Le drame inextricable des retraités
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Des drames sociaux, suite à la crise financière, il y en a à la pelle dans le pays. Surtout face à un pouvoir pachydermique d’une indifférence criminelle. Cela tient de la non-assistance à personnes, toute une population, en danger.
Mais parmi ces drames, celui des retraités est le plus inextricable, le plus poignant. Pourquoi? Parce que ceux qui sont en âge d’être actifs ont le choix, peuvent potentiellement améliorer leur situation. Pas toujours facilement, mais c’est faisable quand même. Les chômeurs, les employés mal payés, les fonctionnaires, les artisans… peuvent changer de boulot, prendre une autre orientation, même émigrer vers des cieux plus rentables – des centaines de milliers les ont précédés.
Mais des inactifs retraités de 70 ou 80 ans qui n’ont pas d’argent frais, ils n’ont aucune alternative. Pas de recrutement possible, ni ici ni ailleurs. Pas d’argent pour investir, même pas de force pour cultiver leur jardin.
Ils ont beau avoir accumulé 300.000 dollars à la banque pour leur vieillesse, ils n’auront que 400$ à la fin du mois, bientôt 300$, ce qui dénote une pénurie rampante des ressources de la Banque centrale et des banques qui financent cette petite manne. Ceux qui ont juste des LL sont encore plus lésés.
Ils ne sont pas, ou plus, couverts par la CNSS, ou la Mutuelle des fonctionnaires de l’État, qui ont toutes les deux rendu l’âme, qu’elles n’avaient pas à l’origine. Ils n’ont pas de quoi se payer une assurance privée, ou se soigner à l’hôpital au cas où, et c’est souvent le cas pour les plus âgés. S’ils n’ont pas d’enfants adultes assez argentés pour s’occuper d’eux, ils sont dans une impasse.

Alors qu’est-ce qu’on leur propose si fièrement au ministère des Affaires sociales? D’abord un ministre si inefficace qu’on risque d’enseigner ses méthodes dans les facs de sociologie. Puis un programme d’aide financé par la Banque mondiale pour 93.000 foyers à raison de 200$ en moyenne par mois. Un prêt qui va s’épuiser dans quelques mois, et qu’il va falloir rembourser en tout cas, si on aura de quoi.
Puis des associations qui s’emploient à combler le déficit avec des caisses de provisions, de la charité bien intentionnée il est vrai, mais qui, à la longue, piétine la dignité humaine. Quelle serait alors la solution?
La formule mise au point par les circulaires de la BDL a atteint ses limites. L’alternative est de moduler ses dispositions pour prendre en compte ces cas de retraités. Le fait de distribuer 400$ par mois à tout le monde semblait équitable à l’origine, mais ça ne l’est pas vraiment.
D’où l’idée de moduler la somme selon les cas. Et de permettre d’octroyer un montant plus conséquent aux retraités, en dollars ou en LL, quitte à diminuer au besoin celui accordé aux actifs, surtout ceux qui ont déjà un apport en dollars frais. Puis de mettre en place en priorité une assurance médicale minimale.
Le ministre de la Santé, tout fier de ses centaines de centres de soins primaires et ses ‘plans globaux’ concoctés par l’OMS, brille aussi par son incompétence. Ces centres ne résolvent rien du tout. Ils ne font que constater une maladie, un besoin d’opération urgente, autrement dit informer le patient de quoi il va périr.
Les 150 millions de dollars de la Banque mondiale, distribués maintenant aux foyers démunis, devraient être utilisés à cette fin. Dans le plan du FMI, il y a bien un pan qui couvre le social, mais qui se rappelle encore de ce plan. On a d’autres soucis à régler:
Comment concilier les vice-gouverneurs. Comment profiter de Sayrafa pour engraisser ses acolytes. Comment bloquer encore plus les institutions de l’État. Comment continuer à racler le système, jusqu’à épuisement de la marmite. Comment faire pour tomber encore plus bas dans l’échelle de la niaiserie, si c’est encore possible.
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