Et si le Liban possédait vraiment d’importantes réserves de gaz et de pétrole, et pouvait un jour en tirer profit ? Cette attrayante perspective, qui redonnerait de l’espoir aux Libanais ployant sous le poids d’une crise socio-économique étouffante, ne relève pas nécessairement du rêve ou de l’utopie.
Les nombreuses études effectuées au Liban, notamment par l’Autorité de l’énergie (Lebanese Petroleum Administration- LPA), qui est rattachée au ministère de l’Energie, ainsi que par des sociétés étrangères, portent plutôt à l’optimisme.
Alors que le Liban attend la réponse israélienne à la proposition présentée cette semaine par le biais du médiateur américain Amos Hochstein, pour délimiter les frontières maritimes entre les deux pays, il serait également intéressant de répondre à d’autres questions que de nombreux Libanais se posent au sujet du dossier des richesses en hydrocarbures dont pourraient bénéficier le pays.
Parmi ces questions : Que savons-nous des réserves off-shore du Liban, notamment du champ potentiel de Cana ? Le Liban a-t-il des réserves on-shore (souterraines) ? Pourquoi le consortium Total-Eni-Novatek, regroupant ces trois compagnies française, russe et italienne, prospecte-t-il dans deux blocs seulement, des dix que compte la Zone économique exclusive ZEE du Liban ? Comment ces blocs ont-ils été choisis ? Pourquoi les compagnies pétrolières ne s’intéressent-elles pas aux autres blocs libanais, sachant que le ministère de l’Energie vient de proroger le délai de présentation des candidatures pour le deuxième round d’exploration et d’exploitation ?
Dépassant l’aspect purement politique du dossier des réserves d’hydrocarbures du Liban, IciBeyrouth a posé dix questions à Wissam Chbat, membre du conseil d’administration de la LPA, et chef du département géologie et géophysique au sein de cette autorité, mais également membre de la délégation libanaise aux négociations indirectes pour la délimitation des frontières maritimes avec Israël.
En attendant que la question des frontières maritimes avec Israël se clarifie, il faut espérer que l’Etat libanais pensera aussi à délimiter ses frontières maritimes avec la Syrie, qui a déjà octroyé des licences pour l’exploration d’hydrocarbures dans une zone qui risque d’empiéter sur un bloc libanais.
Carte des zones potentielles de prospection pétrolière (source: LPA)
Le bloc 9 est l’un des deux blocs dans lesquels opère le consortium Total-Eni-Novatek, en vertu d’un contrat signé en 2018. Nos études et celles de Total ont montré que parmi les différentes zones du bloc 9, le champ de Cana est le plus prometteur. Pour s’assurer de cela, un forage est nécessaire.
Une partie du champ de Cana est situé à l’intérieur du bloc et une autre à l’extérieur. Si la présence de gaz se confirme, le Liban doit faire en sorte qu’Israël n’empiète pas dessus.
Généralement, lorsque nous effectuons des recensements sismiques, nous obtenons des images géologiques qui montrent la présence de matières gazières ou pétrolières. Si elles existent, elles se regroupent dans un réservoir durant des millions d’années. Lorsque nous creusons et trouvons des matières, nous les testons pour en connaitre la qualité et la quantité.
Dans le cas de Cana, nous n’avons pas encore effectué de forage, mais les premiers indicateurs sont encourageants et corroborent ceux de Total. Le forage doit confirmer cela.
L’accord avec le consortium prévoit une période d’exploration de trois ans, au cours de laquelle il doit creuser au moins un puits dans chaque bloc. Cela a été fait dans le bloc 4 mais pas dans le bloc 9.
Trois raisons expliquent le retard du forage dans le bloc 9. La première est liée à la transformation qui a eu lieu au sein du secteur pétrolier lui-même. Les grandes sociétés, comme Total, ne s’occupent plus uniquement de pétrole et de gaz, mais aussi d’énergie renouvelable. Elles consacrent à ce secteur 80 pour cent des budgets qui étaient dédiés à l’exploration du pétrole et du gaz.
La seconde est liée à la vitesse de l’exploration et de la production. Les compagnies ont pour objectif écologique d’atteindre le seuil zero-émission de gaz à effet de serre avant 2050 et se retrouvent obligées de produire rapidement le gaz qu’elles ont trouvé.
La troisième est liée au litige des frontières maritimes entre le Liban et Israël.
Ces trois raisons ont poussé les sociétés à établir des priorités pour leurs investissements. Le Liban, le bloc 9 et le champ de Cana ne figurent pas parmi les priorités. Si le litige est réglé, ou si une vision plus claire des choses apparait, les compagnies s’engageront à creuser le puits le plus tôt possible.
(Réponse et explications dans la vidéo ci-dessous)
Ce bloc s’étend sur 1911 kilomètres carrés. Les études ont montré quatre ou cinq zones qui pourraient contenir des hydrocarbures. Le consortium a effectué des forages dans une seule zone de près de 50 kilomètres carrés. Il n’a pas trouvé, malheureusement, d’indicateur de quantités d’hydrocarbures exploitables au niveau commercial. Cela ne signifie pas qu’il faut abandonner ce bloc en entier. Nous devrions continuer à chercher. La société a fait son travail, qui est de creuser un puits. A présent, elle évalue ce qu’elle a trouvé pour déterminer si elle est intéressée à creuser un autre puits, sachant que chaque puits creusé coûte 70 ou 80 millions de dollars. Nous avons accepté de leur donner un an de plus dans ce bloc, et cela leur permettra de décider s’ils veulent creuser un autre puits ou abandonner le bloc.
Le Conseil des ministres avait lancé le deuxième round au milieu de 2019 et il devait être clôturé en avril 2020. Pendant cette période, il y a eu la pandémie du Covid et les prix des hydrocarbures ont beaucoup baissé. Il a fallu plus d’un an pour que les prix remontent à un niveau acceptable.
Cette période a été très mauvaise pour l’octroi de licences d’exploration, partout dans le monde. Au Liban, nous avons décidé de permettre l’exploration dans huit blocs au lieu de cinq pour encourager les compagnies à s’intéresser au Liban.
En outre, au milieu de 2021, nous avons constaté que les prix du pétrole ont augmenté et que les sociétés recommençaient à s’intéresser à l’exploration. Nous avons prorogé le délai de candidature jusqu’en juin 2022. Durant cet intervalle, des évènements hors de notre contrôle se sont produits dans le monde. Comme les risques politiques au Liban peuvent décourager les compagnies, et comme les résultats du bloc 4 n’étaient pas encourageants, nous avons décidé le 15 juin de proroger le délai de présentation des candidatures, pour gagner du temps. Si un développement positif se produit au niveau de la délimitation des frontières, il aura un impact positif sur la participation des compagnies. De plus, nous avons constaté un intérêt envers le gaz dans la région, ce qui pourrait attirer des investissements au Liban.
Les compagnies pétrolières préfèrent éviter les zones à litige. Pour ces compagnies, le même problème se pose quels que soient les pays qui ont un litige. Pour nous, la nature du litige est différente, entre un litige avec un pays frère ou un pays ennemi.
(Réponse et explications dans la vidéo ci-dessous)
Les sociétés avaient accès aux données et pouvaient les acheter et les étudier. En 2013, près de 52 sociétés étaient intéressées. Mais nous avons raté l’opportunité, car entre 2013 et 2017, les décrets sont restés dans les tiroirs pour de nombreuses raisons. A l’époque, le prix du pétrole avait atteint 120 dollars et les compagnies étaient prêtes à payer très cher pour investir. Mais notre mer était fermée…
En 2017, nous avons rouvert la mer et proposé cinq blocs, mais nous n’avons reçu d’offres que pour les blocs 4 et 9. Nous sommes passés de 52 compagnies en 2013 à trois compagnies en 2017.
J’espère que nous pourrons développer notre système, la façon de présenter les blocs, et les conditions pour attirer des compagnies internationales.
L’exploration on-shore est plus facile qu’off-shore. Elle a commencé au Liban longtemps avant la création de LPA. Le premier puits a été creusé en 1947. Sept ont été creusés dans des régions qui, aujourd’hui, ne semblent pas avoir constitué le meilleur choix. Trois d’entre eux ont montré la présence d’un système pétrolier qui produit du gaz et du pétrole. Ces études nous ont aidé dans nos recherches off-shore. En fait, on a compris qu’au Liban, plus on approche de la mer, plus la possibilité de trouver du pétrole liquide diminue, et celle de trouver du gaz augmente. Il est certain qu’il y a de nombreuses régions prometteuses on-shore.
Je signale que le Liban a adopté en 2010 la loi 132 sur les ressources pétrolières off-shore, qui régit tout ce que nous avons fait depuis. Mais la loi sur les ressources on-shore est ancienne et devrait être modernisée. Un projet de loi pour cela a été envoyé au Conseil des ministres en 2014. Il se trouve actuellement au Parlement et constitue une priorité. Il nous permettra de mieux prospecter on-shore.
La façon de gérer ce secteur est déterminante. Il est certain, et je parle au niveau scientifique, que le Liban possède des ressources d’hydrocarbures, en pétrole et en gaz, on-shore et off-shore. Nous devons chercher, de façon plus sérieuse, à les exploiter. Nous avons diminué les efforts de 1967 à 1993, puis de 2002 à 2018. Cela n’est pas sain, car ces ressources ont de la valeur aujourd’hui et peuvent aider l’économie libanaise à moyen et long termes, même si elles ne constituent pas la seule solution.
Avec une meilleure gestion de ce domaine, nous pourrions produire du gaz et du pétrole pour notre consommation locale, et peut-être même en exporter.
Les nombreuses études effectuées au Liban, notamment par l’Autorité de l’énergie (Lebanese Petroleum Administration- LPA), qui est rattachée au ministère de l’Energie, ainsi que par des sociétés étrangères, portent plutôt à l’optimisme.
Alors que le Liban attend la réponse israélienne à la proposition présentée cette semaine par le biais du médiateur américain Amos Hochstein, pour délimiter les frontières maritimes entre les deux pays, il serait également intéressant de répondre à d’autres questions que de nombreux Libanais se posent au sujet du dossier des richesses en hydrocarbures dont pourraient bénéficier le pays.
Parmi ces questions : Que savons-nous des réserves off-shore du Liban, notamment du champ potentiel de Cana ? Le Liban a-t-il des réserves on-shore (souterraines) ? Pourquoi le consortium Total-Eni-Novatek, regroupant ces trois compagnies française, russe et italienne, prospecte-t-il dans deux blocs seulement, des dix que compte la Zone économique exclusive ZEE du Liban ? Comment ces blocs ont-ils été choisis ? Pourquoi les compagnies pétrolières ne s’intéressent-elles pas aux autres blocs libanais, sachant que le ministère de l’Energie vient de proroger le délai de présentation des candidatures pour le deuxième round d’exploration et d’exploitation ?
Dépassant l’aspect purement politique du dossier des réserves d’hydrocarbures du Liban, IciBeyrouth a posé dix questions à Wissam Chbat, membre du conseil d’administration de la LPA, et chef du département géologie et géophysique au sein de cette autorité, mais également membre de la délégation libanaise aux négociations indirectes pour la délimitation des frontières maritimes avec Israël.
En attendant que la question des frontières maritimes avec Israël se clarifie, il faut espérer que l’Etat libanais pensera aussi à délimiter ses frontières maritimes avec la Syrie, qui a déjà octroyé des licences pour l’exploration d’hydrocarbures dans une zone qui risque d’empiéter sur un bloc libanais.
Carte des zones potentielles de prospection pétrolière (source: LPA)
1- Quelles informations le Liban détient-il sur le champ potentiel de Cana, dont la majorité se situe dans le bloc 9 ?
Le bloc 9 est l’un des deux blocs dans lesquels opère le consortium Total-Eni-Novatek, en vertu d’un contrat signé en 2018. Nos études et celles de Total ont montré que parmi les différentes zones du bloc 9, le champ de Cana est le plus prometteur. Pour s’assurer de cela, un forage est nécessaire.
Une partie du champ de Cana est situé à l’intérieur du bloc et une autre à l’extérieur. Si la présence de gaz se confirme, le Liban doit faire en sorte qu’Israël n’empiète pas dessus.
Généralement, lorsque nous effectuons des recensements sismiques, nous obtenons des images géologiques qui montrent la présence de matières gazières ou pétrolières. Si elles existent, elles se regroupent dans un réservoir durant des millions d’années. Lorsque nous creusons et trouvons des matières, nous les testons pour en connaitre la qualité et la quantité.
Dans le cas de Cana, nous n’avons pas encore effectué de forage, mais les premiers indicateurs sont encourageants et corroborent ceux de Total. Le forage doit confirmer cela.
2-Pourquoi le forage n’a-t-il pas encore commencé ? Est-ce à cause du litige avec Israël ?
L’accord avec le consortium prévoit une période d’exploration de trois ans, au cours de laquelle il doit creuser au moins un puits dans chaque bloc. Cela a été fait dans le bloc 4 mais pas dans le bloc 9.
Trois raisons expliquent le retard du forage dans le bloc 9. La première est liée à la transformation qui a eu lieu au sein du secteur pétrolier lui-même. Les grandes sociétés, comme Total, ne s’occupent plus uniquement de pétrole et de gaz, mais aussi d’énergie renouvelable. Elles consacrent à ce secteur 80 pour cent des budgets qui étaient dédiés à l’exploration du pétrole et du gaz.
La seconde est liée à la vitesse de l’exploration et de la production. Les compagnies ont pour objectif écologique d’atteindre le seuil zero-émission de gaz à effet de serre avant 2050 et se retrouvent obligées de produire rapidement le gaz qu’elles ont trouvé.
La troisième est liée au litige des frontières maritimes entre le Liban et Israël.
Ces trois raisons ont poussé les sociétés à établir des priorités pour leurs investissements. Le Liban, le bloc 9 et le champ de Cana ne figurent pas parmi les priorités. Si le litige est réglé, ou si une vision plus claire des choses apparait, les compagnies s’engageront à creuser le puits le plus tôt possible.
3- Les champs de Cana et de Karish sont proches l’un de l’autre. Serait-il possible que la partie qui effectue un forage dans l’un des champs puisse extraire des hydrocarbures de l’autre ?
(Réponse et explications dans la vidéo ci-dessous)
4- Pour en revenir au bloc 4, dans lequel le consortium a effectué des forages, quels ont été les résultats ?
Ce bloc s’étend sur 1911 kilomètres carrés. Les études ont montré quatre ou cinq zones qui pourraient contenir des hydrocarbures. Le consortium a effectué des forages dans une seule zone de près de 50 kilomètres carrés. Il n’a pas trouvé, malheureusement, d’indicateur de quantités d’hydrocarbures exploitables au niveau commercial. Cela ne signifie pas qu’il faut abandonner ce bloc en entier. Nous devrions continuer à chercher. La société a fait son travail, qui est de creuser un puits. A présent, elle évalue ce qu’elle a trouvé pour déterminer si elle est intéressée à creuser un autre puits, sachant que chaque puits creusé coûte 70 ou 80 millions de dollars. Nous avons accepté de leur donner un an de plus dans ce bloc, et cela leur permettra de décider s’ils veulent creuser un autre puits ou abandonner le bloc.
5-Le premier round d’octroi des licences d’exploration et d’exploitation off-shore avait abouti à attribuer les blocs 4 et 9 à ce consortium. Le ministre de l’Energie, Walid Fayad, a prorogé il y a deux jours le délai de présentation des candidatures pour le deuxième round jusqu’au 15 décembre 2022. Le plan initial pour ce deuxième round concernait cinq blocs, les blocs 1-2-5-8-10. A présent, les huit blocs restants sont tous concernés par l’offre. Pourquoi est-on passé de cinq à huit blocs?
Le Conseil des ministres avait lancé le deuxième round au milieu de 2019 et il devait être clôturé en avril 2020. Pendant cette période, il y a eu la pandémie du Covid et les prix des hydrocarbures ont beaucoup baissé. Il a fallu plus d’un an pour que les prix remontent à un niveau acceptable.
Cette période a été très mauvaise pour l’octroi de licences d’exploration, partout dans le monde. Au Liban, nous avons décidé de permettre l’exploration dans huit blocs au lieu de cinq pour encourager les compagnies à s’intéresser au Liban.
En outre, au milieu de 2021, nous avons constaté que les prix du pétrole ont augmenté et que les sociétés recommençaient à s’intéresser à l’exploration. Nous avons prorogé le délai de candidature jusqu’en juin 2022. Durant cet intervalle, des évènements hors de notre contrôle se sont produits dans le monde. Comme les risques politiques au Liban peuvent décourager les compagnies, et comme les résultats du bloc 4 n’étaient pas encourageants, nous avons décidé le 15 juin de proroger le délai de présentation des candidatures, pour gagner du temps. Si un développement positif se produit au niveau de la délimitation des frontières, il aura un impact positif sur la participation des compagnies. De plus, nous avons constaté un intérêt envers le gaz dans la région, ce qui pourrait attirer des investissements au Liban.
6-Le Liban pourrait-il rencontrer de nouvelles difficultés pour l’exploration dans les blocs proches des eaux territoriales syriennes, à savoir les blocs 1 et 2, parce que les frontières maritimes ne sont pas délimitées ?
Les compagnies pétrolières préfèrent éviter les zones à litige. Pour ces compagnies, le même problème se pose quels que soient les pays qui ont un litige. Pour nous, la nature du litige est différente, entre un litige avec un pays frère ou un pays ennemi.
7-Le Liban est-il certain que les huit blocs restants renferment des hydrocarbures ?
(Réponse et explications dans la vidéo ci-dessous)
8- Lors du premier round d’octroi des licences, le Liban avait proposé les blocs 1-4-8-9 et 10. Pourquoi le forage a-t-il commencé dans les blocs 4 et 9 seulement ?
Les sociétés avaient accès aux données et pouvaient les acheter et les étudier. En 2013, près de 52 sociétés étaient intéressées. Mais nous avons raté l’opportunité, car entre 2013 et 2017, les décrets sont restés dans les tiroirs pour de nombreuses raisons. A l’époque, le prix du pétrole avait atteint 120 dollars et les compagnies étaient prêtes à payer très cher pour investir. Mais notre mer était fermée…
En 2017, nous avons rouvert la mer et proposé cinq blocs, mais nous n’avons reçu d’offres que pour les blocs 4 et 9. Nous sommes passés de 52 compagnies en 2013 à trois compagnies en 2017.
J’espère que nous pourrons développer notre système, la façon de présenter les blocs, et les conditions pour attirer des compagnies internationales.
9-Le Liban a effectué de l’exploration on-shore entre 1947 et 1967. Pourquoi n’a-t-il pas poursuivi cela, sachant que certaines sociétés ont indiqué que nous avions des ressources on-shore ?
L’exploration on-shore est plus facile qu’off-shore. Elle a commencé au Liban longtemps avant la création de LPA. Le premier puits a été creusé en 1947. Sept ont été creusés dans des régions qui, aujourd’hui, ne semblent pas avoir constitué le meilleur choix. Trois d’entre eux ont montré la présence d’un système pétrolier qui produit du gaz et du pétrole. Ces études nous ont aidé dans nos recherches off-shore. En fait, on a compris qu’au Liban, plus on approche de la mer, plus la possibilité de trouver du pétrole liquide diminue, et celle de trouver du gaz augmente. Il est certain qu’il y a de nombreuses régions prometteuses on-shore.
Je signale que le Liban a adopté en 2010 la loi 132 sur les ressources pétrolières off-shore, qui régit tout ce que nous avons fait depuis. Mais la loi sur les ressources on-shore est ancienne et devrait être modernisée. Un projet de loi pour cela a été envoyé au Conseil des ministres en 2014. Il se trouve actuellement au Parlement et constitue une priorité. Il nous permettra de mieux prospecter on-shore.
10-Plusieurs sociétés ont publié des études qui estiment que le Liban a de larges gisements d’hydrocarbures. Les Libanais pourraient-il vraiment profiter de telles réserves pour sortir, à terme, de cette crise économique ? Ou est-il trop tard pour en tirer profit, car tous les pays qui ont des ressources ont déjà commencé à les vendre ?
La façon de gérer ce secteur est déterminante. Il est certain, et je parle au niveau scientifique, que le Liban possède des ressources d’hydrocarbures, en pétrole et en gaz, on-shore et off-shore. Nous devons chercher, de façon plus sérieuse, à les exploiter. Nous avons diminué les efforts de 1967 à 1993, puis de 2002 à 2018. Cela n’est pas sain, car ces ressources ont de la valeur aujourd’hui et peuvent aider l’économie libanaise à moyen et long termes, même si elles ne constituent pas la seule solution.
Avec une meilleure gestion de ce domaine, nous pourrions produire du gaz et du pétrole pour notre consommation locale, et peut-être même en exporter.
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