Investissement étatique, privatisation, partenariat public-privé (PPP), autorité de régulation… toutes les formules ont été essayées ou envisagées au cours des 25 dernières années pour avoir un approvisionnement continu en courant électrique. Aucune formule n’a réussi. Que faire alors ? Une nouvelle voie pourrait être salutaire.
Nicolas Sbeih et Natacha Metni Torbey
Pour ressusciter le secteur électrique, actuellement "inanimé", on ne peut adopter aucun des plans envisagés au cours des deux dernières décennies. Les efforts en cours ne font qu’ajouter 4 ou 5 heures à l’alimentation actuelle au meilleur des cas. La privatisation est caduque car EDL (malgré ses actifs) n’est pas vendable en l’état et aucun investisseur ne s’y aventurera. On ne peut non plus recourir à un investissement public car l’Etat en faillite ne peut plus mobiliser des ressources, ni emprunter. Même le PPP est devenu hors-jeu car il inclut le secteur public dans l’investissement et/ou la gestion, deux domaines où il a notoirement échoué.
Face à cette impasse, des propositions sont émises épisodiquement par des spécialistes ou des économistes. Parmi ces propositions, il y en a une qui sort du lot, car elle contourne presque tous les écueils qui ont entravé jusqu’à présent l’adoption ou l’exécution d’une solution pérenne.
Fouad Zmokhol, président du Midel (Mouvement international des chefs d’entreprises libanais), héritier du RDCL World, présente l’idée en ces termes : ‘’Il s’agit de confier l’ensemble du dossier électrique à un opérateur international spécialisé, nommément à Electricité de France (EDF).’’ Pourquoi EDF parmi tous les intervenants mondiaux dans ce domaine ? Tout simplement parce que cet établissement public français est un consultant permanent depuis des dizaines d’années auprès de notre EDL. ‘’EDF connaît déjà suffisamment le secteur et ses rouages sur les plans technique, politique et économique,’’ explique M. Zmokhol. Son idée est qu’EDF prendrait en charge tout le dossier dans le but d’assurer l’énergie nécessaire aux Libanais pendant un certain nombre d’années, quitte à remettre le tout à l’Etat à terme.
Pratiquement, comment s’opérerait le système ? En simplifiant un dossier techniquement complexe, et selon un spécialiste proche du secteur, EDF devrait investir environ 2 milliards de dollars pour construire des unités de production de 2000 mégawatts qui, une fois ajoutées aux centrales installées, pourront combler le déficit et assurer 24/24 de courant. Cela est réalisable en 2-3 ans. D’autres infrastructures seront nécessaires pour développer les réseaux de transport et de distribution, pour un investissement de quelques centaines de millions de dollars, étalés dans le temps.
EDF pourra faire elle-même tous les investissements ou en confier une partie à des partenaires qu’elle choisira. Elle pourra aussi utiliser sa propre usine flottante (FSRU) pour regazéifier le gaz liquide amené par tankers, de manière à utiliser le gaz comme carburant au lieu du fuel lourd (plus cher et plus polluant) actuellement utilisé. Elle pourra aussi recourir aux énergies renouvelables comme elle semble privilégier, selon un rapport qu’elle a préparé en 2019. EDF est d’ailleurs le premier producteur européen d’énergies renouvelables.
En échange de ces investissements, et d’autres qui viendront par la suite pour renouveler les infrastructures, EDF aura le droit de gérer le secteur pour disons 25-30 ans, avec à terme une rétrocession à l’Etat. Les consommateurs devront payer le coût réel de la production (et ils seront vraisemblablement prêts à le faire), plus une marge bénéficiaire pour l’opérateur. Leur facture sera certainement inférieure à ce qu’ils dépensent aujourd’hui pour une quantité et une qualité médiocres, surtout si l’on applique le système de tranches de facturation selon la consommation de chaque abonné.
Reste un hic : que faire de ceux qui profitent depuis des années des défaillances électriques ?
Nicolas Sbeih et Natacha Metni Torbey
Pour ressusciter le secteur électrique, actuellement "inanimé", on ne peut adopter aucun des plans envisagés au cours des deux dernières décennies. Les efforts en cours ne font qu’ajouter 4 ou 5 heures à l’alimentation actuelle au meilleur des cas. La privatisation est caduque car EDL (malgré ses actifs) n’est pas vendable en l’état et aucun investisseur ne s’y aventurera. On ne peut non plus recourir à un investissement public car l’Etat en faillite ne peut plus mobiliser des ressources, ni emprunter. Même le PPP est devenu hors-jeu car il inclut le secteur public dans l’investissement et/ou la gestion, deux domaines où il a notoirement échoué.
Face à cette impasse, des propositions sont émises épisodiquement par des spécialistes ou des économistes. Parmi ces propositions, il y en a une qui sort du lot, car elle contourne presque tous les écueils qui ont entravé jusqu’à présent l’adoption ou l’exécution d’une solution pérenne.
Fouad Zmokhol, président du Midel (Mouvement international des chefs d’entreprises libanais), héritier du RDCL World, présente l’idée en ces termes : ‘’Il s’agit de confier l’ensemble du dossier électrique à un opérateur international spécialisé, nommément à Electricité de France (EDF).’’ Pourquoi EDF parmi tous les intervenants mondiaux dans ce domaine ? Tout simplement parce que cet établissement public français est un consultant permanent depuis des dizaines d’années auprès de notre EDL. ‘’EDF connaît déjà suffisamment le secteur et ses rouages sur les plans technique, politique et économique,’’ explique M. Zmokhol. Son idée est qu’EDF prendrait en charge tout le dossier dans le but d’assurer l’énergie nécessaire aux Libanais pendant un certain nombre d’années, quitte à remettre le tout à l’Etat à terme.
Courant continu en 2-3 ans
Pratiquement, comment s’opérerait le système ? En simplifiant un dossier techniquement complexe, et selon un spécialiste proche du secteur, EDF devrait investir environ 2 milliards de dollars pour construire des unités de production de 2000 mégawatts qui, une fois ajoutées aux centrales installées, pourront combler le déficit et assurer 24/24 de courant. Cela est réalisable en 2-3 ans. D’autres infrastructures seront nécessaires pour développer les réseaux de transport et de distribution, pour un investissement de quelques centaines de millions de dollars, étalés dans le temps.
EDF pourra faire elle-même tous les investissements ou en confier une partie à des partenaires qu’elle choisira. Elle pourra aussi utiliser sa propre usine flottante (FSRU) pour regazéifier le gaz liquide amené par tankers, de manière à utiliser le gaz comme carburant au lieu du fuel lourd (plus cher et plus polluant) actuellement utilisé. Elle pourra aussi recourir aux énergies renouvelables comme elle semble privilégier, selon un rapport qu’elle a préparé en 2019. EDF est d’ailleurs le premier producteur européen d’énergies renouvelables.
En échange de ces investissements, et d’autres qui viendront par la suite pour renouveler les infrastructures, EDF aura le droit de gérer le secteur pour disons 25-30 ans, avec à terme une rétrocession à l’Etat. Les consommateurs devront payer le coût réel de la production (et ils seront vraisemblablement prêts à le faire), plus une marge bénéficiaire pour l’opérateur. Leur facture sera certainement inférieure à ce qu’ils dépensent aujourd’hui pour une quantité et une qualité médiocres, surtout si l’on applique le système de tranches de facturation selon la consommation de chaque abonné.
Reste un hic : que faire de ceux qui profitent depuis des années des défaillances électriques ?
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