«Avec des si on mettrait Paris en bouteille.» Que de fois avons-nous utilísé cette expression pour signifier que l'on peut imaginer toutes sortes d'hypothèses, mais que la plupart d'entre elles sont irréalistes ou impossibles à réaliser. Vivre vite de Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, est un ouvrage essentiellement construit sur des «si» et des éventualités évoquées qui ne peuvent malheureusement plus changer le cours du destin.
Si la voix de Didier Decoin, président de l'académie Goncourt, n'avait pas compté double ou s'il n'avait pas voté pour Vivre vite lors du 14e tour d'un scrutin très serré, peut-être que la romancière ne serait pas devenue la 13e femme à remporter le Goncourt en 120 ans.
De même, si Brigitte Giraud n'était pas revenue sur la «litanie des 'si'» qui l'a obsédée pendant des années et qui a transformé sa vie en une réalité conditionnelle passée, ou si elle n'avait pas perdu son mari le 22 juin 1999, l'histoire aurait pu être différente. Cependant, malgré ces «si», le livre se concentre sur la réalité telle qu'elle s'est déroulée.
Brigitte Giraud détaille en 23 séquences les jours qui ont précédé l'accident de moto de son mari, le journaliste musical Claude Giraud. L'auteure nous livre des détails qui nous permettent de mieux comprendre la relation qu'elle entretenait avec son mari et l'impact de sa mort sur sa vie. Le style d'écriture de l'auteure est épuré, mais cela ne l'empêche pas de toucher le lecteur en plein cœur. Son témoignage est poignant et rempli d'émotions, mais jamais larmoyant. L’auteure parvient à exprimer sa douleur avec pudeur et mesure, sans jamais tomber dans le pathos.
Le récit introspectif à rebours de Brigitte Giraud est à la fois une lettre d'amour à l’époux disparu, un devoir de mémoire, un petit traité de philosophie sur le destin et une quête obsédante d'une veuve pétrie de culpabilité. Les extraits suivants témoignent d’une douleur encore à vif: «Je ne veux pas être séparée de toi. Pas encore. Pas si vite. Je veux être avec toi, à tout prix. Tout peut arriver, mais pas ça. Pas maintenant. Je veux te tenir la main, te parler, t'embrasser. Je veux que tu saches que je t'aime.» «Tu me manques. Tu me manques tellement que j'ai l'impression de devenir folle. Je me réveille en pleine nuit en pensant à toi, je parle toute seule, je pleure. Je t'appelle et personne ne répond.»
Contrainte de quitter sa maison de Lyon, où l'accident s'est produit, pour permettre la construction d'une route, l'auteure explore sa douleur et son besoin criant de trouver la raison qui a créé son malheur.
Les «si» nous rappellent que la vie est imprévisible et fragile, mais que nous devons malgré tout faire face à la réalité telle qu'elle est. L'auteure utilise ces «si» pour explorer différentes issues possibles à son histoire et pour exprimer le regret de ne pas avoir pu éviter la tragédie: «Si j'avais su, j'aurais pu l'empêcher. Si j'avais été plus vigilante, plus présente, peut-être que cela n'aurait pas eu lieu. Si seulement je pouvais remonter le temps.»
Le livre aborde également des thèmes universels tels que la culpabilité, le destin et le sens de la vie. Brigitte Giraud se pose de nombreuses questions sur les raisons de cette tragédie et essaie de comprendre ce qui a provoqué la mort de son mari. Elle explore également les différentes façons de surmonter le deuil et de trouver un sens à la vie après la perte d'un être cher. Les extraits suivants illustrent sa réflexion: «Est-ce que tout est écrit d'avance? Est-ce que nous sommes des marionnettes manipulées par un destin implacable? Ou bien sommes-nous libres de nos choix, de nos actes, de nos décisions?» «Comment continuer à vivre quand tout s'effondre autour de nous? Comment trouver un sens à sa vie quand on a perdu l'être aimé?»
Pour finir, Vivre vite est un chef-d'œuvre de simplicité. Malgré le thème difficile de la perte, c’est un livre à la fois bouleversant et réconfortant, qui parle d'amour, de liens indissolubles et de la force de la vie. C'est un récit qui permet de toucher un public plus large et de rendre l'histoire accessible à tous ceux qui ont vécu une perte similaire.
Si la voix de Didier Decoin, président de l'académie Goncourt, n'avait pas compté double ou s'il n'avait pas voté pour Vivre vite lors du 14e tour d'un scrutin très serré, peut-être que la romancière ne serait pas devenue la 13e femme à remporter le Goncourt en 120 ans.
De même, si Brigitte Giraud n'était pas revenue sur la «litanie des 'si'» qui l'a obsédée pendant des années et qui a transformé sa vie en une réalité conditionnelle passée, ou si elle n'avait pas perdu son mari le 22 juin 1999, l'histoire aurait pu être différente. Cependant, malgré ces «si», le livre se concentre sur la réalité telle qu'elle s'est déroulée.
Brigitte Giraud détaille en 23 séquences les jours qui ont précédé l'accident de moto de son mari, le journaliste musical Claude Giraud. L'auteure nous livre des détails qui nous permettent de mieux comprendre la relation qu'elle entretenait avec son mari et l'impact de sa mort sur sa vie. Le style d'écriture de l'auteure est épuré, mais cela ne l'empêche pas de toucher le lecteur en plein cœur. Son témoignage est poignant et rempli d'émotions, mais jamais larmoyant. L’auteure parvient à exprimer sa douleur avec pudeur et mesure, sans jamais tomber dans le pathos.
Le récit introspectif à rebours de Brigitte Giraud est à la fois une lettre d'amour à l’époux disparu, un devoir de mémoire, un petit traité de philosophie sur le destin et une quête obsédante d'une veuve pétrie de culpabilité. Les extraits suivants témoignent d’une douleur encore à vif: «Je ne veux pas être séparée de toi. Pas encore. Pas si vite. Je veux être avec toi, à tout prix. Tout peut arriver, mais pas ça. Pas maintenant. Je veux te tenir la main, te parler, t'embrasser. Je veux que tu saches que je t'aime.» «Tu me manques. Tu me manques tellement que j'ai l'impression de devenir folle. Je me réveille en pleine nuit en pensant à toi, je parle toute seule, je pleure. Je t'appelle et personne ne répond.»
Contrainte de quitter sa maison de Lyon, où l'accident s'est produit, pour permettre la construction d'une route, l'auteure explore sa douleur et son besoin criant de trouver la raison qui a créé son malheur.
Les «si» nous rappellent que la vie est imprévisible et fragile, mais que nous devons malgré tout faire face à la réalité telle qu'elle est. L'auteure utilise ces «si» pour explorer différentes issues possibles à son histoire et pour exprimer le regret de ne pas avoir pu éviter la tragédie: «Si j'avais su, j'aurais pu l'empêcher. Si j'avais été plus vigilante, plus présente, peut-être que cela n'aurait pas eu lieu. Si seulement je pouvais remonter le temps.»
Le livre aborde également des thèmes universels tels que la culpabilité, le destin et le sens de la vie. Brigitte Giraud se pose de nombreuses questions sur les raisons de cette tragédie et essaie de comprendre ce qui a provoqué la mort de son mari. Elle explore également les différentes façons de surmonter le deuil et de trouver un sens à la vie après la perte d'un être cher. Les extraits suivants illustrent sa réflexion: «Est-ce que tout est écrit d'avance? Est-ce que nous sommes des marionnettes manipulées par un destin implacable? Ou bien sommes-nous libres de nos choix, de nos actes, de nos décisions?» «Comment continuer à vivre quand tout s'effondre autour de nous? Comment trouver un sens à sa vie quand on a perdu l'être aimé?»
Pour finir, Vivre vite est un chef-d'œuvre de simplicité. Malgré le thème difficile de la perte, c’est un livre à la fois bouleversant et réconfortant, qui parle d'amour, de liens indissolubles et de la force de la vie. C'est un récit qui permet de toucher un public plus large et de rendre l'histoire accessible à tous ceux qui ont vécu une perte similaire.
Lire aussi
Commentaires