Dans sa dernière homélie dominicale, le patriarche maronite Béchara Raï a une nouvelle fois souligné la nécessité de se tourner vers les Nations unies et d’internationaliser la question libanaise, tout en rappelant aux députés représentant la Nation que « le fondement de l’établissement du Liban est le pluralisme culturel et religieux dans l’unité, et que le Pacte national constitue le socle pour vivre ensemble dans l'égalité ». « Le pouvoir ne respecte ni le partenariat, ni le pluralisme, ni le Pacte national », a-t-il ajouté.
Les propos du patriarche maronite sont intervenus au lendemain d’une réunion du gouvernement d’expédition des affaires courantes qui assume les pouvoirs du président de la République depuis la fin du mandat de l’ancien président Michel Aoun, et à la lumière de l’échec du Parlement à élire un nouveau chef de l’Etat. Partant, quelles sont les raisons sous-jacentes à la demande d'internationalisation en ce moment particulier ?
D’aucuns perçoivent la crise libanaise comme une crise de gouvernance interne qui oppose des composantes exclusivement libanaises, et que, vu sous ce prisme, le recours à l’internationalisation telle que revendiquée par Bkerké est inacceptable. Et pour cause : ces derniers assimilent l’internationalisation à une forme de tutelle étrangère et vont même jusqu’à accuser Bkerké de trahison, considérant la crise strictement libanaise.
Cependant, quiconque croit que la crise traversée par le Liban depuis des années, et qui a éclaté au grand jour après le retrait des ministres du duopole chiite du gouvernement du Premier ministre Siniora à l'époque, n'est qu'une crise de gouvernance, se fourvoie allègrement. En effet, ce que Bkerké et une majorité du peuple libanais voient comme une crise de gouvernance qui n'appelle pas à l'internationalisation est incorrect. En vérité, la réalité que très peu avouent est tout autre : le Liban se retrouve sous la tutelle iranienne qui s’exerce par le truchement d’une faction se réclamant libanaise.
Cette tutelle utilise à tout-va les failles de la gouvernance pour renforcer à chaque échéance son contrôle sur les institutions et fragiliser le système constitutionnel et ses centres de gravité, en particulier la présidence de la République. Sans compter toutes les équations imposées à chaque formation de gouvernements, dont la finalité est le blocage, faisant ainsi fi du règlement auquel sont parvenus les Libanais avec l'accord de Taëf.
Il ne fait aucun doute que nous vivons désormais sous la tutelle de l’Iran et de ses agents qui créent des problèmes constitutionnels à chaque échéance dans le but de démanteler les institutions, et d'affaiblir la Constitution pour atteindre leur seul objectif qui consiste à transformer l'État libanais et sa population en partie intégrante de wilayat al-faqih.
C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrit la proposition de Bkerké d’internationaliser la crise libanaise. Celle-ci découle du forcing opéré par le Hezbollah à chaque échéance démocratique qu’il transforme en crise de gouvernance, au lieu de se plier tout bonnement aux dispositions prévues par la Constitution et l’accord de Taëf.
Partant, les Libanais devraient appuyer cette proposition de Bkerké et se rebiffer, comme l'a fait le patriarche Sfeir face à la tutelle syrienne. Peut-être qu’à ce moment-là, ils apercevront le bout du tunnel.
Selon des sources proches de Bkerké, le patriarche a avancé la proposition d'internationaliser la crise libanaise parce qu’il « ne croit pas en la capacité des politiciens libanais de s'asseoir autour de la même table ou de s'entendre sur quoi que ce soit, notamment lorsque des atteintes sont portées à la Constitution ou que des obstacles constitutionnels se dressent, conduisant comme à chaque fois à un vide institutionnel ». Et ces sources de considérer que l’accord de Taëf n’a pas été correctement mis en œuvre, ce qui crée des tiraillements internes et conduit chaque acteur à favoriser son camp. Et c’est justement la raison pour laquelle la solution ne peut émerger qu’à travers une aide internationale.
Toujours selon les sources précitées, « le patriarche ne cherche pas à catapulter des décisions ou des accords de l'étranger, mais plutôt à demander la mise en place d’une conférence internationale dans laquelle les parties prenantes libanaises devront diagnostiquer leurs problèmes. La présence internationale ne fera que faciliter le consensus et le dialogue entre Libanais, ces derniers étant manifestement incapables de s'entendre et s’opposent en tous points ».
S’agissant de la tutelle iranienne et de ses effets sur la crise libanaise, tout porte à croire selon ces sources que « la tutelle sous laquelle nous nous trouvons actuellement existe depuis le départ et nous ne sommes pas près d’en être affranchis. Cela s’avère, par exemple, dans notre incapacité à élire un président de la République avant de recevoir le feu vert de l’extérieur. En réalité, nous n’avons pas atteint la maturité qui nous permet de nous gouverner et de gérer nos affaires. Par conséquent, un parrainage international s’avère nécessaire au vu de notre inaptitude patentée à résoudre la moindre question par nous-mêmes.
Les propos du patriarche maronite sont intervenus au lendemain d’une réunion du gouvernement d’expédition des affaires courantes qui assume les pouvoirs du président de la République depuis la fin du mandat de l’ancien président Michel Aoun, et à la lumière de l’échec du Parlement à élire un nouveau chef de l’Etat. Partant, quelles sont les raisons sous-jacentes à la demande d'internationalisation en ce moment particulier ?
D’aucuns perçoivent la crise libanaise comme une crise de gouvernance interne qui oppose des composantes exclusivement libanaises, et que, vu sous ce prisme, le recours à l’internationalisation telle que revendiquée par Bkerké est inacceptable. Et pour cause : ces derniers assimilent l’internationalisation à une forme de tutelle étrangère et vont même jusqu’à accuser Bkerké de trahison, considérant la crise strictement libanaise.
Cependant, quiconque croit que la crise traversée par le Liban depuis des années, et qui a éclaté au grand jour après le retrait des ministres du duopole chiite du gouvernement du Premier ministre Siniora à l'époque, n'est qu'une crise de gouvernance, se fourvoie allègrement. En effet, ce que Bkerké et une majorité du peuple libanais voient comme une crise de gouvernance qui n'appelle pas à l'internationalisation est incorrect. En vérité, la réalité que très peu avouent est tout autre : le Liban se retrouve sous la tutelle iranienne qui s’exerce par le truchement d’une faction se réclamant libanaise.
Cette tutelle utilise à tout-va les failles de la gouvernance pour renforcer à chaque échéance son contrôle sur les institutions et fragiliser le système constitutionnel et ses centres de gravité, en particulier la présidence de la République. Sans compter toutes les équations imposées à chaque formation de gouvernements, dont la finalité est le blocage, faisant ainsi fi du règlement auquel sont parvenus les Libanais avec l'accord de Taëf.
Il ne fait aucun doute que nous vivons désormais sous la tutelle de l’Iran et de ses agents qui créent des problèmes constitutionnels à chaque échéance dans le but de démanteler les institutions, et d'affaiblir la Constitution pour atteindre leur seul objectif qui consiste à transformer l'État libanais et sa population en partie intégrante de wilayat al-faqih.
C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrit la proposition de Bkerké d’internationaliser la crise libanaise. Celle-ci découle du forcing opéré par le Hezbollah à chaque échéance démocratique qu’il transforme en crise de gouvernance, au lieu de se plier tout bonnement aux dispositions prévues par la Constitution et l’accord de Taëf.
Partant, les Libanais devraient appuyer cette proposition de Bkerké et se rebiffer, comme l'a fait le patriarche Sfeir face à la tutelle syrienne. Peut-être qu’à ce moment-là, ils apercevront le bout du tunnel.
Selon des sources proches de Bkerké, le patriarche a avancé la proposition d'internationaliser la crise libanaise parce qu’il « ne croit pas en la capacité des politiciens libanais de s'asseoir autour de la même table ou de s'entendre sur quoi que ce soit, notamment lorsque des atteintes sont portées à la Constitution ou que des obstacles constitutionnels se dressent, conduisant comme à chaque fois à un vide institutionnel ». Et ces sources de considérer que l’accord de Taëf n’a pas été correctement mis en œuvre, ce qui crée des tiraillements internes et conduit chaque acteur à favoriser son camp. Et c’est justement la raison pour laquelle la solution ne peut émerger qu’à travers une aide internationale.
Toujours selon les sources précitées, « le patriarche ne cherche pas à catapulter des décisions ou des accords de l'étranger, mais plutôt à demander la mise en place d’une conférence internationale dans laquelle les parties prenantes libanaises devront diagnostiquer leurs problèmes. La présence internationale ne fera que faciliter le consensus et le dialogue entre Libanais, ces derniers étant manifestement incapables de s'entendre et s’opposent en tous points ».
S’agissant de la tutelle iranienne et de ses effets sur la crise libanaise, tout porte à croire selon ces sources que « la tutelle sous laquelle nous nous trouvons actuellement existe depuis le départ et nous ne sommes pas près d’en être affranchis. Cela s’avère, par exemple, dans notre incapacité à élire un président de la République avant de recevoir le feu vert de l’extérieur. En réalité, nous n’avons pas atteint la maturité qui nous permet de nous gouverner et de gérer nos affaires. Par conséquent, un parrainage international s’avère nécessaire au vu de notre inaptitude patentée à résoudre la moindre question par nous-mêmes.
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