Nombreux sont ceux qui se demandent à quoi peuvent servir les prochaines élections législatives dans quinze jours, sinon à octroyer un voile pudique de légitimité pseudo-démocratique au viol de l’État et du pays par une caste politico-mafieuse que l’histoire humaine retiendra comme étant le modèle paradigmatique par excellence du « démocide ».
Il y a des néologismes qui tombent fort à propos pour rendre compte d’une réalité socio-politique spécifique. C’est le cas du terme génocide inventé par le juriste Raphaël Lemkin en 1943 mais dont le sens initial était quasi similaire à celui d’ethnocide. Après la Seconde Guerre Mondiale et la découverte des horreurs nazies, le terme acquit son sens actuel d’extermination planifiée et programmée d’un peuple par un État. A l’heure actuelle, le crime de génocide est reconnu dans deux documents du droit international : La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée en 1948 par l’assemblée générale de l’ONU, ainsi que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale adopté en 1998. Dans les deux cas, les textes insistent lourdement sur l’intention morale génocidaire des criminels. La liste de tels massacres de masse, politiquement planifiés, est longue depuis la haute antiquité jusqu’à nos jours.
Durant les guerres yougoslaves des années 1990, suite aux destructions et aux massacres qui ravagèrent Sarajevo, Mostar et Vukovar, le maire de Belgrade Bogdan Bogdanovitch utilisa le néologisme urbicide pour parler du meurtre de la ville, non comme objectif stratégique mais comme objectif identitaire. Dans ces conflits de la haine identitaire, la ville comme espace du vivre-ensemble est un objectif à détruire, sur les plans urbain, architectural et humain. Dans ce sens, le terme s’applique parfaitement à Beyrouth durant la guerre civile 1975-1990 et depuis 2005 à nos jours. L’urbicide qualifie également le crime de destruction programmée des villes syriennes par le régime de Damas et ses alliés. Urbicide et génocide s’appliquent ensemble aux tragédies de la Syrie et de l’Irak.
Quant au Liban, l’urbicide de Beyrouth a culminé le 4 août 2020 par l’explosion sur le Port. Il poursuit son œuvre criminelle de démantèlement du vivre-ensemble libanais au service de stratégies hégémoniques des puissances de la région, notamment de l’Iran des Mollahs. Mais, au Liban, il y a plus qu’urbicide. Il y a, non pas génocide mais démocide. Ce néologisme est une adaptation du politologue américain Rudolph Rummel en 1986 dans son essai Death by Government. Le démocide qualifierait un processus politique de destruction d’un peuple donné par son propre gouvernement, sans que cette destruction résulte nécessairement de massacres ou d’exterminations génocidaires planifiés. C’est dans ce sens que la caste politico-mafieuse du Liban est coupable du crime de démocide, concept assez proche d’ailleurs de celui de populicide inventé sous la Révolution française.
Dans quinze jours, la victime, à savoir le peuple, est convoquée aux urnes du suffrage universel afin renouveler la Chambre des représentants. Va-t-elle chasser le bourreau ou succombera-t-elle ; encore et toujours, aux charmes du syndrome de Stockholm ? La plupart des observateurs pensent que rien ne changera et que l’establishment politico-mafieux sera de nouveau plébiscité. Deux raisons majeurs s’opposent au changement. D’une part, la loi électorale elle-même, un simulacre de démocratie, un mélange pervers de turpitudes qui transforment un scrutin de liste, à la proportionnelle, en un scrutin de type uninominal mais non majoritaire. Ainsi, les caïds et les rejetons de dynasties claniques sont quasi assurés de se partager de nouveau le pactole de leurs pères. Mais d’autre part, c’est la victime elle-même qui semble incapable de se doter d’une volonté de changement. Le soulèvement d’octobre 2019 a bel et bien identifié son bourreau mais n’a pas été capable de « lancer la foudre » comme disait Robespierre. La « société civile » a préféré se noyer dans un océan de pétitions, de papiers, de programmes, d’études, autant de choses utiles pour l’après-révolution. Face aux dinosaures de la tradition, cette société civile s’est atomisée, morcelée, en une multiplicité invraisemblable de pies-bavardes et de grenouilles-bovines à l’ego surdimensionné. Tant pis, advienne que pourra.
Tout ce qu’on pourrait espérer comme résultat politiquement significatif le 15 mai prochain, c’est de voir tomber, dans certaines circonscriptions hautement symboliques comme Nord-III, de l’un ou l’autre sinistre forban que le peuple a reconnu comme ennemi public « Numéro 1 ».
Rien que pour marquer une victoire symbolique contre l’un ou l’autre ennemi public « démocidaire », chaque citoyen est moralement tenu de participer au scrutin en ciblant judicieusement son vote préférentiel. Un seul mot d’ordre : ne pas voter « blanc ».
Il y a des néologismes qui tombent fort à propos pour rendre compte d’une réalité socio-politique spécifique. C’est le cas du terme génocide inventé par le juriste Raphaël Lemkin en 1943 mais dont le sens initial était quasi similaire à celui d’ethnocide. Après la Seconde Guerre Mondiale et la découverte des horreurs nazies, le terme acquit son sens actuel d’extermination planifiée et programmée d’un peuple par un État. A l’heure actuelle, le crime de génocide est reconnu dans deux documents du droit international : La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée en 1948 par l’assemblée générale de l’ONU, ainsi que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale adopté en 1998. Dans les deux cas, les textes insistent lourdement sur l’intention morale génocidaire des criminels. La liste de tels massacres de masse, politiquement planifiés, est longue depuis la haute antiquité jusqu’à nos jours.
Durant les guerres yougoslaves des années 1990, suite aux destructions et aux massacres qui ravagèrent Sarajevo, Mostar et Vukovar, le maire de Belgrade Bogdan Bogdanovitch utilisa le néologisme urbicide pour parler du meurtre de la ville, non comme objectif stratégique mais comme objectif identitaire. Dans ces conflits de la haine identitaire, la ville comme espace du vivre-ensemble est un objectif à détruire, sur les plans urbain, architectural et humain. Dans ce sens, le terme s’applique parfaitement à Beyrouth durant la guerre civile 1975-1990 et depuis 2005 à nos jours. L’urbicide qualifie également le crime de destruction programmée des villes syriennes par le régime de Damas et ses alliés. Urbicide et génocide s’appliquent ensemble aux tragédies de la Syrie et de l’Irak.
Quant au Liban, l’urbicide de Beyrouth a culminé le 4 août 2020 par l’explosion sur le Port. Il poursuit son œuvre criminelle de démantèlement du vivre-ensemble libanais au service de stratégies hégémoniques des puissances de la région, notamment de l’Iran des Mollahs. Mais, au Liban, il y a plus qu’urbicide. Il y a, non pas génocide mais démocide. Ce néologisme est une adaptation du politologue américain Rudolph Rummel en 1986 dans son essai Death by Government. Le démocide qualifierait un processus politique de destruction d’un peuple donné par son propre gouvernement, sans que cette destruction résulte nécessairement de massacres ou d’exterminations génocidaires planifiés. C’est dans ce sens que la caste politico-mafieuse du Liban est coupable du crime de démocide, concept assez proche d’ailleurs de celui de populicide inventé sous la Révolution française.
Dans quinze jours, la victime, à savoir le peuple, est convoquée aux urnes du suffrage universel afin renouveler la Chambre des représentants. Va-t-elle chasser le bourreau ou succombera-t-elle ; encore et toujours, aux charmes du syndrome de Stockholm ? La plupart des observateurs pensent que rien ne changera et que l’establishment politico-mafieux sera de nouveau plébiscité. Deux raisons majeurs s’opposent au changement. D’une part, la loi électorale elle-même, un simulacre de démocratie, un mélange pervers de turpitudes qui transforment un scrutin de liste, à la proportionnelle, en un scrutin de type uninominal mais non majoritaire. Ainsi, les caïds et les rejetons de dynasties claniques sont quasi assurés de se partager de nouveau le pactole de leurs pères. Mais d’autre part, c’est la victime elle-même qui semble incapable de se doter d’une volonté de changement. Le soulèvement d’octobre 2019 a bel et bien identifié son bourreau mais n’a pas été capable de « lancer la foudre » comme disait Robespierre. La « société civile » a préféré se noyer dans un océan de pétitions, de papiers, de programmes, d’études, autant de choses utiles pour l’après-révolution. Face aux dinosaures de la tradition, cette société civile s’est atomisée, morcelée, en une multiplicité invraisemblable de pies-bavardes et de grenouilles-bovines à l’ego surdimensionné. Tant pis, advienne que pourra.
Tout ce qu’on pourrait espérer comme résultat politiquement significatif le 15 mai prochain, c’est de voir tomber, dans certaines circonscriptions hautement symboliques comme Nord-III, de l’un ou l’autre sinistre forban que le peuple a reconnu comme ennemi public « Numéro 1 ».
Rien que pour marquer une victoire symbolique contre l’un ou l’autre ennemi public « démocidaire », chaque citoyen est moralement tenu de participer au scrutin en ciblant judicieusement son vote préférentiel. Un seul mot d’ordre : ne pas voter « blanc ».
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