Frontières maritimes : Reprise prochaine des négociations libano-israéliennes
Le conseiller principal du département d'État américain pour la sécurité énergétique, Amos Hochstein, est attendu la semaine prochaine à Tel Aviv dans la perspective d'une reprise des négociations autour de la délimitation des frontières maritimes libano-israéliennes.

Les négociations concernant la frontière maritime libano-israélienne devraient reprendre la semaine prochaine, selon la ministre israélienne de l’Énergie, Karin Elharrar, qui doit s'entretenir dans les prochains jours avec le médiateur américain, Amos Hochstein, attendu mercredi à Tel Aviv. Dans le même temps, le président libanais Michel Aoun annonçait que son pays était prêt à reprendre les discussions.

Il est aujourd'hui question d’un "package deal" que l’émissaire américain Amos Hochstein, chargé de la médiation entre les deux pays, devrait proposer au Liban et qui engloberait des éléments-clés favorisant le règlement du contentieux sur les frontières maritimes et l’octroi d’une aide économique et financière au pays du Cèdre, qui traverse une crise importante.

Les pourparlers, habituellement menés de manière indirecte et se déroulant à la base de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) à Naqoura, seraient donc en cours de préparation et prévues pour début février – après sept mois de suspension - en présence de M. Hochstein, après sa visite à Tel Aviv, la semaine prochaine.


Il est néanmoins important de rappeler que le Liban, dont la position officielle a été transmise par l’émissaire américain aux autorités israéliennes, considère que les blocs 8, 9 et 10, situés aux frontières sud avec Israël, devraient faire partie de la Zone Economique Exclusive du Liban (ZEE), la limite de ces blocs devant être la ligne droite 23. Le Liban réclamerait donc que le champ Qana situé dans le bloc 9, et qui s’étend au-delà de la ligne 23, soit inclus dans sa Zone Economique Exclusive. Cela signifie que la ligne droite 23 devrait subir une déviation en direction du sud afin que le champ soit entièrement sous la souveraineté libanaise. Cela implique que le bloc 9 libanais devrait s’étendre au bloc 72 dont Israël revendique le contrôle.

Cette revendication libanaise a pour but d’éviter que le champ de Qana soit partagé conjointement par le Liban et Israël car la partie libanaise serait contrainte le cas échéant de s’engager dans des tractations et de conclure des accords avec la partie israélienne, sous l’égide des Nations unies, afin d’exploiter conjointement le champ en question, ce qui risquerait de déboucher sur de nouvelles divergences entraînant un retard dans les opérations de prospection au niveau du bloc 9. Or l’entreprise TOTAL, en charge de la prospection (avec des partenaires italien et russe) a informé récemment le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, qu’elle ne reprendra pas ses opérations au bloc 9 avant le règlement des divergences entre le Liban et Israël sur la délimitation des frontières maritimes.

Par conséquent, il ne reste plus qu’à scruter les réactions des forces politiques libanaises et à déterminer si la classe dirigeante adoptera une position unifiée en la matière ou si le bras de fer actuel entre le président de la République et le président de la Chambre, Nabih Berry, se traduira par des tensions supplémentaires et des divergences d’opinions qui risqueraient de compliquer la mission de M. Hochstein.
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