Wokisme et nihilisme (4/4)

La religion woke, ultra-raciste et ultra-communautariste, s’édifie sur la haine et la vengeance. Elle a enfermé les êtres dans des catégories hermétiques sans aucun espoir de délivrance, dans une idéologie nihiliste réfractaire à la notion chrétienne de l’espérance.
Le wokisme proscrit et ostracise. Il établit son royaume sur une table rase où les vérités sont à redéfinir. Ce mouvement s’appuie sur l’absurde et demeure étranger et inaccessible à la raison. Il étend l’irrationalité, supposée propre à la foi, à tous les domaines des sciences, du politique et du social. Cette dichotomie est légitimée par l’autorité qui la déclare. Les universités américaines ne dispensent plus l’enseignement, mais l’idéologie. Elles confèrent également la notoriété aux prêcheurs de la nouvelle religion, engendrant un effet boule-de-neige dont les effets se sont fait ressentir en Europe et jusqu’aux institutions chrétiennes du Liban.
Les universitaires, armés de la notoriété que leur confère leur poste, prêchent avec condescendance toutes sortes de concepts et de faux concepts. Il se crée dès lors, ce que le professeur anti-woke de l’université d’Evergreen, Bret Weinstein, a appelé le «idea laundering» ou «le blanchiment des idées». L’université permet ainsi le blanchiment des idées les plus absurdes. Elle rend possible tous les délires.
La religion élitiste
Ce berceau universitaire fait conséquemment du wokisme une religion des élites et de l’hypocrisie. Il est en effet constaté que les personnes qui prônent la nouvelle famille non monogame et non hétérosexuelle, pratiquent eux-mêmes le modèle de famille traditionnelle. Cependant, leurs recommandations et encouragements ont malheureusement provoqué des désastres dans les milieux défavorisés. Ils y ont formé des familles monoparentales avec tout ce que cela comporte de conséquences négatives de déscolarisation et de criminalité.
Les élites wokisées préconisent également le définancement de la police, puisqu’elles n’ont pas la moindre notion de ce à quoi ressemble la vie dans les quartiers chauds ou dans les transports en commun. Sans oublier qu’elles disposent des moyens financiers pour s’assurer une protection privée.
Notons également que les personnes qui prônent l’accueil des réfugiés, n’habitent que des quartiers hautement sécurisés et inscrivent leurs enfants dans les écoles privées. Et dans le cas du Liban, ces personnes qui sermonnent inlassablement et d’un ton moralisateur sur l’ouverture, la laïcité et le vivre-ensemble, sont celles qui ont déjà déserté cette coexistence pour aller habiter les quartiers les plus blancs de Londres, de Genève ou de Paris. Elles fustigent le soi-disant isolationnisme raciste de ceux qui ont fait le choix de demeurer en Orient pour y préserver sa diversité.
La force du wokisme
C’est «son origine universitaire, écrit Jean-François Braunstein, qui rend la religion woke si difficile à combattre, puisqu’elle est ainsi immunisée, dès le départ, contre toute critique scientifique et rationnelle». Elle reçoit ensuite le soutien des plateformes médiatiques et des grandes maisons de production telles que Netflix ou même Disney. Leur rôle est la diffusion à grande échelle de cette nouvelle religion. Elles pratiquent par leur propagande la suppression de la liberté de conscience et de tout esprit critique. Les écoles sont, elles aussi, enrôlées dans cette entreprise missionnaire où l’instruction est remplacée par l’endoctrinement.
Le wokisme a ainsi fait annuler les principes de laïcité, d’objectivité et d’impartialité dans les universités. Par ce procédé, il a anéanti toute possibilité de sa remise en question. Il veut expurger la culture, l’héritage et l’histoire, pour s’en prendre ensuite aux sciences. Tout est religieusement politisé. La vérité n’est pas absolue, elle se doit d’être partiale pour être engagée. Les sciences exactes doivent être wokisées, c’est-à-dire devenir relativistes et donc militantes. L’exactitude est rejetée dans son principe. Comme les sciences, elle n’est qu’un produit de la culture blanche occidentale patriarcale, raciste, esclavagiste, colonialiste et viriliste qui doit être supprimée avec tout son héritage phénico-gréco-romain et chrétien.
Le rejet des sciences

Loin de se confiner au domaine des sciences humaines, le wokisme s’en est pris aux mathématiques et autres matières scientifiques qu’il a déclarées racistes. Car par nature, ces sciences sont exactes, ce que le wokiste abhorre par essence. Son monde ne peut en aucun cas être binaire. Il ne peut y avoir de juste et de faux. Il y a une gamme infinie de relativisme qui permet d’y glisser toutes sortes de vérités intermédiaires.
Les sciences exactes sont racistes en ce qu’elles conduisent à des résultats qui ne sont pas nécessairement conformes à la vision woke de l’opposition entre la conscience et la matière. La biologie est viriliste, homophobe et grossophobe. Elle considère le corps de l’homme plus puissant que celui de la femme. Elle suppose l’hétérosexualité comme une généralité et l’homosexualité comme moins répandue. Elle est hétérosexiste selon le théoricien woke Thierry Hoquet. Elle est partout biaisée, comme lorsqu’elle voit dans l’obésité un danger pour la santé. La biologie est misogyne et doit être remplacée par une discipline plus juste: la biologie «gynocentrique».
Le nihilisme
Par-delà sa volonté de destruction de l’Occident blanc dans son héritage païen et chrétien, le wokisme s’en prend donc aux sciences, à la raison, à l’enseignement et à l’intelligence de la personne humaine. Il juge certaines races moins compétentes, et décide de leur adapter les programmes scolaires en les rabaissant à leur niveau. Dans son illusion de vouloir remplacer l’égalité par l’équité et l’inclusion, il supprime la méritocratie. Par l’application de la discrimination positive, la qualité est sacrifiée pour la diversité à tout prix.
Comme pour l’école, le rôle de l’université n’est plus la recherche de la vérité, mais l’établissement de la justice sociale à travers la triade sacrée «équité, diversité, inclusion». Pour les uns, l’enseignement doit transmettre la haine de soi, et pour les autres, la haine du Blanc. Les études ne sont plus qu’une compilation de griefs du passé.
Au lieu de transmettre l’héritage, l’université s’applique à le détruire. Elle inculque la haine de la raison. Car cette dernière, comme les disciplines qui s’y rattachent, n’a rien d’empirique, d’objectif et d’universel. Ce n’est, comme l’explique Jean-François Braunstein, qu’une des manifestations de l’héritage occidental qui ne peut prétendre à aucune prééminence sur les autres cultures.
Abolition de l’espérance
Le blanc est coupable aussi longtemps qu’il n’a pas réussi à changer sa blanchité. Il est donc impardonnable. En l’absence de Dieu et donc du Christ du pardon, il n’y a plus place à la rédemption. L’unique issue possible est dès lors, la violence ou le suicide civilisationnel. La religion woke est obsédée par la détection du péché et des coupables, écrit encore Jean-François Braunstein. Cette attitude doctrinaire remplace le concept du pardon par celui de la vengeance.
Alors que la religion de l’Occident, héritière de la civilisation phénico-gréco-romaine, s’était construite sur les valeurs chrétiennes du pardon, de l’espoir, de l’amour et de l’égalité entre tous, la nouvelle religion woke, ultra-raciste et ultra-communautariste, s’édifie sur la vengeance par la destruction ou l’humiliation. Elle a enfermé les êtres dans des catégories hermétiques sans aucun espoir de délivrance, dans une idéologie nihiliste réfractaire à la notion chrétienne de l’espérance.
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