Nouveau chapitre alimentant le pessimisme autour de l'accord sur le nucléaire iranien, le directeur général de l'AIEA s'est déclaré mardi "très inquiet" de la situation. Il a notamment dénoncé un manque de coopération concernant des traces d'uranium enrichi dans des lieux jamais déclarés par l'Iran, alors que le négociateur de l'UE est attendu à Téhéran pour tenter de débloquer les négociations.
"Extrêmement inquiets"
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont le siège se trouve à Vienne, "essaie de clarifier un certain nombre de questions en suspens", a expliqué Rafael Grossi devant un comité du Parlement européen. "Je me réfère au fait qu'au cours des derniers mois, nous avons pu identifier des traces d'uranium enrichi dans des lieux jamais déclarés par l'Iran comme ayant abrité une quelconque activité nucléaire", a-t-il souligné.
"Nous sommes extrêmement inquiets (...). La situation ne paraît pas très favorable. Pour l'instant, l'Iran ne s'est pas montré disposé à fournir les informations dont nous avons besoin", a déploré le chef de l'instance onusienne de contrôle. Plusieurs sites font l'objet d'interrogations de longue date de l'AIEA. Début mars, M. Grossi s'était rendu en Iran à ce sujet, alors que la République islamique demandait la clôture du dossier.
Finalement, il avait été convenu que les deux parties échangent des documents pour une résolution avant juin. Ces déclarations interviennent alors que le diplomate européen chargé de coordonner les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, doit arriver dans les prochaines heures à Téhéran pour un ultime effort de relance du processus.
Négociations en pause
L'émissaire, qui avait effectué fin mars sa dernière navette entre Téhéran et Washington, rencontrera notamment le chef des négociateurs iraniens Ali Bagheri. "Le travail se poursuit pour combler les écarts qui subsistent", a-t-il tweeté mardi, en route vers l'Iran.
"Comme vous le savez, les négociations sont en pause (...), certains parleraient d'impasse, d'autres de gel", a souligné Rafael Grossi. Malgré les obstacles, il a dit "espérer un accord dans un délai raisonnable". "Même si nous devons admettre que la fenêtre de tir pourrait se fermer à tout moment", a-t-il averti.
L'Iran et les États-Unis sont engagés depuis plus d'un an dans des négociations indirectes à Vienne pour ressusciter l'accord de 2015, qui était censé empêcher la République islamique de fabriquer la bombe atomique - dont elle nie vouloir se doter. Les autres parties au texte (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie) participent également aux négociations.
Les diplomates ont cependant quitté la capitale autrichienne le 11 mars et depuis, Téhéran et Washington se rejettent mutuellement la responsabilité du blocage.
Avec AFP
Commentaires