Adoptée le 23 mars dernier, la levée des subventions sur l’importation de médicaments disposant d’une alternative produite au Liban soulève une question majeure: l’industrie pharmaceutique locale est-elle en mesure de faire face à la demande, qui plus est dans un contexte de crise économique exacerbée?
Adoptée le 23 mars dernier, la levée des subventions sur l’importation de médicaments disposant d’une alternative produite au Liban implique que l’industrie pharmaceutique locale soit en mesure de répondre à la demande des patients. Un défi qui en soulève d’autres, concernant notamment l’augmentation nécessaire des capacités de production de ladite industrie, l’adéquation de ses équipements ou encore le contrôle de la bioéquivalence des génériques. Entretien vidéo avec Nabil Ghorayeb, directeur de la santé et de la production d’Algorithm, une des trois principales entreprises du secteur.
Nabil Ghorayeb l’admet: l’industrie locale n’est pas équipée pour fabriquer des produits nécessitant des dispositifs spécifiques comme les collyres et les produits injectables. «Pour qu’il y ait une production de produits ophtalmiques stériles par exemple, il faut que l’industrie locale s’équipe, explique-t-il à Ici Beyrouth. Cela demande un investissement de plusieurs millions de dollars. Mais si le besoin est là, elle engagera les dépenses nécessaires.» Un défi de taille, alors que la crise économique couplée au coût élevé des matières premières et des carburants ont lourdement affecté le secteur pharmaceutique.
Si cette année s’annonce meilleure, 2021 a été terrible pour l’industrie locale. «On a eu des problèmes majeurs, notamment du fait que la subvention est limitée aux ingrédients pharmaceutiques actifs (active pharmaceutical ingredients – APIs), c’est-à-dire la substance pharmaceutique active qui représente à peu près 30% du coût du produit», note le directeur. Une aide souvent dérisoire, le coût principal émanant des investissements liés à la qualité du produit. «Chaque chambre doit être ségréguée par rapport à une autre chambre, souligne Nabil Ghorayeb. L’environnement doit être extrêmement surveillé. Seule une eau de qualité doit être utilisée, à 21°C et en circulation constante pour éviter que des particules et des germes se fixent dedans.» Ces coûts énormes contrastent avec des prix très bas, sur la base de 1.500 livres libanaises pour 1 dollar, précise-t-il. «On a eu des pertes très importantes», indique celui qui a tout de même réalisé de petits investissements en équipements pour rester à la pointe de la technologie.
Pour autant, les médicaments seront facturés en livres libanaises. «Le prix de vente est enregistré et partiellement ajusté suivant les prix du marché, observe Nabil Ghorayeb. Une partie seulement est indexée au tarif de ce dernier, l’autre partie est subventionnée.» Et d’ajouter: «C’est peut-être l’industrie la plus réglementée du pays.»
Ce fonctionnement nuit à la profitabilité de certains produits. Mais selon lui, «il faut assurer leur production s’ils n’ont pas de substitut». «Nous avons un devoir vis-à-vis des citoyens, du système en général et du ministère de la Santé», insiste Nabil Ghorayeb. Compte tenu du contexte, son entreprise, à l’image d’autres industries locales, voit dans l’exportation de ses produits une alternative de choix complémentaire au marché libanais.
Adoptée le 23 mars dernier, la levée des subventions sur l’importation de médicaments disposant d’une alternative produite au Liban implique que l’industrie pharmaceutique locale soit en mesure de répondre à la demande des patients. Un défi qui en soulève d’autres, concernant notamment l’augmentation nécessaire des capacités de production de ladite industrie, l’adéquation de ses équipements ou encore le contrôle de la bioéquivalence des génériques. Entretien vidéo avec Nabil Ghorayeb, directeur de la santé et de la production d’Algorithm, une des trois principales entreprises du secteur.
Nabil Ghorayeb l’admet: l’industrie locale n’est pas équipée pour fabriquer des produits nécessitant des dispositifs spécifiques comme les collyres et les produits injectables. «Pour qu’il y ait une production de produits ophtalmiques stériles par exemple, il faut que l’industrie locale s’équipe, explique-t-il à Ici Beyrouth. Cela demande un investissement de plusieurs millions de dollars. Mais si le besoin est là, elle engagera les dépenses nécessaires.» Un défi de taille, alors que la crise économique couplée au coût élevé des matières premières et des carburants ont lourdement affecté le secteur pharmaceutique.
Si cette année s’annonce meilleure, 2021 a été terrible pour l’industrie locale. «On a eu des problèmes majeurs, notamment du fait que la subvention est limitée aux ingrédients pharmaceutiques actifs (active pharmaceutical ingredients – APIs), c’est-à-dire la substance pharmaceutique active qui représente à peu près 30% du coût du produit», note le directeur. Une aide souvent dérisoire, le coût principal émanant des investissements liés à la qualité du produit. «Chaque chambre doit être ségréguée par rapport à une autre chambre, souligne Nabil Ghorayeb. L’environnement doit être extrêmement surveillé. Seule une eau de qualité doit être utilisée, à 21°C et en circulation constante pour éviter que des particules et des germes se fixent dedans.» Ces coûts énormes contrastent avec des prix très bas, sur la base de 1.500 livres libanaises pour 1 dollar, précise-t-il. «On a eu des pertes très importantes», indique celui qui a tout de même réalisé de petits investissements en équipements pour rester à la pointe de la technologie.
Pour autant, les médicaments seront facturés en livres libanaises. «Le prix de vente est enregistré et partiellement ajusté suivant les prix du marché, observe Nabil Ghorayeb. Une partie seulement est indexée au tarif de ce dernier, l’autre partie est subventionnée.» Et d’ajouter: «C’est peut-être l’industrie la plus réglementée du pays.»
Ce fonctionnement nuit à la profitabilité de certains produits. Mais selon lui, «il faut assurer leur production s’ils n’ont pas de substitut». «Nous avons un devoir vis-à-vis des citoyens, du système en général et du ministère de la Santé», insiste Nabil Ghorayeb. Compte tenu du contexte, son entreprise, à l’image d’autres industries locales, voit dans l’exportation de ses produits une alternative de choix complémentaire au marché libanais.
Lire aussi
Commentaires