Washington s’intéresse aux opérations militaires contre les narcotrafiquants
Les Américains s'intéressent de près aux opérations menées par les services de sécurité, notamment l'armée libanaise, contre les fabricants et les trafiquants de drogue, surtout dans les milieux du Hezbollah. Et pour cause: toute opération du genre contribue d'une manière ou d'une autre à révéler plus d'informations sur les réseaux du Hezbollah, qui s'appuient sur le trafic de drogue comme source de financement, en particulier sur ses ramifications à l’étranger, dixit les Américains.

De sources sécuritaires, on indique que si ces opérations sont lancées, spécifiquement dans les milieux du Hezbollah, comme dans le quartier de Charawné à Baalbeck, au nord-est du Liban, c’est que certains trafiquants auraient été lâchés par le parti, permettant ainsi à l'armée ou à tout autre appareil sécuritaire de les poursuivre, les arrêter ou les éliminer lors de toute confrontation militaire. C’est d’ailleurs le cas d’«Abou Sallé», le trafiquant de drogue aujourd’hui en fuite, sachant que la perquisition menée par l’armée dans les lieux où il se trouvait aurait pu déboucher sur son arrestation si l'unité militaire qui a conduit l'opération avait pris les mesures de précaution qui s'imposaient.

Selon les informations obtenues, «Abou Sallé» dispose de tout un dispositif de sécurité: de nombreux informateurs positionnés le long des routes menant chez lui, des caméras de surveillance et des gardes armés jusqu’aux dents, prêts à se battre pour lui jusqu’à leur dernier souffle.


Lorsque le commandement de l’armée a décidé de mener l’opération de Charawné, il savait bien où il mettait les pieds, compte tenu de la sensibilité de la région. La bataille fut acharnée et l’armée a perdu un militaire dans les échanges de tirs. Elle ne pouvait donc pas rester les bras croisés après que le soldat eut été tué de sang-froid, que ses unités eussent été attaquées, et que «Abou Sallé» eut de surcroît réussi à s’enfuir. La réaction ne s’est pas fait attendre et le commandement de l’armée a répondu avec fermeté en rasant le domicile du prévenu et en  traquant ce dernier, ainsi que sa bande dans le quartier de Charawné et dans la région de la Bekaa.  Or, à la grande surprise des forces militaires, les représentants politiques dans la région, au premier rang desquels le Hezbollah et le mouvement Amal, ont pratiquement pris le parti des trafiquants de drogue lorsqu’ils ont proféré des menaces à l’encontre de la Troupe. C’est à croire que les trafiquants se trouvent dans un environnement qui les protège et profite de la manne générée par ce trafic.

Dans la logique militaire et sécuritaire, logique confirmée par des sources sécuritaires, aucune partie n'est censée s'opposer à la poursuite par l'armée de trafiquants de drogue ou de tout autre bande organisée de malfaiteurs. Dans cet ordre d’idées, les propos souvent tenus par le Hezbollah et le mouvement Amal qui affirment soutenir l'édification de l'État, devraient être suivis de faits. La réalité reste cependant tout autre puisque le duopole chiite monte au créneau dès que l'armée démontre son autorité et sa force, quels que soient le lieu et les circonstances. Histoire de préserver l'image d’une armée impuissante et de justifier principalement la nécessité des armes illégales qui servent soi-disant à «la protection du Liban».

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