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Un an jour pour jour après sa grève ouverte du 24 mars 2023, le syndicat des employés d’Ogero observe, aujourd’hui, mercredi, une grève d’avertissement qui sera suivie de deux autres, mercredi 3 et jeudi 4 avril. Il a accordé au gouvernement "un délai jusqu’au 15 avril pour répondre à toutes les revendications sans exception". Les mêmes depuis un an.

Les employés d’Ogero, le fournisseur public de téléphonie et d’Internet au Liban, observent une nouvelle grève d’avertissement mercredi qui sera suivie de deux autres, mercredi et jeudi prochains. Tous les centres et bureaux de la compagnie sont fermés, et les travaux de maintenance ou de réparation sont actuellement suspendus. Le syndicat a accordé au gouvernement " un délai jusqu’au 15 avril pour répondre à toutes ses revendications sans exception".

Contactée par Ici Beyrouth, la présidente du syndicat des employés d’Ogero, Émilie Nassar, a affirmé que puisqu’aucune initiative positive n’a été prise en faveur d’Ogero, en dépit de ses nombreux appels à une amélioration des conditions de travail, le syndicat a décidé d’observer ces grèves d’avertissement. "Nous portons les mêmes revendications depuis un an", s’insurge-t-elle, avant de se demander: "Combien de temps doit-on et peut-on encore attendre?" "Même la revalorisation obtenue l’année dernière à la suite de la grève ouverte a été supprimée dans le Budget pour l’exercice 2024", poursuit-elle. Les employés ont bien sûr essayé de négocier, mais en vain. "C’est la procrastination totale. Nous sommes contraints de mendier, alors que ce que nous cherchons, c’est simplement à obtenir nos droits pour le travail que nous fournissons", conclut-elle.

Le syndicat réclame des salaires plus adaptés à la situation économique et déplore les conditions catastrophiques dans lesquelles travaillent les employés. Leurs principales revendications portent sur une revalorisation des salaires et des prestations, ainsi que sur l’indexation de ces derniers sur le nouveau taux de change du dollar, étant donné que leurs salaires actuels, au vu de la dévaluation de la livre, ne représentent plus qu’un très faible pourcentage de leur valeur avant la crise.

Le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a confirmé à Ici Beyrouth l’annulation de la revalorisation des salaires des employés d’Ogero dans le budget pour l’exercice 2024. "Nous n’avons pas d’argent", a-t-il réitéré.

Panne chez Ogero qui perturbe Alfa

En cas de pannes, la grève d’Ogero affecte les services Internet dans tout le pays puisque l’opérateur fournit les données à l’ensemble des fournisseurs d’accès. "C’est pour cette raison que les services de l’opérateur de téléphonie mobile Alfa ont été perturbés, mercredi", a expliqué Johnny Corm. En effet, le central de Fatka a cessé de fonctionner en raison d’un problème avec le groupe électrogène, ce qui a entravé le fonctionnement du central d’Alfa situé à Adma. Cela a perturbé les lignes des utilisateurs depuis le tunnel de Zouk jusqu’au Akar. Pour remédier à cette situation, Alfa a redirigé tous ces utilisateurs vers un autre central, ce qui a ralenti l’ensemble des connexions. Le ministre a néanmoins affirmé que le problème serait résolu avant la fin de la journée. Alfa a également déclaré dans un communiqué qu’il coordonnait "avec le ministère des Télécoms et Ogero pour résoudre le problème".

Cependant, les employés d’Ogero ont annoncé sur les réseaux sociaux que "la panne affectant l’opérateur Alfa ne serait pas réparée aujourd’hui, mercredi, mais demain, lors de la reprise du travail."