L'Eintracht terrasse le Barça et file en demies
©La joie des joueurs de l'Eintracht Francfort surprenants vainqueurs du Barça, jeudi au Camp Nou. Lluis Gene/AFP
L'Eintracht Francfort a créé la sensation jeudi en terrassant le FC Barcelone 3-2 après le nul de l'aller (1-1) pour rallier les demi-finales de la Ligue Europa, où il affrontera West Ham, tombeur de Lyon (1-1, 3-0).

Les Catalans ont cédé d'emblée sur un pénalty concédé dès la 4e minute après un accrochage entre Eric Garcia et Jesper Lindstrom et transformé par Filip Kostic, puis une deuxième fois à la demi-heure de jeu sur une sublime frappe lointaine signée Rafael Santos Borré (36e), avant de voir leurs derniers espoirs s'envoler sur une frappe croisée de Kostic, pour le doublé (67e).

Le joli but du capitaine blaugrana Sergio Busquets, en toute fin de match (90e+1) et le pénalty transformé par Memphis Depay au bout du temps additionnel (90e+10), n'auront donné qu'un vain et bref espoir aux Catalans.

"Ce que nous avons vécu aujourd'hui, aucune somme d'argent ne peut l'acheter", s'est réjoui Oliver Glasner, entraîneur de l'équipe allemande. "Ces émotions perdureront pour toujours".

Un exploit majuscule pour ce modeste club allemand, actuel 9e de Bundesliga, qui n'avait plus gagné un seul match depuis un mois (cinq nuls et une défaite), et qui rêve de remporter son premier trophée continental depuis la Coupe de l'UEFA 1980.

Et un énorme premier coup dur pour Xavi, le technicien catalan appelé à la rescousse d'un Barça en perdition en octobre et qui avait jusque-là fait des miracles avec le groupe catalan.

"Au vu de la grandeur de cette équipe, on peut dire que c'est un désastre", a lancé Ronald Araujo, défenseur du Barça, au coup de sifflet final.

"Si c'est un désastre, il fait partie du processus d'apprentissage. On va continuer sur cette voie. On est en train de remonter la pente. Certes, là, maintenant, on est tous en colère du match que l'on a fait, il y aura des critiques, du pessimisme, mais on ne ne peut pas dévier du chemin. Il faut continuer", a harangué Xavi en conférence de presse d'après-match.

Marée blanche en tribunes

Poussés par les 25.000 supporters allemands qui ont envahi Barcelone et le Camp Nou (soit un tiers des 79.469 spectateurs présents), s'appropriant l'enceinte blaugrana comme rarement vu auparavant, les Aigles sont tombés sur la Catalogne.


Dès la 3e minute, à la retombée d'un ballon aérien, Eric Garcia a retenu Lindstrom par le cou dans la surface: le quatrième pénalty concédé par les Catalans en deux matches, après les trois concédés à Levante dimanche en Liga (2-3). C'est aussi le but sur pénalty le plus prématuré que concède le Barça de toute son histoire européenne.

Après avoir repris quelques couleurs, notamment grâce à Ousmane Dembélé, le Barça va connaître un nouveau temps faible à la demi-heure de jeu, où Marc André ter Stegen sera alerté trois fois de rang. Et à la 36e, c'est Rafael Borré qui a surpris le portier allemand d'une sublime frappe depuis l'extérieur de la surface.

Au retour des vestiaires, alors que les "ultras" catalans ont déserté les tribunes pendant dix minutes en guise de protestation, Pierre-Emerick Aubameyang a le ballon du 2-1 au bout du pied après un excellent centre de Dembélé... mais il manque sa reprise, alors que la cage était vide face à lui.

Trapp, la revanche

A l'heure de jeu, Ter Stegen repoussera l'échéance par une grosse parade de la main droite (58e)... mais la sentence tombera dix minutes plus tard: après une touche, le ballon parvient jusqu'au couloir opposé dans les pieds de Kostic, qui croise parfaitement sa frappe pour le 3-0.

Pour son grand retour au Camp Nou cinq ans après la fameuse remontada subie par le Paris Saint-Germain contre le Barça en 8e de finale de la Ligue des champions le 8 mars 2017 (6-1), Kevin Trapp n'a pas eu grand-chose à faire pour défendre sa cage mercredi soir, et a pu laisser exploser sa joie sur ce troisième but.

"Je n'ai pas les mots pour dire ce que je ressens, ce que l'on ressent en tant qu'équipe. On a appliqué notre plan à la perfection. On s'est sentis comme à Francfort, ça a été incroyable, c'était extraordinaire de sentir cela", a déclaré Trapp en conférence de presse d'après-match.

Pour l'Eintracht, le rêve continue. Pour le Barça de Xavi, écarté de la Ligue des champions dès la phase de groupes en décembre pour la première fois depuis 2006, cette nouvelle désillusion va mettre un coup de frein au projet de grand retour sur la scène européenne.

Il lui faudra désormais assurer une place dans le top 4 du championnat d'Espagne pour amener ce jeune groupe en Ligue des champions la saison prochaine. Ce n’est pas gagné d’avance.
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