Nucléaire iranien: l'AIEA optimiste, inquiétudes occidentales
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi fait état de discussions "constructives" avec des responsables iraniens qui pourraient ouvrir la voie à la relance de l'accord historique de 2015, lors d'une conférence de presse à Téhéran.

Aux côtés de Mohammad Eslami, le directeur de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, le diplomate argentin Rafael Grossi, directeur de l'AIEA, s'est déclaré persuadé que, avec les "discussions constructives" qu'il avait déjà eues, "nous allons ouvrir la voie à des accords importants". Au second jour de sa visite à Téhéran, M. Grossi a eu des entretiens au plus haut niveau puisqu'il a rencontré le président iranien, Ebrahim Raïssi.
"Relancer le dialogue"

Il n'a pas précisé quelles pourraient être ces avancées, mais l'objectif déclaré de cette visite était de "relancer le dialogue" en vue d'une éventuelle reprise des négociations sur l'accord conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances pour limiter les activités nucléaires de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales contre le pays.

Après sa réunion avec M. Grossi, le chef de l'OIEA, Mohammad Eslami, a assuré que les autorités iraniennes allaient "continuer à travailler" avec l'AIEA mais que "l'Iran ne sacrifiera jamais ses intérêts nationaux."


Les Occidentaux ont eu vent de l’existence de plusieurs sites nucléaires secrets en Iran à travers les images satellites. Dans cette photo, le site de Natanz. (AFP)
Inquiétudes occidentales

Selon les avancées obtenues, Washington, Londres, Berlin et Paris décideront de soumettre ou non une proposition de résolution blâmant Téhéran pour les récentes évolutions de son programme nucléaire. Leurs inquiétudes ont été récemment renforcées par un rapport confidentiel de l'AIEA, selon lequel des particules d'uranium enrichies à 83,7%, soit un peu moins des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, ont été récemment détectées dans l'usine souterraine de Fordo, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Téhéran.

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, s'est justifié en faisant état "de fluctuations involontaires" au cours du processus d'enrichissement et en assurant "n'avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60%", comme l'a répété samedi M. Eslami. M. Grossi n'a pas précisé s'il avait obtenu un accès renforcé au site de Fordo et une augmentation du nombre d'inspections de l'AIEA permises par le gouvernement iranien.

Maxime Pluvinet avec AFP
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