Depuis deux ans, Mohammad el-Moghrabi a élu domicile sous le pont dit de la Fiat, avec pour seul meuble une collection de livres soigneusement rassemblés.
Sous le pont dit de la Fiat, avenue Pierre Gemayel, des plaques de bois sur lesquelles s'amoncellent des centaines de livres constituent le "foyer" de Mohammad Ismaïl el-Moghrabi, un petit homme aux allures de Robinson: frêle, le teint basané, la barbe longue sel et poivre et les yeux couleur de la mer, brillants sous une toque qui le protège du froid.
L’histoire de ce septuagénaire à l'accent égyptien est insolite. Il raconte qu’il est ingénieur du secteur public, diplômé de l’Université du Caire, en Égypte, et de celle de Ben Ghazi en Libye. "Je suis originaire du village de Aïn Assad, dans la région de Arab el-Wazzan à Kfarchouba, au Liban-Sud", raconte-t-il à Ici Beyrouth. "Au pied de la vallée, se situe le couvent Deir Assad. C’était une grotte que Jésus aurait visitée," enchaîne-t-il.
Il y a quelques années, il est tombé "entre les mains de courtiers sans scrupules qui voulaient l’expulser de sa maison et s’approprier le terrain sur lequel elle était bâtie et qui lui appartenait". Il n'en donne pas l'adresse. "Ils ont réussi à me coller une accusation de faux monnayage, fulmine Mohammad el-Moghrabi, avec son accent égyptien, ce qui m’a conduit à la prison de Roumieh. J’y suis resté pendant un an et trois mois, une période au cours de laquelle je n’ai comparu devant aucun tribunal."
Il raconte que lors d’une visite effectuée à la prison, l’ancienne ministre de l’Intérieur, Raya Hassan, avait décidé de le libérer après avoir consulté son dossier. À sa sortie, il affirme avoir déposé une plainte contre ses malfaiteurs qui sont aujourd’hui derrière les barreaux.
"En sortant de prison, je trouve ma maison en ruines, se désole Mohammad el-Moghrabi. On avait aussi tout volé. Je suis sorti et j’ai marché de l’avenue Mirna Chalouhi jusqu’à Dora avant d’arriver ici. J’ai ramassé un carton sur lequel j’ai dormi. C’était il y a deux ans. Je ne cessais de penser à quoi faire."
« J’ai eu ainsi l’idée de reproduire une librairie à l’image de celle que j’avais fait dans la cellule numéro 6 à la prison de Roumieh, poursuit-il. Je me suis procuré quelques ouvrages et des amis m’en ont remis d’autres. J’ai des livres dans toutes les langues et de tous les genres. Des amis m’apportent des caissons de bouquins que je trie et organise selon les sections."
Passionné par sa petite librairie, Mohammad el-Moghrabi s’étale sur sa philosophie de la lecture. Pour lui, il est inconcevable de payer pour un livre. "Je ne vends pas les ouvrages, affirme-t-il. Ils sont tous gratuits. Payer pour un livre requiert un effort. Une personne aisée peut en prendre et laisser de l’argent. Les personnes démunies peuvent aussi se servir".
Une partie des stands de la librairie de Mohammad el-Moghrabi. ©Dima Karam.
Mohammad el-Moghrabi n’a pas de la famille au Liban. Il ne peut pas se déplacer non plus puisque "mes papiers officiels et ma pièce d’identité sont toujours à la Sûreté générale". "Si on me les remet, je pourrais partir où je veux, assure-t-il. Je pourrais avoir une maison. Mais c’est à la justice de résoudre cette question."
Récemment, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, lui a rendu visite et lui a offert un ouvrage qu’il lui a dédicacé.
Une visite initiatrice d’un nouveau projet pour Mohammed el-Moghrabi: "Je vais agrandir la librairie au profit du ministère de la Culture."
Lire aussi : Saniya Habboub une pionnière de la médecine au Liban
Sous le pont dit de la Fiat, avenue Pierre Gemayel, des plaques de bois sur lesquelles s'amoncellent des centaines de livres constituent le "foyer" de Mohammad Ismaïl el-Moghrabi, un petit homme aux allures de Robinson: frêle, le teint basané, la barbe longue sel et poivre et les yeux couleur de la mer, brillants sous une toque qui le protège du froid.
L’histoire de ce septuagénaire à l'accent égyptien est insolite. Il raconte qu’il est ingénieur du secteur public, diplômé de l’Université du Caire, en Égypte, et de celle de Ben Ghazi en Libye. "Je suis originaire du village de Aïn Assad, dans la région de Arab el-Wazzan à Kfarchouba, au Liban-Sud", raconte-t-il à Ici Beyrouth. "Au pied de la vallée, se situe le couvent Deir Assad. C’était une grotte que Jésus aurait visitée," enchaîne-t-il.
Il y a quelques années, il est tombé "entre les mains de courtiers sans scrupules qui voulaient l’expulser de sa maison et s’approprier le terrain sur lequel elle était bâtie et qui lui appartenait". Il n'en donne pas l'adresse. "Ils ont réussi à me coller une accusation de faux monnayage, fulmine Mohammad el-Moghrabi, avec son accent égyptien, ce qui m’a conduit à la prison de Roumieh. J’y suis resté pendant un an et trois mois, une période au cours de laquelle je n’ai comparu devant aucun tribunal."
Il raconte que lors d’une visite effectuée à la prison, l’ancienne ministre de l’Intérieur, Raya Hassan, avait décidé de le libérer après avoir consulté son dossier. À sa sortie, il affirme avoir déposé une plainte contre ses malfaiteurs qui sont aujourd’hui derrière les barreaux.
"En sortant de prison, je trouve ma maison en ruines, se désole Mohammad el-Moghrabi. On avait aussi tout volé. Je suis sorti et j’ai marché de l’avenue Mirna Chalouhi jusqu’à Dora avant d’arriver ici. J’ai ramassé un carton sur lequel j’ai dormi. C’était il y a deux ans. Je ne cessais de penser à quoi faire."
« J’ai eu ainsi l’idée de reproduire une librairie à l’image de celle que j’avais fait dans la cellule numéro 6 à la prison de Roumieh, poursuit-il. Je me suis procuré quelques ouvrages et des amis m’en ont remis d’autres. J’ai des livres dans toutes les langues et de tous les genres. Des amis m’apportent des caissons de bouquins que je trie et organise selon les sections."
Passionné par sa petite librairie, Mohammad el-Moghrabi s’étale sur sa philosophie de la lecture. Pour lui, il est inconcevable de payer pour un livre. "Je ne vends pas les ouvrages, affirme-t-il. Ils sont tous gratuits. Payer pour un livre requiert un effort. Une personne aisée peut en prendre et laisser de l’argent. Les personnes démunies peuvent aussi se servir".
Une partie des stands de la librairie de Mohammad el-Moghrabi. ©Dima Karam.
Mohammad el-Moghrabi n’a pas de la famille au Liban. Il ne peut pas se déplacer non plus puisque "mes papiers officiels et ma pièce d’identité sont toujours à la Sûreté générale". "Si on me les remet, je pourrais partir où je veux, assure-t-il. Je pourrais avoir une maison. Mais c’est à la justice de résoudre cette question."
Récemment, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, lui a rendu visite et lui a offert un ouvrage qu’il lui a dédicacé.
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