Proche du défaut, le gouvernement fédéral américain est confronté à une situation financière préoccupante. Début juin, les mesures comptables prises depuis janvier par l’administration US ne seront plus suffisantes. 

Sans accord rapide pour relever le plafond de la dette, le gouvernement américain ne sera plus en " mesure de satisfaire à l’ensemble de ses obligations ", a alerté la secrétaire au Trésor Janet Yellen, avec le risque à terme de se retrouver en défaut de paiement. Un tel évènement entraînera des conséquences potentiellement catastrophiques.

Un défaut de paiement intervient quand un État rate une échéance de remboursement vis-à-vis de ses créanciers, peu importe que cela concerne le capital ou les intérêts liés à l’emprunt. La somme en jeu peut être modeste, mais dès lors qu’un État manque l’une de ses échéances, il peut être considéré comme étant en défaut, partiel ou total.

Sans relèvement du plafond, le gouvernement fédéral ne pourra plus honorer l’ensemble de ses factures et devrait donner la priorité aux plus importantes, en premier lieu les échéances liées à la dette, précisément pour éviter un potentiel défaut. Il devra donc réduire, retarder ou tout simplement annuler d’autres dépenses.

On parle de plusieurs risques. Retard de paiement pour des fournisseurs de certains services fédéraux, baisse temporaire du montant des retraites ou encore un retard dans le versement des aides sociales et des salaires des fonctionnaires.

Sur le plan mondial aussi, la situation américaine suscite la crainte. L’effet sur les marchés financiers serait immédiat, avec la possibilité d’un crack boursier, du fait de l’inquiétude générée. Et une spirale autoalimentée à la clé.

En cas de défaut de paiement durant trois mois, la Maison-Blanche s’attend à une perte de 6,1% de PIB en 2023 et l’abolition de plus de 8 millions d’emplois. Un défaut de plus courte durée aurait un effet moindre: 500 000 emplois perdus et -0,5% de PIB.

Enfin, une autre variable pourrait avoir un impact énorme: l’effet sur la confiance. Celle des investisseurs dans le fait que les États-Unis honorent leur dette, et qui fait des obligations américaines la valeur refuge de l’économie mondiale.

Maissa Ben Fares, avec AFP