William Friedkin, réalisateur de «L'Exorciste», meurt à 87 ans

L'Américain William Friedkin, lauréat de l'Oscar du meilleur réalisateur pour son chef-d'œuvre French Connection (1971) et consacré souverain de l'horreur avec L'Exorciste (1973), a tiré sa révérence lundi à Los Angeles à l'âge de 87 ans, selon les informations diffusées par les médias. Sondeur inlassable de l'âme humaine à la lisière du bien et du mal, architecte de scènes mémorables, William Friedkin se dresse comme une figure emblématique de la nouvelle vague hollywoodienne. Il a su s'affranchir audacieusement des canons classiques, gravitant dans l'orbite créative de géants tels que Francis Ford Coppola et Martin Scorsese, contribuant ainsi à redéfinir les contours du cinéma moderne.
Né à Chicago, Friedkin commence sa carrière dans la salle de courrier de la station de télévision WGN de Chicago. Rapidement, il monte les échelons pour diriger des émissions de télévision et des documentaires, dont The People vs. Paul Crump (1962) qui lui vaut un Golden Gate Award au Festival du film de San Francisco.
Au milieu des années 1960, il délaisse le documentaire dans l’espoir de percer dans le cinéma de fiction. Après avoir dirigé un épisode d’Alfred Hitchcock Presents, il est engagé pour réaliser le film musical
Good Times en 1967, mettant en vedette Sonny et Cher. Son style avant-gardiste lui permet d’obtenir des contrats pour d’autres projets comme The Night They Raided Minsky’s, un film nostalgique imprégné de modernité grâce à la caméra et au montage.
Son ascension culmine en 1971 avec The French Connection, un film policier moralement ambigu, tourné dans un style documentaire et doté d’une des séquences de poursuite en voiture les plus célèbres du cinéma. Le film remporte plusieurs Oscars, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur (Gene Hackman), et devient une référence dans le genre.

Arrive ensuite The Exorcist, en 1973, un thriller fortement stylisé qui lance l’ère des blockbusters. Adapté du roman de William Peter Blatty sur la possession démoniaque d’une jeune fille, le film a une influence majeure sur le genre de l’horreur et lui vaut une seconde nomination aux Oscars pour le meilleur réalisateur. L’œuvre de Friedkin dans les années 1970 inclut également To Live and Die in LA, un thriller bien accueilli, mais modérément rentable.
Après des succès notables, sa carrière est ponctuée de hauts et de bas. Il travaille alors principalement à la télévision sur des séries telles que Tales From the Crypt, The Twilight Zone et Space Quest.

Dans les années 2000, il retourne au grand écran avec The Hunted en 2003 et Bug en 2007. En 2011, il achève Killer Joe, avec Matthew McConaughey et Emile Hirsch dans les rôles principaux. Le film controversé bénéficie d’une sortie limitée aux États-Unis en 2012, ne rapportant que 4 millions de dollars dans le monde pour un budget estimé à 11 millions.
La carrière de Friedkin a été marquée par une volonté constante de repousser les limites du cinéma. Fusionnant son expérience en télévision, notamment dans le documentaire, avec un style de montage avant-gardiste, il apporte une énergie considérable aux genres de l’horreur et du thriller policier. Ses films, tels que The French Connection et The Exorcist, restent des références culturelles, et son influence se fait sentir dans de nombreux aspects du cinéma contemporain.
Avec AFP
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