Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a assuré dans une interview exclusive sur YouTube, que " la Banque Centrale est d’accord avec le gouvernement sur les chiffres qui ont été donnés pour le plan des négociations et qu’il n’existe aucune contestation à ce sujet ". " L’ampleur des pertes est inférieure à celle du plan précédent et la tendance est à les répartir entre l’État, les banques et la Banque centrale, et à protéger l’argent des déposants ", a souligné le gouverneur de la BDL.

M. Salamé a rappelé que " la pression est actuellement mise sur la tentative de parvenir à un accord avec le Fonds Monétaire International avant la fin de l’année ". " Toutes les questions dépendent de la manière de négocier et des exigences nécessaires à la mise en œuvre d’un programme global dans lequel le budget joue un rôle majeur ", a-t-il déclaré.

Quant au processus de calcul des réserves d’or, " il est toujours en vigueur et prend du temps parce qu’il y a d’anciens lingots et médailles sans valeur spécifique, mais c’est autour de 9 millions et 222 mille onces, et il est interdit à la Banque du Liban de les utiliser ", a-t-il poursuivi.

Il a dévoilé que lorsque les banques ont été fermées en 2019, il a suggéré aux trois présidents de " le couvrir politiquement " pour effectuer une sorte de " contrôle des capitaux ". Il leur a écrit à cet égard, mais n’a reçu aucune réponse. Par ailleurs, il a dit que plusieurs parlementaires ont exprimé leur objection à ce que la Banque du Liban procède à une telle réglementation. Il a estimé que les propos selon lesquels le gouverneur est au courant des sommes d’argent qui ont été transférées et à qui, est une " légende ", parce que le gouverneur de la Banque du Liban ne peut pas être au courant des transferts puisque ceux-ci ne passent pas par la Banque du Liban ".

Concernant la demande de la commission des finances et du budget de relever le plafond de 3 900 livres de la circulaire 151, il a déclaré : " Si nous pouvions relever le plafond de 3 900 à 8 000 livres, par exemple, sans risques, nous aurions franchi ce pas. Cependant, nos études montrent que la liquidité que générera un tel processus en créera une supplémentaire qui augmentera considérablement le taux de change du dollar sur le marché ".

Concernant les prévisions du ministre de l’Économie selon lesquelles le taux de change du dollar atteindra 9 000 ou 10 000 LL, il a expliqué qu’" il n’est pas possible de fixer un prix avant que le Liban n’ait reconfiguré la réalité qui conduira à sa stabilité à travers un budget qui inspire confiance, une restructuration du secteur bancaire et des négociations avec les créanciers ".
Pour ce qui est de l’audit sur ses comptes, il a estimé qu’elle est nécessaire pour répondre aux campagnes qui le ciblent.