L’autisme est un mot qui provoque bien des questionnements. Souvent mal connu, il relève de trois symptômes: les troubles de la socialisation, de la communication et des comportements. Large est le spectre de ce trouble (on peut même dire qu’il y a autant de types d’autisme qu’il y a de personnes autistes) et grandes sont les difficultés pour ces personnes de s’adapter en société. Un des obstacles majeurs est en relation avec le corps: les personnes souffrant d'autisme établissent rarement un contact physique, voire le rejettent, et certaines ont également de la difficulté à ressentir leurs frontières corporelles. Un autre problème est lié au regard: les personnes souffrant d'autisme évitent souvent le contact visuel, ce qui engendre des difficultés d’attention. En effet, n’utilisant pas le regard pour communiquer, il leur est difficile de faire les bonnes associations d’idées, d’images, les bonnes relations de causes à effet. De plus, si les personnes autistes éprouvent bel et bien des émotions telles que la colère, la peur, la joie ou la tristesse, elles ne l’expriment pas de la même manière que nous, et leur frustration peut engendrer des réactions inadéquates, voire exacerbées: agressivité envers eux-mêmes (se frapper, se mordre) ou envers les autres (mordre, griffer, taper…).
Diverses approches se sont montrées efficaces, dont la danse et le mouvement qui ont beaucoup de succès. La danse peut être abordée comme pratique physique, mais c’est surtout son aspect thérapeutique qui est exploité (voir mon précédent article sur la danse-thérapie), le mouvement étant appréhendé comme méthode d’évaluation et de développement.
Les séances doivent être adaptées au besoin de la personne ou bien, si cette dernière peut assister à un cours traditionnel, elle aura besoin d’une attention particulière. Un thérapeute peut travailler avec une personne autiste à la fois, en se concentrant sur ses besoins individuels, ou alors avec plusieurs, en petit groupe. Les chercheuses Emmanuelle Roncin et Monique Loquet expliquent que l’ingénierie destinée aux jeunes autistes a un double objectif:
Le plus important est le premier contact avec la personne autiste, ce fameux «point d’entrée» qui permet d’établir une connexion. Il doit se faire à partir de l’endroit où la personne autiste se trouve, s’adapter à elle, apprendre sa façon de voir le monde afin de construire une relation. Il ne faut pas non plus oublier que les personnes souffrant d'autisme tendent vers une recherche de l’immuabilité et de préservation. Il est donc moins évident de les faire improviser ou les engager dans de l’expression corporelle libre. Il est essentiel de leur proposer un cadre rassurant et une approche bien cadrée.
Effets sur l’interaction sociale et la communication
Grâce à la danse et au mouvement, la personne autiste peut exprimer ses émotions, ses envies (chose souvent ardue pour elle) et se libère de ce fait de la frustration de ne pas pouvoir les extérioriser dans l’interaction sociale. Ainsi, l’approche corporelle aide à développer les compétences relationnelles de la personne autiste, et, de ce fait, la communication et le comportement.
Effets sur l’empathie et la socialisation
En danse, la synchronisation des mouvements par rapport à la musique, ainsi qu’à d’autres personnes est essentielle. À cela s’ajoute l’importance de l’empathie kinesthésique, le phénomène au cours duquel le spectateur ressent dans son propre corps le mouvement de la personne qui bouge, qui danse. En fait, comme l’explique le professeur Vittorio Gallese, lorsqu’une personne observe l’état corporel et émotionnel d’une autre personne, les mêmes structures des neurones miroir sont activées chez les deux sujets. De ce fait, notre propre corps nous communique des informations sur le comportement de notre entourage, et cela a une fonction essentielle pour le développement de l’empathie. Ainsi, la danse peut favoriser le processus de socialisation et de sensibilité à l’autre.
Effets sur l’unité corporelle et la motricité
Un des obstacles rencontrés par les personnes autistes est, pour beaucoup, l’absence de conscience par rapport à leur corps: souvent, ils n’ont pas conscience des limites de leur corps, ou même que leur corps forme un tout. Le fait que la danse fasse appel à différents sens (vue, ouïe, parfois toucher), ainsi qu’au mouvement et au travail dans l’espace, permet d’améliorer la motricité globale et participe à effacer cette sensation d’un corps morcelé au profit d’un corps unifié.
La danse est un outil parmi d’autres, un outil qui permet, un tant soit peu, de «briser la carapace de l’autisme», comme le dit Françoise Doroq, directrice de l’association APTE Musique pour les autistes. Elle donne la possibilité aux autistes d’ouvrir une porte vers eux-mêmes, une porte vers les autres, et peut les aider à trouver le chemin de l’harmonie.
Diverses approches se sont montrées efficaces, dont la danse et le mouvement qui ont beaucoup de succès. La danse peut être abordée comme pratique physique, mais c’est surtout son aspect thérapeutique qui est exploité (voir mon précédent article sur la danse-thérapie), le mouvement étant appréhendé comme méthode d’évaluation et de développement.
Les séances doivent être adaptées au besoin de la personne ou bien, si cette dernière peut assister à un cours traditionnel, elle aura besoin d’une attention particulière. Un thérapeute peut travailler avec une personne autiste à la fois, en se concentrant sur ses besoins individuels, ou alors avec plusieurs, en petit groupe. Les chercheuses Emmanuelle Roncin et Monique Loquet expliquent que l’ingénierie destinée aux jeunes autistes a un double objectif:
- développer l’aptitude à communiquer et agir de façon concertée,
- incorporer des savoirs sociaux liés à l’expression non verbale des émotions et sentiments.
Le plus important est le premier contact avec la personne autiste, ce fameux «point d’entrée» qui permet d’établir une connexion. Il doit se faire à partir de l’endroit où la personne autiste se trouve, s’adapter à elle, apprendre sa façon de voir le monde afin de construire une relation. Il ne faut pas non plus oublier que les personnes souffrant d'autisme tendent vers une recherche de l’immuabilité et de préservation. Il est donc moins évident de les faire improviser ou les engager dans de l’expression corporelle libre. Il est essentiel de leur proposer un cadre rassurant et une approche bien cadrée.
Effets sur l’interaction sociale et la communication
Grâce à la danse et au mouvement, la personne autiste peut exprimer ses émotions, ses envies (chose souvent ardue pour elle) et se libère de ce fait de la frustration de ne pas pouvoir les extérioriser dans l’interaction sociale. Ainsi, l’approche corporelle aide à développer les compétences relationnelles de la personne autiste, et, de ce fait, la communication et le comportement.
Effets sur l’empathie et la socialisation
En danse, la synchronisation des mouvements par rapport à la musique, ainsi qu’à d’autres personnes est essentielle. À cela s’ajoute l’importance de l’empathie kinesthésique, le phénomène au cours duquel le spectateur ressent dans son propre corps le mouvement de la personne qui bouge, qui danse. En fait, comme l’explique le professeur Vittorio Gallese, lorsqu’une personne observe l’état corporel et émotionnel d’une autre personne, les mêmes structures des neurones miroir sont activées chez les deux sujets. De ce fait, notre propre corps nous communique des informations sur le comportement de notre entourage, et cela a une fonction essentielle pour le développement de l’empathie. Ainsi, la danse peut favoriser le processus de socialisation et de sensibilité à l’autre.
Effets sur l’unité corporelle et la motricité
Un des obstacles rencontrés par les personnes autistes est, pour beaucoup, l’absence de conscience par rapport à leur corps: souvent, ils n’ont pas conscience des limites de leur corps, ou même que leur corps forme un tout. Le fait que la danse fasse appel à différents sens (vue, ouïe, parfois toucher), ainsi qu’au mouvement et au travail dans l’espace, permet d’améliorer la motricité globale et participe à effacer cette sensation d’un corps morcelé au profit d’un corps unifié.
La danse est un outil parmi d’autres, un outil qui permet, un tant soit peu, de «briser la carapace de l’autisme», comme le dit Françoise Doroq, directrice de l’association APTE Musique pour les autistes. Elle donne la possibilité aux autistes d’ouvrir une porte vers eux-mêmes, une porte vers les autres, et peut les aider à trouver le chemin de l’harmonie.
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