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- Guerre au Moyen-Orient
- Riyad conditionne la normalisation avec Israël à un État palestinien
©(AFP)
Un an après s’être montrée ouverte à un rapprochement avec Israël, l’Arabie saoudite a durci le ton à son égard pour essayer de pousser en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et empêcher un embrasement de la région, selon des analystes.
Le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, a affirmé mercredi que son pays n'établirait pas de relations diplomatiques avec Israël avant la «création d'un État palestinien», en fustigeant «les crimes» des forces israéliennes dans le territoire palestinien, assiégé et bombardé depuis plus de onze mois.
Il y a un an, le royaume du Golfe était en discussion avec les États-Unis sur un accord dont la normalisation avec Israël était l'un des volets, mais il a suspendu les pourparlers après le début de la guerre.
Les déclarations du prince Mohammed interviennent après les explosions meurtrières d'appareils de transmission du Hezbollah au Liban dans une attaque attribuée à Israël, faisant peser le risque d'une nouvelle guerre à sa frontière nord.
«Israël a franchi toutes les lignes rouges et essaye de déclencher une guerre sur plusieurs fronts, qui déstabiliserait davantage le Moyen-Orient», dit l'analyste Anna Jacobs de l'International Crisis Group.
Rabha Saif Allam souligne qu'une «extension du conflit pourrait affecter les projets de développement» et la capacité de la monarchie pétrolière à attirer des investissements, alors qu'elle mène un vaste programme de réformes visant à transformer son économie.
«Entre deux feux»
Alors que les négociations sur une trêve, menées par l'entremise des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte, semblent dans l'impasse, le prince Mohammed «essaye d'augmenter la pression sur Israël et les États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu», estime Anna Jacobs.
Il cherche aussi à «empêcher une guerre régionale plus large qui opposerait les États-Unis et Israël d'un côté à l'Iran et ses alliés de l'autre».
Un tel scénario serait «terrible pour Ryad et tous les États du Golfe, qui risquent d'être pris entre deux feux», ajoute-t-elle.
Le royaume saoudien, qui abrite deux des sites les plus saints de l'islam, n'a jamais reconnu Israël et ne s'est pas joint aux accords d'Abraham négociés par les États-Unis en 2020, qui ont vu ses voisins du Golfe, Bahreïn et les Émirats arabes unis, établir des liens formels avec Israël, de même que le Maroc.
En septembre 2023, Mohammed ben Salmane avait dit se «rapprocher tous les jours» d'un accord censé renforcer aussi le partenariat de sécurité entre Washington et Ryad, tout en soulignant «l'importance de la cause palestinienne» pour le royaume.
Selon le conseiller du gouvernement saoudien Ali Shihabi, la position saoudienne a toujours été claire, même si «certains ont insinué qu'elle était flexible».
Les dernières déclarations du prince Mohammed visaient ainsi «à lever toute ambiguïté».
Pour Anna Jacobs, la vraie question est de savoir si les déclarations de plus en plus «musclées» de Ryad «seront suivies par des actes, notamment au niveau de ses relations avec les États-Unis, le plus grand allié d'Israël.»
Avec AFP
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