Des affrontements opposent depuis plus d'une semaine dans la province de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie des forces dominées par les Kurdes et soutenues par les États-Unis à des combattants arabes locaux, menaçant le fragile équilibre dans cette région stratégique.
Les États-Unis, qui déploient des centaines de soldats dans cette province riche en pétrole, sont intervenus pour tenter d'empêcher que les combats ne dégénèrent en conflit entre Kurdes et tribus arabes, dans un pays dévasté et morcelé par plus de 12 ans de guerre.
Des combattants arabes opposés aux forces kurdes au sein même de l'alliance des Forces démocratiques syriennes. (AFP)
La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l'Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime syrien de Bachar al-Assad et celles contrôlées par ses adversaires.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dirigée par les Kurdes et qui comprend des formations arabes, sont déployées sur la rive orientale de l'Euphrate.
Elles ont pris le contrôle de ces territoires, avec le soutien de la coalition antijihadiste emmenée par Washington, au prix de violents combats avec le groupe État islamique (EI), défait en 2019.
Des cellules dormantes de l'EI demeurent cependant dans cette région frontalière de l'Irak et lancent régulièrement des attaques, notamment contre les FDS et les forces du régime syrien.
La coalition internationale, dont le plus grand contingent est américain, maintient des bases sur le champ pétrolier d'Al-Omar, le plus grand de Syrie, et sur le champ gazier de Conoco.
Les forces du régime sont déployées sur la rive occidentale de l'Euphrate, de même que les groupes pro-iraniens qui combattent aux côtés de Bachar al-Assad depuis le début de la guerre en 2011.
Le 27 août, les FDS ont arrêté Ahmad al-Khabil, le chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé affilié aux FDS, l'accusant de malversations, de trafic de drogue et de collusion avec le régime.
Ses partisans ont alors lancé des attaques contre les FDS et les affrontements ont fait 71 morts, des combattants pour la plupart, selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La tension s'est aggravée après que des combattants prorégime ont traversé l'Euphrate vers des zones de combat, d'après l'OSDH.
Les FDS ont instauré samedi un couvre-feu de 48 heures, accusant des "mercenaires liés au régime" de vouloir "semer la discorde" entre elles et les tribus arabes.
Lundi, elles tentaient de reprendre le contrôle total d'une dernière localité en proie aux combats.
Deux médiateurs américains ont rencontré dimanche des responsables des FDS et des dirigeants tribaux.
Certains ont tenté de dépeindre les affrontements comme un conflit entre les forces kurdes et les tribus arabes.
Mais les FDS ont assuré n'avoir aucun différend avec ces tribus dont beaucoup les ont aidées dans leur lutte contre l'EI.
Selon l'analyste Aron Lund, du centre de réflexion Century International, "il y a beaucoup d'exagération et de propagande".
Mais dans le même temps, "cette région est une poudrière", ajoute-t-il à l'AFP, prévenant que "si les combats s'étendent et empoisonnent les relations arabo-kurdes, les acteurs qui souhaiteraient alimenter le conflit ne manquent pas".
Il explique que "la Turquie, le gouvernement syrien, et l'EI ont tous un intérêt à saper l'ordre actuel" et s'attirer les faveurs des tribus arabes.
La Turquie, qui déploie des troupes dans le nord de la Syrie, considère les forces kurdes comme des "terroristes", et M. Assad est opposé à l'administration autonome mise en place par les Kurdes dans leurs régions et à leur alliance avec Washington.
Les médias du régime évoquent des combats entre les FDS et "les forces des tribus arabes".
Mais Omar Abou Layla, qui dirige le site d'informations DeirEzzor24, assure qu'il "n'existe pas de force des tribus arabes" unifiées.
Il explique à l'AFP que les chefs de ces tribus, dont certaines ont des ramifications dans les pays voisins, sont partagés entre ceux qui soutiennent les FDS et ceux qui maintiennent en secret des liens avec le régime.
"Si les tribus arabes s'étaient réellement liguées contre les FDS, celles-ci ne seraient plus aujourd'hui à Deir Ezzor."
Maria Chami avec AFP
Les États-Unis, qui déploient des centaines de soldats dans cette province riche en pétrole, sont intervenus pour tenter d'empêcher que les combats ne dégénèrent en conflit entre Kurdes et tribus arabes, dans un pays dévasté et morcelé par plus de 12 ans de guerre.
Des combattants arabes opposés aux forces kurdes au sein même de l'alliance des Forces démocratiques syriennes. (AFP)
Quelles sont les forces en présence?
La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l'Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime syrien de Bachar al-Assad et celles contrôlées par ses adversaires.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dirigée par les Kurdes et qui comprend des formations arabes, sont déployées sur la rive orientale de l'Euphrate.
Elles ont pris le contrôle de ces territoires, avec le soutien de la coalition antijihadiste emmenée par Washington, au prix de violents combats avec le groupe État islamique (EI), défait en 2019.
Des cellules dormantes de l'EI demeurent cependant dans cette région frontalière de l'Irak et lancent régulièrement des attaques, notamment contre les FDS et les forces du régime syrien.
La coalition internationale, dont le plus grand contingent est américain, maintient des bases sur le champ pétrolier d'Al-Omar, le plus grand de Syrie, et sur le champ gazier de Conoco.
Les forces du régime sont déployées sur la rive occidentale de l'Euphrate, de même que les groupes pro-iraniens qui combattent aux côtés de Bachar al-Assad depuis le début de la guerre en 2011.
Pourquoi les combats ont éclaté?
Le 27 août, les FDS ont arrêté Ahmad al-Khabil, le chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé affilié aux FDS, l'accusant de malversations, de trafic de drogue et de collusion avec le régime.
Ses partisans ont alors lancé des attaques contre les FDS et les affrontements ont fait 71 morts, des combattants pour la plupart, selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La tension s'est aggravée après que des combattants prorégime ont traversé l'Euphrate vers des zones de combat, d'après l'OSDH.
Les FDS ont instauré samedi un couvre-feu de 48 heures, accusant des "mercenaires liés au régime" de vouloir "semer la discorde" entre elles et les tribus arabes.
Lundi, elles tentaient de reprendre le contrôle total d'une dernière localité en proie aux combats.
Deux médiateurs américains ont rencontré dimanche des responsables des FDS et des dirigeants tribaux.
Conflit avec les tribus?
Certains ont tenté de dépeindre les affrontements comme un conflit entre les forces kurdes et les tribus arabes.
Mais les FDS ont assuré n'avoir aucun différend avec ces tribus dont beaucoup les ont aidées dans leur lutte contre l'EI.
Selon l'analyste Aron Lund, du centre de réflexion Century International, "il y a beaucoup d'exagération et de propagande".
Mais dans le même temps, "cette région est une poudrière", ajoute-t-il à l'AFP, prévenant que "si les combats s'étendent et empoisonnent les relations arabo-kurdes, les acteurs qui souhaiteraient alimenter le conflit ne manquent pas".
Il explique que "la Turquie, le gouvernement syrien, et l'EI ont tous un intérêt à saper l'ordre actuel" et s'attirer les faveurs des tribus arabes.
La Turquie, qui déploie des troupes dans le nord de la Syrie, considère les forces kurdes comme des "terroristes", et M. Assad est opposé à l'administration autonome mise en place par les Kurdes dans leurs régions et à leur alliance avec Washington.
Les médias du régime évoquent des combats entre les FDS et "les forces des tribus arabes".
Mais Omar Abou Layla, qui dirige le site d'informations DeirEzzor24, assure qu'il "n'existe pas de force des tribus arabes" unifiées.
Il explique à l'AFP que les chefs de ces tribus, dont certaines ont des ramifications dans les pays voisins, sont partagés entre ceux qui soutiennent les FDS et ceux qui maintiennent en secret des liens avec le régime.
"Si les tribus arabes s'étaient réellement liguées contre les FDS, celles-ci ne seraient plus aujourd'hui à Deir Ezzor."
Maria Chami avec AFP
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