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- La 1701 et l'armée au cœur des entretiens de Séjourné à Beyrouth
Journée chargée à Beyrouth pour le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourné, arrivé dans la matinée au Liban. C'est la seconde étape d’une tournée régionale qui l’a mené en Israël et dont l’objectif est de discuter de solutions possibles pour un rétablissement du calme à Gaza, et, surtout, à la frontière sud avec Israël.
Des solutions qui ramènent toujours à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci constitue, pour Paris, «le cadre juridique pour des négociations futures et pour le rétablissement du calme à la frontière sud», a-t-on indiqué de source diplomatique française à Ici Beyrouth.
«Il n’y a pas lieu de réinventer la roue. La résolution 1701 est très claire. Le rôle et la mission de la Finul sont bien définis, de même que les modalités opérationnelles du déploiement de l'armée libanaise, du maintien de la paix dans leur zone d’opérations, au sud du Litani, où le Hezbollah ne doit pas avoir de présence militaire», souligne-t-on de même source. Ces propos font écho au discours des médiateurs occidentaux qui se succèdent au Liban et font la navette entre Beyrouth et Tel Aviv pour éviter un élargissement du conflit entre le Hezbollah et Israël.
Selon la même source diplomatique française, Paris «est toujours dans la même veine, appelant à la retenue pour éviter que le conflit s’étende à la frontière sud».
Selon l’entourage de Stéphane Séjourné, que cite l’AFP, ce dernier a «incité chaque partie prenante à donner des signaux clairs sur son engagement en faveur de la sécurité et de la paix dans le sud du Liban et le nord d’Israël».
Durant les quelques heures qu’il a passées au Liban, le ministre français a eu des entretiens avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, son homologue libanais, Abdallah Bou Habib, et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, figure clé de l’étape qui va suivre la fin des hostilités entre le Hezbollah et Israël à la frontière sud.
Il était accompagné de l’ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, de l’ambassadrice Anne Grillo, directrice d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l’administration centrale du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (ancienne ambassadrice de France au Liban), ainsi que de ses conseillers.
Concernant le sud, une solution devrait donc immanquablement s’articuler autour de l’application de la 1701, ce qui commande un déploiement en force de l’armée et des Casques bleus de la Finul au sud du Litani.
Dans ce contexte, le ministre français a fait savoir à ses hôtes que son pays ainsi que la communauté internationale sont disposés à aider l’armée sur les plans logistique et financier, de même qu'au niveau de la formation lorsqu’elle sera déployée à la frontière.
Soutien à l’armée
Stéphane Séjourné, qui a conclu sa visite par un entretien avec le général Joseph Aoun, à Yarzé, a réaffirmé au commandant de l'armée «le soutien de la France à la Troupe. Il a indiqué par ailleurs avoir expliqué aux officiels libanais qu'en cas de besoin de formation et d'équipement pour renforcer l'armée libanaise, la France sera là comme elle l'a toujours été», a-t-on indiqué de même source diplomatique à IB.
Au Sérail, lors de ses échanges avec M. Mikati, le ministre français a insisté sur la nécessité, pour le Liban, de se doter d’un nouveau chef de l’État. «L’élection d’un nouveau président est fondamentale pour que ce dernier puisse accompagner les échéances importantes auxquelles le Liban et la région sont confrontés», a-t-il dit.
L’interprétation de Bou Habib
Cependant, le discours de M. Séjourné autour de la priorité que constituent le rétablissement du calme à la frontière et l’arrêt des opérations militaires entre le Hezbollah et Israël ne semble pas avoir été bien saisi par le ministre Abdallah Bou Habib. Celui-ci s’est concentré sur les avertissements israéliens véhiculés, selon lui, par son homologue français et s’est employé à minimiser l’importance de l’initiative française.
Le ministre sortant des Affaires étrangères a ainsi affirmé à la presse que M. Séjourné les avait avertis qu’Israël pourrait déclencher une guerre contre le Liban. «Il nous a prévenus que les Israéliens pourraient déclencher une guerre (...) pour ramener chez eux» les dizaines de milliers d'habitants évacués des zones proches de la frontière avec le Liban, a indiqué M. Bou Habib. Des propos que l’on a indirectement atténués dans l’entourage du ministre français, en affirmant que ce dernier était, au contraire, porteur d’initiatives diplomatiques pour une désescalade.
«Nous lui avons dit que nous ne voulions pas d'une guerre. Nous voulons un accord sur la frontière par le biais de l'ONU, des Français et des Américains», a ajouté M. Bou Habib.
Selon lui, «la France a des suggestions de règlement qui ne sont pas encore finalisées».
M. Bou Habib a aussi précisé que le dialogue avec le Hezbollah est continu «aux niveaux des Affaires étrangères et de la présidence du Conseil». Il a souligné qu’il n’existe pas de désaccord entre le Liban officiel et le parti pro-iranien, lequel, soit dit en passant, dicte sa politique aux autorités libanaises, au détriment des intérêts du Liban et des Libanais.
Il a poursuivi en proposant que la communauté internationale aide le Liban à assurer une présence renforcée de l’armée à la frontière par le biais du recrutement de 7.000 soldats, soulignant que la France semble intéressée par cette proposition. Il a aussi dit estimer qu’Israël ne gagnera pas la guerre malgré son immense capacité de destruction.
M. Bou Habib avait anticipé la visite de M. Séjourné en multipliant les déclarations mardi. Dans une entrevue accordée au média Al-Arabiya, il a précisé que l’armée n’avait pas les capacités pour se déployer à la frontière, insistant sur le fait qu’il «n’accepterait pas que le Hezbollah se retire au-delà du Litani, car cela entraînerait une reprise de la guerre».
En début de soirée, face au tollé provoqué par ce discours inacceptable, son bureau de presse a fait paraître un communiqué dans lequel il a indiqué que les propos du ministre avaient été «tronqués».
Il avait aussi convoqué l’ambassadeur britannique pour lui remettre une note de protestation à la suite de la visite à Beyrouth du chef de la diplomatie britannique, David Cameron, la semaine dernière. M. Cameron avait tenu des entretiens avec MM. Berry et Mikati, ainsi qu’avec le commandant en chef de l’armée, mais en avait exclu son homologue libanais. Le secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Commonwealth avait proposé l’application de la résolution 1701: le retrait des armes lourdes du Hezbollah au nord du Litani, à condition qu’Israël s’engage à cesser ses violations de la souveraineté libanaise.
Des solutions qui ramènent toujours à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci constitue, pour Paris, «le cadre juridique pour des négociations futures et pour le rétablissement du calme à la frontière sud», a-t-on indiqué de source diplomatique française à Ici Beyrouth.
«Il n’y a pas lieu de réinventer la roue. La résolution 1701 est très claire. Le rôle et la mission de la Finul sont bien définis, de même que les modalités opérationnelles du déploiement de l'armée libanaise, du maintien de la paix dans leur zone d’opérations, au sud du Litani, où le Hezbollah ne doit pas avoir de présence militaire», souligne-t-on de même source. Ces propos font écho au discours des médiateurs occidentaux qui se succèdent au Liban et font la navette entre Beyrouth et Tel Aviv pour éviter un élargissement du conflit entre le Hezbollah et Israël.
Selon la même source diplomatique française, Paris «est toujours dans la même veine, appelant à la retenue pour éviter que le conflit s’étende à la frontière sud».
Selon l’entourage de Stéphane Séjourné, que cite l’AFP, ce dernier a «incité chaque partie prenante à donner des signaux clairs sur son engagement en faveur de la sécurité et de la paix dans le sud du Liban et le nord d’Israël».
Durant les quelques heures qu’il a passées au Liban, le ministre français a eu des entretiens avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, son homologue libanais, Abdallah Bou Habib, et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, figure clé de l’étape qui va suivre la fin des hostilités entre le Hezbollah et Israël à la frontière sud.
Il était accompagné de l’ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, de l’ambassadrice Anne Grillo, directrice d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l’administration centrale du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (ancienne ambassadrice de France au Liban), ainsi que de ses conseillers.
Concernant le sud, une solution devrait donc immanquablement s’articuler autour de l’application de la 1701, ce qui commande un déploiement en force de l’armée et des Casques bleus de la Finul au sud du Litani.
Dans ce contexte, le ministre français a fait savoir à ses hôtes que son pays ainsi que la communauté internationale sont disposés à aider l’armée sur les plans logistique et financier, de même qu'au niveau de la formation lorsqu’elle sera déployée à la frontière.
Soutien à l’armée
Stéphane Séjourné, qui a conclu sa visite par un entretien avec le général Joseph Aoun, à Yarzé, a réaffirmé au commandant de l'armée «le soutien de la France à la Troupe. Il a indiqué par ailleurs avoir expliqué aux officiels libanais qu'en cas de besoin de formation et d'équipement pour renforcer l'armée libanaise, la France sera là comme elle l'a toujours été», a-t-on indiqué de même source diplomatique à IB.
Au Sérail, lors de ses échanges avec M. Mikati, le ministre français a insisté sur la nécessité, pour le Liban, de se doter d’un nouveau chef de l’État. «L’élection d’un nouveau président est fondamentale pour que ce dernier puisse accompagner les échéances importantes auxquelles le Liban et la région sont confrontés», a-t-il dit.
L’interprétation de Bou Habib
Cependant, le discours de M. Séjourné autour de la priorité que constituent le rétablissement du calme à la frontière et l’arrêt des opérations militaires entre le Hezbollah et Israël ne semble pas avoir été bien saisi par le ministre Abdallah Bou Habib. Celui-ci s’est concentré sur les avertissements israéliens véhiculés, selon lui, par son homologue français et s’est employé à minimiser l’importance de l’initiative française.
Le ministre sortant des Affaires étrangères a ainsi affirmé à la presse que M. Séjourné les avait avertis qu’Israël pourrait déclencher une guerre contre le Liban. «Il nous a prévenus que les Israéliens pourraient déclencher une guerre (...) pour ramener chez eux» les dizaines de milliers d'habitants évacués des zones proches de la frontière avec le Liban, a indiqué M. Bou Habib. Des propos que l’on a indirectement atténués dans l’entourage du ministre français, en affirmant que ce dernier était, au contraire, porteur d’initiatives diplomatiques pour une désescalade.
«Nous lui avons dit que nous ne voulions pas d'une guerre. Nous voulons un accord sur la frontière par le biais de l'ONU, des Français et des Américains», a ajouté M. Bou Habib.
Selon lui, «la France a des suggestions de règlement qui ne sont pas encore finalisées».
M. Bou Habib a aussi précisé que le dialogue avec le Hezbollah est continu «aux niveaux des Affaires étrangères et de la présidence du Conseil». Il a souligné qu’il n’existe pas de désaccord entre le Liban officiel et le parti pro-iranien, lequel, soit dit en passant, dicte sa politique aux autorités libanaises, au détriment des intérêts du Liban et des Libanais.
Il a poursuivi en proposant que la communauté internationale aide le Liban à assurer une présence renforcée de l’armée à la frontière par le biais du recrutement de 7.000 soldats, soulignant que la France semble intéressée par cette proposition. Il a aussi dit estimer qu’Israël ne gagnera pas la guerre malgré son immense capacité de destruction.
M. Bou Habib avait anticipé la visite de M. Séjourné en multipliant les déclarations mardi. Dans une entrevue accordée au média Al-Arabiya, il a précisé que l’armée n’avait pas les capacités pour se déployer à la frontière, insistant sur le fait qu’il «n’accepterait pas que le Hezbollah se retire au-delà du Litani, car cela entraînerait une reprise de la guerre».
En début de soirée, face au tollé provoqué par ce discours inacceptable, son bureau de presse a fait paraître un communiqué dans lequel il a indiqué que les propos du ministre avaient été «tronqués».
Il avait aussi convoqué l’ambassadeur britannique pour lui remettre une note de protestation à la suite de la visite à Beyrouth du chef de la diplomatie britannique, David Cameron, la semaine dernière. M. Cameron avait tenu des entretiens avec MM. Berry et Mikati, ainsi qu’avec le commandant en chef de l’armée, mais en avait exclu son homologue libanais. Le secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Commonwealth avait proposé l’application de la résolution 1701: le retrait des armes lourdes du Hezbollah au nord du Litani, à condition qu’Israël s’engage à cesser ses violations de la souveraineté libanaise.
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