Insistance internationale pour la formation rapide d’un gouvernement
Le Groupe international de soutien au Liban (GIS), le Conseil de sécurité de l’Onu et Washington ont souligné vendredi la priorité que constitue pour le Liban la formation d’un nouveau gouvernement, rappelant à Beyrouth ses engagements.

Après la France et l’Union européenne, c’était vendredi au tour des États-Unis, du Groupe international de soutien au Liban (Nations Unies, Chine, France, Allemagne, Italie, Russie, Royaume-Uni et États-Unis, ainsi que l'Union européenne et la Ligue arabe) et du Conseil de sécurité de l’Onu d’appeler les responsables libanais à mettre en place rapidement un gouvernement. Ils les ont également félicités pour la tenue des législatives.

"Nous félicitons les Libanais pour leur participation aux élections malgré les circonstances difficiles", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price dans un communiqué, saluant aussi les forces de l'ordre pour le maintien de la sécurité.

"Nous partageons les inquiétudes soulevées par nos partenaires au sein de la communauté internationale au sujet d'accusations d'achat de voix, de clientélisme et de cas d'intimidation", a-t-il toutefois ajouté, en allusion notamment aux exactions du Hezbollah contre les candidats et les délégués des Forces libanaises.

"Nous exhortons les élus et les dirigeants politiques du pays à entendre l'appel des Libanais en faveur d’un changement et à travailler avec sérieux et urgence pour la mise en place des mesures nécessaires pour sauver l'économie", a poursuivi Ned Price qui a appelé la classe politique à "former rapidement" un gouvernement capable de "sauver l'économie" et de "rétablir la confiance" dans le pays en crise.

Par ailleurs, dans un communiqué qu’il a rendu public vendredi, le GIS qui a dit attendre avec impatience l'entrée en fonction de la nouvelle Chambre, a exhorté celle-ci à «capitaliser sur l'espoir que le peuple a placé en elle à travers les urnes». «Il est maintenant temps d'aller de l'avant pour adopter les lois nécessaires à une stabilisation de l'économie, une amélioration de la gouvernance et à une mise en œuvre des réformes dont le Liban et son peuple ont urgemment besoin afin de sortir de la crise », ajoute le GIS qui appelle ensuite les responsables libanais à «former rapidement un gouvernement capable de mettre en œuvre les réformes qui attendent toujours et de continuer à travailler avec le Fonds monétaire international" (FMI).

Le GIS prône dans ce contexte une concrétisation simultanée des actions définies dans l’accord-cadre conclu le 7 avril entre le Liban et le FMI, afin de jeter les bases solides d'une aide socio-économique et d'un redressement durable du Liban.


Le GIS souligne ensuite qu’il se réjouit à l’idée de «travailler avec le nouveau gouvernement dans le cadre du suivi de ses engagements internationaux, notamment en vertu de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité des Nations unies et d'autres résolutions correspondantes» et insiste sur l’importance pour le Liban de «se conformer aux délais constitutionnels en rapport avec les prochaines échéances électorales», en allusion notamment à la présidentielle d’octobre.

Concernant les législatives du 15 mai, le GIS a salué «le professionnalisme et le dévouement des fonctionnaires libanais impliqués dans le processus électoral ainsi que des forces de sécurité qui ont maintenu l'ordre public durant le scrutin».

Il s’est dit encouragé par la participation citoyenne du peuple libanais aux législatives au Liban et à l'étranger, qui a été pour lui l'occasion d'exprimer ses aspirations et de faire entendre sa voix mais s’est désolé de la faiblesse de la représentation parlementaire féminine «qui prive le pays de la contribution des Libanaises à la bonne gouvernance, à la paix et à la sécurité». Dans le même temps, "compte tenu de la participation enthousiaste des femmes à cette élection", le GIS a exhorté les responsables à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s'assurer que les femmes jouent pleinement leur rôle dans la politique libanaise.

Pour sa part, dans une déclaration au sujet du Liban, le Conseil de sécurité de l'Onu, qui s’est lui aussi félicité de la tenue des législatives, a estimé que celles-ci sont «essentielles pour permettre au peuple libanais d'exercer ses droits civils et politiques». Il s'est toutefois dit «préoccupé par les informations faisant état d'irrégularités».

«Les membres du Conseil de sécurité ont rappelé que ces élections sont une étape sur la voie des réformes nécessaires, notamment politiques et économiques, pour faire face à la crise sans précédent au Liban», souligne le document qui appelle à «la formation rapide d'un nouveau gouvernement et à la mise en œuvre urgente des réformes, y compris l'adoption sans tarder d'un budget pour 2022, qui permettrait la conclusion rapide d'un accord avec le FMI  et le déblocage de l’aide internationale au Liban».

Le Conseil de sécurité est par ailleurs revenu à la charge au sujet de la nécessité de poursuivre l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, en insistant sur le fait que celle-ci doit être «rapide, indépendante, impartiale, approfondie et transparente», avant d’appeler de nouveau «toutes les parties libanaises à mettre en œuvre une politique concrète de dissociation de tout conflit extérieur». Il a désigné cette démarche comme une «priorité importante, comme indiqué dans les déclarations précédentes, en particulier la Déclaration de Baabda de 2012».
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