Dans un communiqué publié vendredi, la Banque du Liban a tiré la sonnette d’alarme, appelant le Parlement à agir en approuvant des lois réformatrices pour le sauvetage du secteur financier.

La Banque du Liban (BDL) a souligné vendredi, dans un communiqué, que le retard dans l’élaboration des lois réformatrices affaiblit la position financière de l’État libanais, de la Banque du Liban et des banques. Elle a estimé que si cette situation se poursuit, elle portera atteinte aux droits des déposants qui sont grignotés avec le temps qui passe.

La BDL a rappelé aussi que le retard dans le règlement de la crise du secteur bancaire aura de graves conséquences sur l’ensemble de la société libanaise et sur l’économie du pays.

Elle a insisté sur la nécessité d’accélérer la mise au point "d’un plan réaliste et scientifique" pour restructurer et réformer le système bancaire et financier et de voter les lois qui s’imposent, tout en entamant des négociations avec les créanciers.

Aussi, la Banque centrale a-t-elle souligné qu’elle est entièrement disposée à honorer tous les engagements que lui dictent les lois pour soutenir le plan de réformes.    

Les subventions

La BDL a exhorté toutes les parties concernées, à qui elle a fourni des documents détaillés sur les bénéficiaires du dollar ou autres devises étrangères subventionnées par l’État, d’entamer l’application de la loi 240 du 16 juillet 2021. Celle-ci prévoit que les bénéficiaires soient soumis à un audit juricomptable externe.

Dans ce contexte, la banque centrale a rappelé qu’elle a envoyé plus d’une correspondance à ce sujet aux parties concernées, les pressant de se mettre à la tâche avant que le ou les crimes qui auraient pu être commis durant cette période tombent sous le coup de la prescription.

Alvarez & Marsal

Concernant les relations entretenues par la BDL et une institution financière, pendant la période 2015-2019, la banque centrale tient à préciser que:

  1. Conformément à sa politique suivie depuis le 1ᵉʳ août 2023, la BDL coopère étroitement avec les autorités judiciaires pour faire apparaître toute la vérité. Ainsi, elle a envoyé, directement ou via la Commission spéciale d’investigation, les informations, les documents et les comptes susceptibles d’éclairer l’enquête en cours, consécutivement au rapport d’audit juricomptable entrepris par la société Alvarez & Marsal. Les relations entretenues par la BDL avec l’institution financière en question font partie du rapport d’audit d’Alvarez & Marsal.
  2. L’article 420 du Code pénal interdit la publication d’un quelconque document lié à une enquête sur un crime ou un délit avant d’en donner lecture lors d’une audience publique. Par conséquent, toute distillation d’informations au sujet d’une enquête judiciaire est contraire à la loi, elle est même considérée comme une infraction pénale sanctionnée par la loi. Loin de tout ce qui se dit ou de ce qui est oublié, la conjoncture actuelle nous enjoint de respecter la loi et de laisser les autorités judiciaires faire leur travail. Ainsi, le gouvernorat de la Banque du Liban réaffirme son engagement total et continu à vouloir faire la lumière sur toutes les vérités tout en préservant les droits de la banque centrale dans le cadre de la légalité.