transformer en œuvres d’art.
Un monde riche et foisonnant qui vous parle, vous interpelle vous touche en plein cœur dans un dialogue permanent qui ne vous quittera plus, un appel de l'artiste pour une remise en question de chacun face à ses responsabilités et à son destin.
Jocelyne Gannagé
Siteweb:joganne.com
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