Grève ou pas grève au ministère des Affaires étrangères? Alors que certains médias faisaient état d’une grève ouverte des ambassadeurs libanais basés à Beyrouth pour exiger les permutations diplomatiques tant attendues, il s’est avéré que le mouvement est très limité. Un nombre réduit de personnes y participe.
«Le travail se poursuit normalement et le ministère coordonne avec les ambassades les préparatifs des législatives», selon des sources diplomatiques. Celles-ci expliquent en outre que le mouvement n’affecte pas le public, car le seul service en contact avec les citoyens est celui des certifications, qui a des employés administratifs, non concernés par la grève.
Les diplomates libanais en poste à l’administration centrale à Beyrouth avaient déjà suspendu leur travail il y a trois semaines, pour une durée de deux jours, en soutien à leur droit à des permutations diplomatiques qui auraient dû être effectuées en 2019. Une demande tout à fait légitime, puisque les dernières permutations diplomatiques au niveau des ambassadeurs datent de 2017 et que de nombreux diplomates libanais étaient rentrés à Beyrouth cette année-là. Ils auraient dû repartir en 2019, parce qu’un ambassadeur doit passer deux ans dans son pays avant une nouvelle mission à l’étranger, mais les permutations prévues à l’époque n’avaient pas eu lieu, et se font encore attendre, malgré les promesses.
Certains ambassadeurs sont en poste à l’étranger depuis 12 ou 14 ans, en violation de la loi, qui stipule qu’ils ne doivent pas passer plus de dix ans hors du pays. Les ambassadeurs libanais en poste à Beyrouth subissent un préjudice à deux niveaux, d’abord au niveau financier, puisque leur salaire équivaut à environ 200 dollars, ensuite au niveau de leur carrière.
Dossier bloqué
Le dossier semble aujourd’hui bel et bien bloqué, en raison d’un désaccord entre le Premier ministre, Najib Mikati, et le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, sur les critères à adopter et la dimension du train de nominations.
Le président du Conseil estime qu’à l’heure actuelle, à un mois des élections législatives, des permutations globales, qui concerneraient près de 40 diplomates, sont impossibles à réaliser, notamment en raison du coût d’une telle opération. Il privilégie plutôt des permutations partielles, à même de corriger l’injustice subie par les diplomates qui sont à l’administration centrale depuis trop longtemps.
Des sources proches de Najib Mikati précisent qu’il s’est entendu avec le chef de la diplomatie sur les trois points à respecter pour effectuer des nominations diplomatiques, le plan consistant à ramener au Liban une dizaine d’ambassadeurs qui se trouvent en poste hors du pays depuis plus de 10 ans et de nommer une dizaine d’autres diplomates à leur place. Le tout en respectant un critère essentiel, celui de l’ancienneté.
Cependant, le chef de la diplomatie continuerait d’insister sur des nominations qui vont à l’encontre de cet accord.
Hachem et Chemaitelli
À en croire des sources diplomatiques, les deux problèmes essentiels se résument ainsi: Premièrement, Abdallah Bou Habib voudrait élever Hadi Hachem, proche du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, à la première catégorie, «en le faisant passer devant 21 autres maronites qui ont plus d’ancienneté que lui, afin de pouvoir l’envoyer en tant qu’ambassadeur du Liban aux Nations-Unies ou à Washington». Ce serait son premier poste à l'étranger.
En second lieu, M. Bou Habib souhaiterait écarter le secrétaire général du Palais Bustros, Hani Chemaitelli, avec lequel il ne s’entend pas. Le Premier ministre, lui, voudrait le garder à son poste, notamment en raison de la difficulté de trouver un diplomate sunnite de sa catégorie pour le remplacer, les candidats à sa succession étant pour la plupart plutôt «juniors». Alors que M. Mikati exprime son attachement au critère de l’ancienneté, M. Bou Habib, encouragé par M. Bassil, semble être prêt à le dépasser, selon ces mêmes sources diplomatiques.
Elles relèvent dans ce cadre que les moutures présentées par le chef de la diplomatie ne pouvaient pas être acceptées par M. Mikati, «politiquement et légalement».
C’est pour cela que le dossier est dans une impasse. Le Premier ministre l’avait clairement fait savoir à l'issue d'un entretien lundi avec le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, en disant qu'il n'y aurait «pas de nominations en Conseil des ministres».
Jeudi, c’est Abdallah Bou Habib qui devait faire part de son irritation à des diplomates libanais et accuser M. Mikati de refuser toutes les propositions de permutations, selon certaines sources.
Certaines parties s’efforcent de trouver une solution, en essayant de convaincre M. Bou Habib d’arrondir les angles et d’accepter les permutations partielles. Acceptera-t-il de le faire, alors que Gebran Bassil tente de placer ses proches avant les élections législatives et la formation d’un nouveau gouvernement? Les sources diplomatiques précitées le souhaitent, afin que justice soit rendue à plus d’une dizaine de diplomates en poste au Liban depuis plus de 10 ans, et que ce dossier soit enfin débloqué.
«Le travail se poursuit normalement et le ministère coordonne avec les ambassades les préparatifs des législatives», selon des sources diplomatiques. Celles-ci expliquent en outre que le mouvement n’affecte pas le public, car le seul service en contact avec les citoyens est celui des certifications, qui a des employés administratifs, non concernés par la grève.
Les diplomates libanais en poste à l’administration centrale à Beyrouth avaient déjà suspendu leur travail il y a trois semaines, pour une durée de deux jours, en soutien à leur droit à des permutations diplomatiques qui auraient dû être effectuées en 2019. Une demande tout à fait légitime, puisque les dernières permutations diplomatiques au niveau des ambassadeurs datent de 2017 et que de nombreux diplomates libanais étaient rentrés à Beyrouth cette année-là. Ils auraient dû repartir en 2019, parce qu’un ambassadeur doit passer deux ans dans son pays avant une nouvelle mission à l’étranger, mais les permutations prévues à l’époque n’avaient pas eu lieu, et se font encore attendre, malgré les promesses.
Certains ambassadeurs sont en poste à l’étranger depuis 12 ou 14 ans, en violation de la loi, qui stipule qu’ils ne doivent pas passer plus de dix ans hors du pays. Les ambassadeurs libanais en poste à Beyrouth subissent un préjudice à deux niveaux, d’abord au niveau financier, puisque leur salaire équivaut à environ 200 dollars, ensuite au niveau de leur carrière.
Dossier bloqué
Le dossier semble aujourd’hui bel et bien bloqué, en raison d’un désaccord entre le Premier ministre, Najib Mikati, et le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, sur les critères à adopter et la dimension du train de nominations.
Le président du Conseil estime qu’à l’heure actuelle, à un mois des élections législatives, des permutations globales, qui concerneraient près de 40 diplomates, sont impossibles à réaliser, notamment en raison du coût d’une telle opération. Il privilégie plutôt des permutations partielles, à même de corriger l’injustice subie par les diplomates qui sont à l’administration centrale depuis trop longtemps.
Des sources proches de Najib Mikati précisent qu’il s’est entendu avec le chef de la diplomatie sur les trois points à respecter pour effectuer des nominations diplomatiques, le plan consistant à ramener au Liban une dizaine d’ambassadeurs qui se trouvent en poste hors du pays depuis plus de 10 ans et de nommer une dizaine d’autres diplomates à leur place. Le tout en respectant un critère essentiel, celui de l’ancienneté.
Cependant, le chef de la diplomatie continuerait d’insister sur des nominations qui vont à l’encontre de cet accord.
Hachem et Chemaitelli
À en croire des sources diplomatiques, les deux problèmes essentiels se résument ainsi: Premièrement, Abdallah Bou Habib voudrait élever Hadi Hachem, proche du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, à la première catégorie, «en le faisant passer devant 21 autres maronites qui ont plus d’ancienneté que lui, afin de pouvoir l’envoyer en tant qu’ambassadeur du Liban aux Nations-Unies ou à Washington». Ce serait son premier poste à l'étranger.
En second lieu, M. Bou Habib souhaiterait écarter le secrétaire général du Palais Bustros, Hani Chemaitelli, avec lequel il ne s’entend pas. Le Premier ministre, lui, voudrait le garder à son poste, notamment en raison de la difficulté de trouver un diplomate sunnite de sa catégorie pour le remplacer, les candidats à sa succession étant pour la plupart plutôt «juniors». Alors que M. Mikati exprime son attachement au critère de l’ancienneté, M. Bou Habib, encouragé par M. Bassil, semble être prêt à le dépasser, selon ces mêmes sources diplomatiques.
Elles relèvent dans ce cadre que les moutures présentées par le chef de la diplomatie ne pouvaient pas être acceptées par M. Mikati, «politiquement et légalement».
C’est pour cela que le dossier est dans une impasse. Le Premier ministre l’avait clairement fait savoir à l'issue d'un entretien lundi avec le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, en disant qu'il n'y aurait «pas de nominations en Conseil des ministres».
Jeudi, c’est Abdallah Bou Habib qui devait faire part de son irritation à des diplomates libanais et accuser M. Mikati de refuser toutes les propositions de permutations, selon certaines sources.
Certaines parties s’efforcent de trouver une solution, en essayant de convaincre M. Bou Habib d’arrondir les angles et d’accepter les permutations partielles. Acceptera-t-il de le faire, alors que Gebran Bassil tente de placer ses proches avant les élections législatives et la formation d’un nouveau gouvernement? Les sources diplomatiques précitées le souhaitent, afin que justice soit rendue à plus d’une dizaine de diplomates en poste au Liban depuis plus de 10 ans, et que ce dossier soit enfin débloqué.
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