La cryptomonnaie est devenue une option d'investissement de plus en plus populaire au cours des dernières années, de plus en plus de personnes cherchant à diversifier leurs portefeuilles et à tirer parti de son potentiel de rendement élevé. Mais la prudence est de rigueur.
Vaut-il mieux investir dans des actifs physiques comme l'immobilier, les devises fiduciaires, les actions en bourse, l'argent, l'or ou les diamants que dans les cryptomonnaies, dont le bitcoin est la plus connue? Les cryptomonnaies sont-elles une fiction? À quelles catégories d'investisseurs sont-elles dédiées? De nombreuses questions se posent avec l’émergence d’une nouvelle classe d’actifs ouverte au public.
A priori, il ne faut pas confondre les monnaies numériques de Banque centrale, connues sous l’acronyme MNBC (CBDC – Central Bank Digital Currency) et les cryptomonnaies bien qu’elles partagent certaines caractéristiques.
Les monnaies numériques de Banque centrale, comme leur nom l’indique, sont centralisées puisqu’elles sont émises par les banques centrales nationales. Elles sont l’équivalent des billets ou pièces de monnaie d’un pays, mais existent aussi en version numérique.
Les cryptomonnaies représentent une monnaie virtuelle, qui n’a pas de support physique (une pièce ou un billet), et n’est pas émise par un organisme central. Elle n’est pas indexée sur le dollar ou sur l’or, sauf pour celles que l’on surnomme les stablescoins afin d'éviter une grande volatilité. C'est un actif qui s'échange de pair-à-pair (P2P – Peer to Peer). Les cryptomonnaies utilisent la technologie blockchain pour effectuer des transactions, entre autres transférer la propriété des cryptos entre leurs différents propriétaires.
Dans les détails, elles sont adossées sur un bloc, et pouvent être utilisées pour inscrire de manière perpétuelle et inviolable des informations, des fichiers ou encore pour confirmer des transactions entre deux personnes. Ces blocs sont au fur et à mesure rajoutés à la chaîne préexistante (blockchain). Avant cette étape, il va falloir que des mineurs le valident.
Cryptomonnaie et fiction
«Les cryptomonnaies ne sont pas physiques, c’est du numérique véritable dans la mesure où elles représentent un moyen de paiement et de transaction. Les personnes détenant des cryptos peuvent acheter de l’immobilier, un café chez Starbucks, une voiture chez Tesla ou les échanger contre de la monnaie fiduciaire auprès des banques et des plateformes qui acceptent les cryptos», explique André Gholam, conseiller en systèmes d’information, transformation numérique et technologie financière, et aussi Managing Director de Logica sarl.
«On ne les possède pas en main propre, mais elles existent sur des comptes, appelés e-wallets (portefeuilles électroniques) que les détenteurs gèrent», relève-t-il.
Les e-wallets sont déposés sur des plateformes de gestion de cryptos, ou bien sur des supports physiques comme son laptop, son téléphone portable (Hot Wallet) ou des clés USB dédiées aux cryptos (Cold Wallet). Quand une personne a besoin de faire une transaction avec des cryptos, elle utilise son e-wallet.
En réponse à une question d’Ici Beyrouth, M. Gholam souligne «qu’à partir d’aujourd’hui, il faut s’habituer à la notion de numérique; Bientôt, on aura la monnaie numérique de Banque centrale». «Comme on peut faire des bénéfices avec la monnaie fiduciaire, on peut en faire avec les cryptos», ajoute-t-il.
La loi libanaise
L’encadrement légal du secteur des cryptomonnaies est impératif afin de mitiger les risques des investisseurs dont la confiance, la certitude et la bonne gouvernance sont les éléments-clés de chacun de leur placement.
Au Liban, la note d’information numéro 30 de l’Autorité des marchés de capitaux (AMC) datée du 12 octobre 2018 est on ne peut plus claire. Il est interdit stricto sensu aux institutions financières et aux banques d'avoir des comptes en cryptos pour elles ou pour leurs clients. Quant aux individus, il y a une recommandation, mais pas une interdiction de traiter avec les cryptos, car il n'y a aucun moyen de contrôle.
Néanmoins, il y a beaucoup de Libanais qui traitent en cryptos à partir du pays. Ceux-là ont soit des comptes sur des plateformes à l'étranger, soit ils passent par des brokers libanais.
Ailleurs dans le monde
Depuis 2018, date de la promulgation de la règlementation libanaise, beaucoup d’encre à coulé dans le monde en termes de régulation des marchés de cryptos.
Aux États-Unis, la règlementation demeure fragmentée. Faute de voir le Congrès définir un cadre législatif clair, l’autorité américaine des marchés financiers (SEC), a mis la main sur la règlementation des cryptos, qu’elle considère relever de son autorité, assignant mardi devant la justice civile la plateforme d’échange de cryptomonnaies aux États-Unis, Coinbase. Cette action menée devant un tribunal fédéral de Manhattan survient au lendemain de l’assignation, également par la SEC, de la première plateforme mondiale d’échange de cryptoactifs, Binance.
Pour ce qui est de l’Union européenne, les ministres des Finances des 27 pays membres ont validé mardi 16 mai 2023 le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), en discussion depuis fin 2020. Cependant, il faudra attendre environ un an, soit mai 2024, pour que cette règlementation entre en vigueur. En France, l’AMF (Autorité des marchés financiers) exige l’obtention d’un PSAN – Prestataire de services sur actifs numériques – pour pouvoir opérer. Certains pays taxent les plus-values de cessions de cryptos, d’autres exigent de déclarer les comptes détenus sur des sites et des plateformes domiciliés en dehors du pays de résidence.
Investir à long terme
À part les règles générales de prudence en matière d’investissement à savoir diversifier son portefeuille et s’abstenir d’investir plus qu’on est en mesure de perdre, André Gholam met en garde contre «une volatilité parfois brutale, soudaine et inattendue sur de courtes périodes des marchés de cryptos». Le commun des investisseurs ne maîtrise pas tous les éléments pouvant influencer le cours des cryptos. Un simple tweet d’Ellon Musk a généré une importante variation du cours du bitcoin. «Si l'on suit l’évolution du cours du bitcoin sur les treize dernières années, on remarque des fluctuations sensibles tantôt baissières tantôt haussières sur des courtes périodes sans raisons économiques classiques», fait valoir le patron de Logical sarl. Sur le long terme, les analystes voient le cours du bitcoin reprendre son envol.
Vaut-il mieux investir dans des actifs physiques comme l'immobilier, les devises fiduciaires, les actions en bourse, l'argent, l'or ou les diamants que dans les cryptomonnaies, dont le bitcoin est la plus connue? Les cryptomonnaies sont-elles une fiction? À quelles catégories d'investisseurs sont-elles dédiées? De nombreuses questions se posent avec l’émergence d’une nouvelle classe d’actifs ouverte au public.
A priori, il ne faut pas confondre les monnaies numériques de Banque centrale, connues sous l’acronyme MNBC (CBDC – Central Bank Digital Currency) et les cryptomonnaies bien qu’elles partagent certaines caractéristiques.
Les monnaies numériques de Banque centrale, comme leur nom l’indique, sont centralisées puisqu’elles sont émises par les banques centrales nationales. Elles sont l’équivalent des billets ou pièces de monnaie d’un pays, mais existent aussi en version numérique.
Les cryptomonnaies représentent une monnaie virtuelle, qui n’a pas de support physique (une pièce ou un billet), et n’est pas émise par un organisme central. Elle n’est pas indexée sur le dollar ou sur l’or, sauf pour celles que l’on surnomme les stablescoins afin d'éviter une grande volatilité. C'est un actif qui s'échange de pair-à-pair (P2P – Peer to Peer). Les cryptomonnaies utilisent la technologie blockchain pour effectuer des transactions, entre autres transférer la propriété des cryptos entre leurs différents propriétaires.
Dans les détails, elles sont adossées sur un bloc, et pouvent être utilisées pour inscrire de manière perpétuelle et inviolable des informations, des fichiers ou encore pour confirmer des transactions entre deux personnes. Ces blocs sont au fur et à mesure rajoutés à la chaîne préexistante (blockchain). Avant cette étape, il va falloir que des mineurs le valident.
Cryptomonnaie et fiction
«Les cryptomonnaies ne sont pas physiques, c’est du numérique véritable dans la mesure où elles représentent un moyen de paiement et de transaction. Les personnes détenant des cryptos peuvent acheter de l’immobilier, un café chez Starbucks, une voiture chez Tesla ou les échanger contre de la monnaie fiduciaire auprès des banques et des plateformes qui acceptent les cryptos», explique André Gholam, conseiller en systèmes d’information, transformation numérique et technologie financière, et aussi Managing Director de Logica sarl.
«On ne les possède pas en main propre, mais elles existent sur des comptes, appelés e-wallets (portefeuilles électroniques) que les détenteurs gèrent», relève-t-il.
Les e-wallets sont déposés sur des plateformes de gestion de cryptos, ou bien sur des supports physiques comme son laptop, son téléphone portable (Hot Wallet) ou des clés USB dédiées aux cryptos (Cold Wallet). Quand une personne a besoin de faire une transaction avec des cryptos, elle utilise son e-wallet.
En réponse à une question d’Ici Beyrouth, M. Gholam souligne «qu’à partir d’aujourd’hui, il faut s’habituer à la notion de numérique; Bientôt, on aura la monnaie numérique de Banque centrale». «Comme on peut faire des bénéfices avec la monnaie fiduciaire, on peut en faire avec les cryptos», ajoute-t-il.
La loi libanaise
L’encadrement légal du secteur des cryptomonnaies est impératif afin de mitiger les risques des investisseurs dont la confiance, la certitude et la bonne gouvernance sont les éléments-clés de chacun de leur placement.
Au Liban, la note d’information numéro 30 de l’Autorité des marchés de capitaux (AMC) datée du 12 octobre 2018 est on ne peut plus claire. Il est interdit stricto sensu aux institutions financières et aux banques d'avoir des comptes en cryptos pour elles ou pour leurs clients. Quant aux individus, il y a une recommandation, mais pas une interdiction de traiter avec les cryptos, car il n'y a aucun moyen de contrôle.
Néanmoins, il y a beaucoup de Libanais qui traitent en cryptos à partir du pays. Ceux-là ont soit des comptes sur des plateformes à l'étranger, soit ils passent par des brokers libanais.
Ailleurs dans le monde
Depuis 2018, date de la promulgation de la règlementation libanaise, beaucoup d’encre à coulé dans le monde en termes de régulation des marchés de cryptos.
Aux États-Unis, la règlementation demeure fragmentée. Faute de voir le Congrès définir un cadre législatif clair, l’autorité américaine des marchés financiers (SEC), a mis la main sur la règlementation des cryptos, qu’elle considère relever de son autorité, assignant mardi devant la justice civile la plateforme d’échange de cryptomonnaies aux États-Unis, Coinbase. Cette action menée devant un tribunal fédéral de Manhattan survient au lendemain de l’assignation, également par la SEC, de la première plateforme mondiale d’échange de cryptoactifs, Binance.
Pour ce qui est de l’Union européenne, les ministres des Finances des 27 pays membres ont validé mardi 16 mai 2023 le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), en discussion depuis fin 2020. Cependant, il faudra attendre environ un an, soit mai 2024, pour que cette règlementation entre en vigueur. En France, l’AMF (Autorité des marchés financiers) exige l’obtention d’un PSAN – Prestataire de services sur actifs numériques – pour pouvoir opérer. Certains pays taxent les plus-values de cessions de cryptos, d’autres exigent de déclarer les comptes détenus sur des sites et des plateformes domiciliés en dehors du pays de résidence.
Investir à long terme
À part les règles générales de prudence en matière d’investissement à savoir diversifier son portefeuille et s’abstenir d’investir plus qu’on est en mesure de perdre, André Gholam met en garde contre «une volatilité parfois brutale, soudaine et inattendue sur de courtes périodes des marchés de cryptos». Le commun des investisseurs ne maîtrise pas tous les éléments pouvant influencer le cours des cryptos. Un simple tweet d’Ellon Musk a généré une importante variation du cours du bitcoin. «Si l'on suit l’évolution du cours du bitcoin sur les treize dernières années, on remarque des fluctuations sensibles tantôt baissières tantôt haussières sur des courtes périodes sans raisons économiques classiques», fait valoir le patron de Logical sarl. Sur le long terme, les analystes voient le cours du bitcoin reprendre son envol.
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