Le ministère des Affaires étrangères a tenu le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour responsable de "la montée inquiétante des problèmes et des tensions au Liban". En réponse à un communiqué publié la veille par le HCR, le ministère des Affaires étrangères a expliqué que "l’absence de réponse de la part du HCR aux demandes du Liban, en termes de partage des informations et des données, et de renforcement des efforts pour un règlement rapide en Syrie pour assurer un retour progressif, sûr et dans la dignité des déplacés syriens, reste la principale cause de la montée inquiétante des tensions". Vendredi, l’agence onusienne avait exprimé sa préoccupation face "aux pratiques restrictives et mesures discriminatoires fondées sur la nationalité contre les réfugiés au Liban et autres groupes marginalisés".

Le ministère des Affaires étrangères a déploré, dans un communiqué, "l’absence d’un plan clair pour aboutir à une solution à la crise syrienne et d’une feuille de route développée par les pays donateurs dans le cadre de laquelle ils exposeraient les solutions adéquates, onze ans après le début de la crise en Syrie".

Le Palais Bustros a "regretté" les communiqués qui "renforcent les disparités et les crises dont souffrent les réfugiés syriens et les communautés hôtes, d’autant plus que le Liban ne prend plus aucune mesure susceptible d’établir une différence entre le réfugié syrien et le citoyen libanais". Il a souligné à cet égard que "la crise de l’alimentation que connaît le monde est ressentie davantage au Liban en raison des problèmes économiques et financiers". "Le Liban a maintes fois mis en garde contre cette réalité qui pousse les Libanais et les réfugiés syriens et palestiniens à se disputer pour se procurer les produits alimentaires" qui ne sont pas souvent disponibles, a poursuivi le ministère des Affaires étrangères. Il a rappelé dans ce cadre que "les réfugiés constituent 30% de la population et que 80% des Libanais vient au-dessous du seuil de pauvreté". "Cette situation va sûrement favoriser les tensions, ainsi que les incidents sécuritaires contre les groupes marginalisés", conclut le communiqué du Palais Bustros.