Domenico Tedesco, l'homme qui a ranimé le RB Leipzig
©Tedesco vise le doublé coupe d’Allemagne-C3 avec Leipzig. Photo Uwe Kraft AFP
Leipzig peut remercier Domenico Tedesco: en ballotage favorable avant sa demi-finale retour de Ligue Europa jeudi (22h00) contre les Glasgow Rangers (aller: 1-0), le club allemand était au fond du trou en décembre et ne doit sa résurrection qu'à son entraîneur de 36 ans.

Quand les dirigeants ont décidé de limoger son prédécesseur Jesse Marsch fin 2021, l'équipe était 11e du championnat, et disputait sa pire saison depuis son accession en Bundesliga en 2016. Quatre mois plus tard, le RB est en finale de Coupe d'Allemagne (contre Fribourg), à la lutte pour le top 4 en championnat, et en position d'accéder à la finale de Ligue Europa.

Avec l'espoir de décrocher le, ou les, tout premiers titres de sa jeune histoire. Encore faut-il réussir le sprint final et surtout ne pas perdre le rythme: l'équipe, qui n'avait concédé en 2022 qu'une défaite (à Munich contre le Bayern) sous Tedesco, vient de perdre deux fois de suite en Bundesliga.

"Nous avons tellement de qualité dans cette équipe que nous pensons qu'il est possible de décrocher les deux trophées", coupe nationale et C3 européenne, veut croire cependant l'attaquant international suédois Emil Forsberg.

Un effondrement à Glasgow jeudi viendrait gâcher un tableau jusqu'ici idyllique. Arrivé le 9 décembre, le technicien italo-allemand a complètement métamorphosé son groupe.

Sept langues

Sans aucun passé de joueur professionnel, il avait déjà brillé en Bundesliga lors de ses débuts comme entraîneur, en hissant Schalke à la deuxième place du championnat en 2017-2018.

Ce polyglotte, qui peut communiquer - plus ou moins couramment - en sept langues a ensuite passé deux saisons sur le banc du Spartak Moscou, qu'il a mené également au titre honorifique de vice-champion de Russie en 2021.


Il était libre lorsque Leipzig s'est séparé de l'Américain Jesse Marsch. Adepte du "football Red Bull" pur et dur, basé presque exclusivement sur un jeu de contre très vertical, Marsch avait appauvri la culture tactique apportée avant lui par Julian Nagelsmann.

Tedesco est revenu à des schémas plus élaborés, avec une défense à trois centraux, et des phases de possession de balle assumée.  "Il a rendu aux professionnels de Leipzig ce que Marsch leur avait enlevé, pointe le magazine du football Kicker: des structures claires sur le terrain (...), des plans de match qui fonctionnent et, surtout, un style de jeu fondé sur les points forts des joueurs et non sur une vision idéale qui ne correspond pas aux qualités de l'équipe".

Volcanique

Tout l'effectif a adhéré: "C'est une personne formidable, avec lui tout le monde se sent important" dit Forsberg. "Nous avons super-progressé en quatre mois, ajoute l'avant-centre danois Yussuf Poulsen, c'est un plaisir de voir l'équipe avancer étape par étape".

Son travail a notamment permis la spectaculaire éclosion de Christopher Nkunku, au point de faire du Français probablement le meilleur joueur de la Bundesliga cette saison (18 buts, 15 passes décisives, soit une participation à 33 buts, quasiment la moitié des 67 buts de Leipzig en championnat).

Survolté sur le banc de touche, constamment en train de crier des consignes, de gesticuler ou d'applaudir, Tedesco est un volcanique, ce qui lui vaut parfois des démêlés avec les arbitres, qu'il apostrophe volontiers.

"Sur le terrain, il a le feu pour enflammer l'équipe, tempère cependant le défenseur Lukas Klostermann, mais dans le vestiaire et dans ses après-matches, il sait abandonner toute cette émotivité et redevenir pragmatique, même lorsqu'il critique un joueur. C'est plus facile pour un joueur d'accepter les critiques lorsqu'il comprend que l'entraîneur cherche à le faire progresser, et pas à déverser son émotion".

Jeudi à Glasgow, Tedesco devra d'abord insuffler du sang-froid à ses hommes pour affronter le chaudron de l'Ibrox Stadium. Avant de leur communiquer le feu nécessaire pour mener le RB vers sa première finale continentale.
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