Les changements climatiques ont des répercussions croissantes sur l’économie dans son ensemble ainsi que sur les marchés. Ils pourraient entraîner une perte annuelle d'environ 38.000 milliards de dollars pour l'économie mondiale et provoquer une chute des valorisations boursières mondiales d'environ 40%.
Les changements climatiques, manifestés par des conditions météorologiques extrêmes, pourraient entraîner, selon une étude, une perte annuelle moyenne d'environ 19% du produit intérieur brut (PIB) mondial d’ici 2050, ce qui représente environ 38.000 milliards de dollars. Ce montant dépasse largement le coût nécessaire à la réduction du réchauffement climatique, tandis que les valorisations boursières mondiales pourraient chuter de près de 40%. Ce chiffre est bien évidemment une estimation hypothétique, et le coût du changement climatique étant cumulatif, augmentera avec le temps.
Des économistes ayant étudié des données économiques et climatiques des quarante dernières années dans près de 1.600 régions à travers le monde signalent que la plupart des pays seront affectés, même si l'impact du dérèglement climatique sera plus marqué en Asie du Sud et en Afrique, où la perte de revenus pourrait atteindre 22%, contre 11% en Europe et aux États-Unis.
Ils soulignent également que le coût de la lutte contre le réchauffement climatique est bien inférieur à ses conséquences. En effet, le coût du réchauffement climatique est six fois plus élevé que celui des investissements nécessaires pour le contenir.
Des conséquences significatives sur les bourses mondiales
Il est désormais évident que les changements climatiques ont un impact réel sur l’économie mondiale, pouvant représenter de sérieux risques pour les entreprises. Celles-ci, exposées aux catastrophes climatiques, peuvent subir des pertes significatives, ce qui peut entraîner une chute de leurs actions. Les aléas climatiques extrêmes peuvent également perturber les chaînes d'approvisionnement et affecter la disponibilité des ressources. De plus, les incertitudes liées au climat peuvent accroître la volatilité des marchés, rendant ainsi les investissements plus risqués.
Parallèlement, la pression pour investir dans des entreprises durables augmente, ce qui pourrait entraîner une réallocation des capitaux vers des secteurs «verts». Les gouvernements imposent aussi des réglementations plus strictes sur les émissions de carbone, ce qui peut affecter la rentabilité de certaines industries. Cette nouvelle dynamique de marché impose aux entreprises de s'adapter aux défis environnementaux pour rester compétitives.
Dans ce cadre, la Banque mondiale a annoncé avoir alloué 42,6 milliards de dollars au financement de l'adaptation au changement climatique lors de son exercice 2024, un montant record en hausse de 10 % par rapport à l'année précédente.
Pertes de récoltes, augmentation des prix
Les variations de température et les fluctuations des précipitations affectent la production agricole, car les maladies et les ravageurs de culture se propagent plus facilement avec des températures plus élevées, entraînant des pertes de récoltes. Une diminution de la production peut donc entraîner une hausse des prix sur le marché.
En un an, les prix ont grimpé de plus de 77 %, en grande partie à cause des récoltes désastreuses d'oranges au Brésil, le premier producteur mondial, dont la production devrait chuter de 25 % en raison d'une sécheresse sévissant dans le pays. En Floride, les orangeraies ont également été dévastées par des ouragans, une vague de froid et des gelées, ce qui a affecté la récolte. À titre d’exemple, sur le marché boursier de New York, le prix de la livre de concentré de jus d'orange congelé a enregistré un record, s’échangeant à plus de 5 dollars.
Le prix du café a, lui aussi, augmenté de 20% en un an, en raison du réchauffement climatique qui nuit à la croissance des caféiers, affectant ainsi le rendement et le coût. En deux ans, le prix du robusta a triplé à cause d'une forte baisse de la production au Vietnam, le deuxième producteur, qui fournit environ 40% de ce type de café. Par ailleurs, le Brésil, premier producteur mondial, fait face à une sécheresse qui affecte également ses récoltes.
Lire aussi
Commentaires