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- Otages privilégiés, population délaissée: l’innommable dualité de Gaza
Alors que la guerre fait rage entre le Hamas et Israël, des révélations choquantes émergent sur le traitement inégal accordé par le Hamas à ses otages israéliens et à la population de Gaza.
Deux Israéliennes récemment libérées par le Hamas ont déclaré avoir été traitées avec une attention et un soin particuliers pendant leur captivité. Yocheved Lifshitz et Nourit Kuper, deux octogénaires originaires du kibboutz Nir Oz, ont été capturées lors de l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre. À leur libération, elles ont raconté avoir bénéficié de conditions de vie confortables et avoir été traitées avec beaucoup d’égards. «Chaque otage avait une personne dédiée à son service, s’occupant même des détails les plus intimes, comme le nettoyage des toilettes après leur utilisation», a affirmé l’une d’entre elles. Les otages n’ont manqué de rien, disposant même de shampooing, de médicaments, etc.
Les souterrains de Gaza, construits par le Hamas, sont un véritable dédale de tunnels – s’étendant sur des dizaines de kilomètres – et de pièges destinés à protéger ses combattants et à préparer leurs attaques. Ces installations, où les otages ont été gardés dans des conditions confortables, contrastent douloureusement avec la misère qui sévit en surface. Ces tunnels montrent clairement la capacité du Hamas à protéger et à fournir des conditions de vie décentes à certains, tout en négligeant cruellement la majorité de sa propre population.
Alors que le Hamas semble préparé à affronter Israël depuis ses souterrains, la population de Gaza, elle, n’a pas le choix de son sort. Prise en étau entre les bombardements israéliens et l’indifférence de ses dirigeants, elle endure des souffrances indicibles. L’inégalité flagrante entre le sort des otages et celui des habitants de Gaza soulève des questions sur les véritables priorités du Hamas. Si l’organisation peut fournir un tel niveau de confort à ses otages, pourquoi ne pas faire de même pour ses propres citoyens? Ne serait-ce qu'une partie de la population de Gaza?
Des «boucliers humains» qui préfèrent mourir chez eux
Dans le chaos omniprésent de Gaza, beaucoup de personnes ayant fui vers le sud, dans l’espoir de trouver refuge, sont de nouveau rentrées chez elles, réalisant que le tumulte et la destruction règnent partout. Cette triste réalité est accentuée par une perspective sombre: si le danger est omniprésent et que la mort est inévitable, autant la rencontrer dans sa propre demeure.
L’Égypte, qui partage une frontière au sud avec la bande de Gaza, ferme ses portes, faisant écho à la désolation. Malgré les immenses besoins humanitaires, le pays refuse d’accueillir les deux millions de Gazaouis dans son vaste Sinaï. La situation sur place est, en effet, bien plus que préoccupante. Avec des infrastructures détruites et un manque criant de fournitures médicales, des chirurgiens sont contraints de pratiquer des opérations sans anesthésie. Les cris de douleur des enfants, subissant ces interventions dans de telles conditions, sont le témoignage glaçant de cette réalité.
Cela soulève une interrogation profonde et poignante: pourquoi, alors que ce conflit persiste depuis des décennies, le Hamas n’a-t-il pas prévu des abris souterrains pour protéger la population de Gaza? Pourquoi n’existe-t-il pas d’infrastructures hospitalières souterraines pour assurer des soins décents aux civils palestiniens, notamment en temps de guerre?
La présence de tunnels pour les combattants du Hamas est bien documentée. Ils ont souvent été utilisés à des fins militaires pour des attaques ou des infiltrations. Mais alors que l’organisation semble capable de construire ces infrastructures pour ses opérations militaires, on peut légitimement s’interroger sur l’absence de tels abris pour la protection de la population civile.
Il devient de plus en plus clair que, dans cette tragédie, le Hamas porte une part significative de responsabilité. Au lieu de veiller au bien-être et à la sécurité de la population qu’il prétend représenter, il semble avoir d’autres priorités. Dans ce contexte, laisser mourir la population civile de Gaza est d’autant plus douloureux et inexcusable...d'autant que le Hamas a signifié à plusieurs reprises qu'il n'autoriserait pas l'évacuation de la population de Gaza, alors même qu'Israël bombarde sans relâche cette bande surpeuplée..
Cela ne s'apparente-t-il pas, de la part des deux protagonistes et des grandes puissances, à une non-assistance à personnes en (grand) danger, sous le regard impassible du monde entier?
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