©Dans le 15ème arrondissement de Paris, ce sont plusieurs centaines de Libanais qui ont fait le déplacement jusqu’à la mairie
Ce dimanche 8 mai, les électeurs de la diaspora libanaise en France se rendent aux urnes afin d’élire leurs représentants – pour les quatre prochaines années – au Parlement libanais. Nous avons interrogé plusieurs de ces électeurs dans un bureau de vote parisien afin de connaître leurs espoirs, teintés chez certains de scepticisme pour le pays du Cèdre.
Dans le 15ème arrondissement de Paris, ce sont plusieurs centaines de Libanais qui ont fait le déplacement jusqu’à la mairie, l’un des quatre centres de votes mis en place dans la capitale. Cinq bureaux de votes ont été installés dans la salle des fêtes, au premier étage. L’ambiance est chaleureuse. On a l’impression d’avoir recréé un mini-Liban. Des tasses de café sont offerts aux électeurs lors de leur arrivée dans la salle. Le drapeau libanais prend place au côté de ceux de la France et de l’Union européenne. Une cacophonie générale résonne dans l’immensité de la salle.
Nous avons recueilli des témoignages d’électeurs qui ont déposé leur bulletin de vote. Beaucoup tentent difficilement d’essuyer l’encre présente sur leur doigt, et signifiant qu’ils ont bel et bien voté. La majorité est partisante d’une rupture totale avec le système politique actuel au Liban. « Un changement radical pour le Liban, il n’y a que cela qui compte » , explique un couple de franco-libanais sexagénaires parlant d’une même voix, et résident depuis 50 ans en France. Brièvement, ils reprennent l’expression en arabe scandée durant les manifestations populaires débutées en octobre 2019 : « Kelon yahné kelon » (« Tous, ça veut dire tous », en français), rejetant toute la classe politique libanaise actuelle.
Elian, lui, espère que le vote des Libanais de France et de l’étranger suffira à faire bouger les choses. « On n’a pas d’autres moyens de faire bouger les choses, sauf par les urnes. La seule solution pour être écouté, c’est le vote des citoyens libres. Mais au Liban, elles ne le sont pas » , indique-t-il. Fondateur du (MCLM), il indique être « pro-thawra » – mouvement révolutionnaire qui a secoué le Liban dès octobre 2019 – et n’être « affilié à aucun parti politique » , sans « base confessionnelle » . « Ces élections démocratiques sont une étape essentielle pour le pays. Il vit le martyr tous les jours, et le régime actuel n’a fait qu’empirer la situation », nous confie Chawki, 35 ans. « Le changement a toujours été réprimé par l’État qui a joué sur les peurs », ajoute-t-il.
Âgée d’une quarantaine d’années, Marianne, avocate au barreau de Paris et de Beyrouth, indique de son côté que « le Liban et les Libanais sont pris en otage ». « La priorité est la reconstruction d’un État. Et cela ne peut se faire dans l’ombre d’armes illégales », confie-t-elle.
Un vote d’abord contestataire
Une position partagée par Colette, quinquagénaire, habitant en France depuis plus de vingt ans. « L’État est absent au Liban », dit-elle. « De plus en plus de Libanais quittent le pays du fait de la situation économique. Ainsi, leur nombre étant de plus en plus important à l’étranger, leur vote peut peser dans la balance (…) Au travers de ce scrutin (en France), on réfléchit en tant que citoyen, et non en tant membre d’une communauté religieuse », analyse-t-elle. « Ce que nous voulons, c’est un pays, avec des citoyens et des citoyennes. Tout simplement », indique Hayan, 27 ans, chargé de mission à Paris.
Des électeurs sont aussi venus apporter leur soutien aux partis dits traditionnels. C’est par exemple le cas de Habib. Il est vêtu d’une casquette portant le logo du CPL (parti du président Michel Aoun, chrétien, allié du Hezbollah), ainsi qu’une écharpe orange, couleur du parti. « Il faut sortir le Liban du malheur dans lequel il est plongé. Il faut aider le président Aoun, qui travaille pour les Libanais. C’est un peu le Charles de Gaulle du Liban », dit-t-il, souriant. Il ajoute : « Il faut faire en sorte que les jeunes libanais ne quittent plus le pays ».
D’autres électeurs estiment, de leur côté, que ce vote, bien qu’important, ne changera pas grand-chose. Bruno habite en France depuis 17 ans. Franco-libanais, il indique que « c’est un vote contestataire. Et que c’est le seul moyen de participer à la vie politique ». Il conclut, en expliquant qu’il « n’est pas pour, mais contre un parti : le Hezbollah ». Le parti chiite – proche de l’Iran – s’étant imposé comme un véritable État dans l’État au Liban.
Dans le 15ème arrondissement de Paris, ce sont plusieurs centaines de Libanais qui ont fait le déplacement jusqu’à la mairie, l’un des quatre centres de votes mis en place dans la capitale. Cinq bureaux de votes ont été installés dans la salle des fêtes, au premier étage. L’ambiance est chaleureuse. On a l’impression d’avoir recréé un mini-Liban. Des tasses de café sont offerts aux électeurs lors de leur arrivée dans la salle. Le drapeau libanais prend place au côté de ceux de la France et de l’Union européenne. Une cacophonie générale résonne dans l’immensité de la salle.
Pour un « changement radical »
Nous avons recueilli des témoignages d’électeurs qui ont déposé leur bulletin de vote. Beaucoup tentent difficilement d’essuyer l’encre présente sur leur doigt, et signifiant qu’ils ont bel et bien voté. La majorité est partisante d’une rupture totale avec le système politique actuel au Liban. « Un changement radical pour le Liban, il n’y a que cela qui compte » , explique un couple de franco-libanais sexagénaires parlant d’une même voix, et résident depuis 50 ans en France. Brièvement, ils reprennent l’expression en arabe scandée durant les manifestations populaires débutées en octobre 2019 : « Kelon yahné kelon » (« Tous, ça veut dire tous », en français), rejetant toute la classe politique libanaise actuelle.
Elian, lui, espère que le vote des Libanais de France et de l’étranger suffira à faire bouger les choses. « On n’a pas d’autres moyens de faire bouger les choses, sauf par les urnes. La seule solution pour être écouté, c’est le vote des citoyens libres. Mais au Liban, elles ne le sont pas » , indique-t-il. Fondateur du (MCLM), il indique être « pro-thawra » – mouvement révolutionnaire qui a secoué le Liban dès octobre 2019 – et n’être « affilié à aucun parti politique » , sans « base confessionnelle » . « Ces élections démocratiques sont une étape essentielle pour le pays. Il vit le martyr tous les jours, et le régime actuel n’a fait qu’empirer la situation », nous confie Chawki, 35 ans. « Le changement a toujours été réprimé par l’État qui a joué sur les peurs », ajoute-t-il.
Âgée d’une quarantaine d’années, Marianne, avocate au barreau de Paris et de Beyrouth, indique de son côté que « le Liban et les Libanais sont pris en otage ». « La priorité est la reconstruction d’un État. Et cela ne peut se faire dans l’ombre d’armes illégales », confie-t-elle.
Un vote d’abord contestataire
Une position partagée par Colette, quinquagénaire, habitant en France depuis plus de vingt ans. « L’État est absent au Liban », dit-elle. « De plus en plus de Libanais quittent le pays du fait de la situation économique. Ainsi, leur nombre étant de plus en plus important à l’étranger, leur vote peut peser dans la balance (…) Au travers de ce scrutin (en France), on réfléchit en tant que citoyen, et non en tant membre d’une communauté religieuse », analyse-t-elle. « Ce que nous voulons, c’est un pays, avec des citoyens et des citoyennes. Tout simplement », indique Hayan, 27 ans, chargé de mission à Paris.
Des électeurs sont aussi venus apporter leur soutien aux partis dits traditionnels. C’est par exemple le cas de Habib. Il est vêtu d’une casquette portant le logo du CPL (parti du président Michel Aoun, chrétien, allié du Hezbollah), ainsi qu’une écharpe orange, couleur du parti. « Il faut sortir le Liban du malheur dans lequel il est plongé. Il faut aider le président Aoun, qui travaille pour les Libanais. C’est un peu le Charles de Gaulle du Liban », dit-t-il, souriant. Il ajoute : « Il faut faire en sorte que les jeunes libanais ne quittent plus le pays ».
D’autres électeurs estiment, de leur côté, que ce vote, bien qu’important, ne changera pas grand-chose. Bruno habite en France depuis 17 ans. Franco-libanais, il indique que « c’est un vote contestataire. Et que c’est le seul moyen de participer à la vie politique ». Il conclut, en expliquant qu’il « n’est pas pour, mais contre un parti : le Hezbollah ». Le parti chiite – proche de l’Iran – s’étant imposé comme un véritable État dans l’État au Liban.
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