Jeudi 11 septembre 2024, Carole Samaha a annoncé son retour tant attendu sur les planches du Casino du Liban, dans le cadre de l’adaptation de la comédie musicale Anything Goes de Broadway, Killo Masmouh. Les sept représentations prévues d’Anything Goes Arabia-Killo Masmouh se tiendront du 11 au 13 octobre et du 17 au 20 octobre.
Un duo interprété par Roy el-Khoury et Nour el-Hélou.
L'actrice Joy Karam.
Le retour tant attendu dans une super production
Carole Samaha revient en force avec la comédie musicale Killo Masmouh, une adaptation d’Anything Goes, l’un des chefs-d’œuvre musicaux de Broadway, qui a raflé 50 prix prestigieux depuis son lancement en 1934. Dans une production très ambitieuse signée Nayla el-Khoury et mise en scène par Roy el-Khoury, plus de 40 comédiennes, comédiens, danseurs et danseuses feront vibrer les planches du Casino du Liban sous la direction orchestrale d’Elio Kallassy. La pièce a été coécrite par Roy el-Khoury et Fouad Yammine pour l’incorporer à la culture libanaise. Claude Abou Haidar a réécrit avec brio les chansons de Killo Masmouh. Notons la présence d’une pléiade d’acteurs qui ont marqué de leur sceau la comédie libanaise, dont Fouad Yammine, Dory Semrani, Nazih Youssef, Joy Karam la célèbre interprète de Jupe maxi, Nour Hélou, Chafic Hanna et bien d’autres. La productrice n’a pas lésiné sur les moyens pour ressusciter le luxueux navire, composé de trois étages, comprenant des suites et divers autres espaces et muni d’un éclairage élaboré, voire époustouflant. La qualité du son a nécessité aussi l’acquisition de systèmes très sophistiqués, avec la présence de 65 micros sur scène, d’autant plus que les interprètes, notamment la divine Carole Samaha et le chanteur Roy el-Khoury ainsi que l’orchestre et tous les autres protagonistes, exécutent toutes leurs performances en live. «Bien qu’on soit embarqué dans un récit rocambolesque dont le théâtre est un grand bateau, rien n’a été rafistolé avec les moyens du bord, mais réalisé avec des professionnels libanais passés maîtres, dans leurs différents domaines artistiques. Les costumes de scène riches et éblouissants ont été conçus par plusieurs stylistes dont Bassem Féghali et Jean Louis Sabagi pour Carole Samaha», a déclaré Nayla el-Khoury avant d’évoquer l’apport du Casino du Liban, en cette période cruciale et le soutien du PDG Roland el-Khoury.
L'acteur Rony Semrani.
L'auteur chanteur et metteur en scène Roy el-Khoury.
L’équipe de Roy el-Khoury
Roy el-Khoury, détenteur d’un diplôme en Broadway Musical Theatre NYFA, et fort de son adaptation très réussie de Chicago bel Arabi (une autre production de Nayla el-Khoury), a signalé que les acteurs et les chanteurs dansent et se livrent à des exercices souvent durs et périlleux, tout en chantant en direct, ce qui constitue une expérience rarissime dans le panorama théâtral actuel au Liban. La pièce exige une grande habileté et une parfaite précision, pour mener à terme un ballet synchronique entre 50 personnages sur scène et 50 autres derrière les coulisses, tenus au respect sacrosaint du tempo. «C’est un honneur pour moi de signer le retour de Carole Samaha et un honneur encore plus grand de chanter avec elle en duo», a claironné Roy el-Khoury.
Le comédien Nazih Youssef.
La productrice Nayla el-Khoury.
Fouad Yammine a souligné «qu’ils ont dû traverser un champ de mines pour rester fidèles autant que possible à l’idée initiale d’Anything Goes, tout en l’adaptant à la culture libanaise». Il a insisté sur les valeurs de bienveillance entre tous les membres de l’équipe, qui ont transformé les séances de répétitions en moments aussi intenses que jouissifs. Elio Kallassy s’est lancé dans un bref aperçu historique d’Anything Goes, en saluant l’auteur-compositeur Cole Porter de la pièce quasi centenaire, jouée sur toutes les planches du monde. Anything Goes, faisant partie des classiques incontournables du genre, a été créée initialement dans un contexte musical de jazz et de swing qui a eu la vertu de réveiller l’enthousiasme du public accablé par la Grande dépression de 1929, a-t-il ajouté. «Ce que nous allons présenter au public libanais, c’est un crescendo d’émotions intenses, une belle et salutaire montée d’adrénaline, dont nous avons tous et toutes besoin en ces temps de déprime.»
Une forte présence et une grande modestie
Carole Samaha est apparue resplendissante dans une robe blanche qui a mis en valeur sa taille élancée. «L’artiste complète» aux mille talents, qui avait incarné la reine Zénobie dans la pièce éponyme de Mansour Rahbani en 2007, a fait part de sa joie de travailler avec «le très talentueux Roy el-Khoury» et a salué toute l'équipe, en mentionnant le potentiel unique de chacun.e d’eux, d’elles. «Ma dernière et meilleure prestation fut sans doute dans Zénobie de Mansour Rahbani, qui a constitué un tournant dans mon parcours. En 2009, l'un des deux grands piliers du théâtre libanais s’est éteint. J’ai juré depuis, de ne plus jamais endosser un rôle dans une pièce musicale, après cette apothéose durement méritée. Cependant, aujourd’hui je reconnais que je suis en face d’une bête de scène, Roy el-Khoury, et c’est un nouveau défi pour moi d’incarner un personnage insolite qui exige à la fois une très grande endurance physique et une implacable maîtrise du chant en direct». Carole Samaha a précisé qu’elle a reçu beaucoup de propositions, mais qu’elle n’a trouvé son retour au théâtre possible qu’avec une équipe aussi professionnelle et exigeante que celle de Roy el-Khoury, qui mérite l’attention des médias. «Je revendique haut et fort mon appartenance à une équipe pareille. Je suis fière de remonter sur les planches pour jouer sous la direction d’un metteur en scène qui mérite de porter le flambeau du théâtre musical au Liban.»
Le comédien et co-auteur Fouad Yammine.
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