Ryad a accueilli mercredi une délégation iranienne, ainsi que le chef de la diplomatie syrienne, dans le cadre d'un dégel qui redessine la carte régionale. Les ministres syrien et saoudien des AE ont vite abordé les sujets qui fâchent: la lutte contre le trafic de drogue et les moyens de mettre fin au rôle des milices étrangères en Syrie.
La visite du ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, survient avant la tenue vendredi en Arabie saoudite d'une réunion de neuf pays arabes devant porter sur un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Le prochain sommet ordinaire de la Ligue est prévu le 19 mai dans le royaume.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a publié un communiqué conjoint suite aux entretiens, terminés tard dans la soirée, entre le ministre saoudien des AE Fayçal ben Farhane et son homologue syrien Fayçal Mekdad.
Les deux ministres ont discuté "des mesures nécessaires pour parvenir à un règlement politique complet de la crise syrienne", selon le communiqué publié par l'agence officielle saoudienne SPA. "L'objectif est de parvenir à "une réconciliation nationale (...) de ramener la Syrie dans le giron arabe et qu'elle reprenne son rôle naturel dans le monde arabe", ajoute le texte.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, et son homologue syrien Fayçal Mekdad, lors de leur réunion à Jeddah.
"Les deux parties ont souligné l'importance de renforcer la sécurité et de combattre le terrorisme sous toutes ses formes, et de renforcer la coopération dans la lutte contre la contrebande et le trafic de drogue, soulignant la nécessité d'aider les institutions de l'État syrien à étendre son contrôle sur ses territoires pour mettre fin à la présence des milices armées et l'ingérence extérieure dans les affaires intérieures syriennes", ajoute le communiqué. Par ailleurs, les deux ministres ont annoncé le lancement des procédures de reprise des services consulaires et des vols entre les deux pays.
Damas était isolé sur le plan diplomatique depuis la répression en 2011 d'un soulèvement populaire ayant déclenché une guerre civile qui s'est complexifiée au fil des ans avec l'intervention de plusieurs pays et groupes armés étrangers. Mais de plus en plus de pays arabes sont désormais en faveur d'un retour de la Syrie.
De son côté, la visite de la délégation iranienne est intervenue quelques jours après une rencontre historique à Pékin des chefs de la diplomatie des deux pays, qui avaient rompu leurs liens en 2016.
Ryad et Téhéran ont conclu récemment un accord, négocié par la Chine, pour une reprise de leurs relations et devraient rouvrir leurs ambassades d'ici la mi-mai ainsi que mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans.
"Conformément à l'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite sur la reprise des activités diplomatiques (...), la délégation technique iranienne est arrivée à Ryad mercredi et a été accueillie par les responsables saoudiens", a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Samedi, une délégation diplomatique saoudienne s'était rendue à Téhéran pour discuter de la réouverture de la représentation diplomatique du royaume dans la République islamique.
Ce rapprochement devrait être formellement scellé à l'occasion d'une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Ryad, à l'invitation du roi Salmane d'Arabie saoudite, un déplacement prévu après le ramadan, fin avril.
Depuis la Révolution islamique de 1979 en Iran, les deux pays entretiennent une inimitié qui s'est caractérisée par des positions souvent opposées sur les dossiers régionaux, soutenant parfois des camps rivaux comme en Syrie, au Liban ou au Yémen.
Leur rapprochement est de nature à changer la donne régionale, surtout qu'il coïncide avec un dégel des relations entre Ryad et Damas. Le royaume saoudien avait rompu ses relations en 2012 avec la Syrie, où il a soutenu des rebelles au début du conflit.
Mais depuis le séisme du 6 février qui a dévasté la Turquie et des régions de la Syrie voisine, Ryad a envoyé de l'aide aux populations sinistrées, à la fois dans les zones sous contrôle gouvernemental et dans les zones rebelles.
Les deux pays ont également entamé des discussions sur une reprise de leurs services consulaires.
Roger Barake, avec AFP
La visite du ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, survient avant la tenue vendredi en Arabie saoudite d'une réunion de neuf pays arabes devant porter sur un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Le prochain sommet ordinaire de la Ligue est prévu le 19 mai dans le royaume.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a publié un communiqué conjoint suite aux entretiens, terminés tard dans la soirée, entre le ministre saoudien des AE Fayçal ben Farhane et son homologue syrien Fayçal Mekdad.
Les deux ministres ont discuté "des mesures nécessaires pour parvenir à un règlement politique complet de la crise syrienne", selon le communiqué publié par l'agence officielle saoudienne SPA. "L'objectif est de parvenir à "une réconciliation nationale (...) de ramener la Syrie dans le giron arabe et qu'elle reprenne son rôle naturel dans le monde arabe", ajoute le texte.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, et son homologue syrien Fayçal Mekdad, lors de leur réunion à Jeddah.
"Les deux parties ont souligné l'importance de renforcer la sécurité et de combattre le terrorisme sous toutes ses formes, et de renforcer la coopération dans la lutte contre la contrebande et le trafic de drogue, soulignant la nécessité d'aider les institutions de l'État syrien à étendre son contrôle sur ses territoires pour mettre fin à la présence des milices armées et l'ingérence extérieure dans les affaires intérieures syriennes", ajoute le communiqué. Par ailleurs, les deux ministres ont annoncé le lancement des procédures de reprise des services consulaires et des vols entre les deux pays.
Damas était isolé sur le plan diplomatique depuis la répression en 2011 d'un soulèvement populaire ayant déclenché une guerre civile qui s'est complexifiée au fil des ans avec l'intervention de plusieurs pays et groupes armés étrangers. Mais de plus en plus de pays arabes sont désormais en faveur d'un retour de la Syrie.
De son côté, la visite de la délégation iranienne est intervenue quelques jours après une rencontre historique à Pékin des chefs de la diplomatie des deux pays, qui avaient rompu leurs liens en 2016.
Ryad et Téhéran ont conclu récemment un accord, négocié par la Chine, pour une reprise de leurs relations et devraient rouvrir leurs ambassades d'ici la mi-mai ainsi que mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans.
"Conformément à l'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite sur la reprise des activités diplomatiques (...), la délégation technique iranienne est arrivée à Ryad mercredi et a été accueillie par les responsables saoudiens", a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Samedi, une délégation diplomatique saoudienne s'était rendue à Téhéran pour discuter de la réouverture de la représentation diplomatique du royaume dans la République islamique.
Ce rapprochement devrait être formellement scellé à l'occasion d'une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Ryad, à l'invitation du roi Salmane d'Arabie saoudite, un déplacement prévu après le ramadan, fin avril.
Depuis la Révolution islamique de 1979 en Iran, les deux pays entretiennent une inimitié qui s'est caractérisée par des positions souvent opposées sur les dossiers régionaux, soutenant parfois des camps rivaux comme en Syrie, au Liban ou au Yémen.
Leur rapprochement est de nature à changer la donne régionale, surtout qu'il coïncide avec un dégel des relations entre Ryad et Damas. Le royaume saoudien avait rompu ses relations en 2012 avec la Syrie, où il a soutenu des rebelles au début du conflit.
Mais depuis le séisme du 6 février qui a dévasté la Turquie et des régions de la Syrie voisine, Ryad a envoyé de l'aide aux populations sinistrées, à la fois dans les zones sous contrôle gouvernemental et dans les zones rebelles.
Les deux pays ont également entamé des discussions sur une reprise de leurs services consulaires.
Roger Barake, avec AFP
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