À toutes les mafias qui sévissent dans un pays au pouvoir central comateux, s’est ajoutée en cette fin de saison d’été celle du bois et du charbon, qui provoque des incendies ou en profite pour développer son commerce illégal au détriment de la flore libanaise.

Depuis vendredi soir, un volontaire de la Défense civile gît entre la vie et la mort sur un lit du service des soins intensifs de l’hôpital gouvernemental du Akkar, après avoir été poignardé par un de ces mafieux qui avait mis le feu dans une forêt de chênes non loin du village de Akkar el-Attika.

Le pire dans cette histoire tragique est que, selon des sources de la région, l’agresseur et l’équipe de pyromanes avec qui il procède au bûcheronnage illégal semblent bien connus dans la région, mais ne sont jamais inquiétés.

Ce qui s’est passé, selon le récit de ces témoins, est que l’équipe de volontaires de la Défense civile est intervenue à plusieurs reprises dans la nuit de vendredi à samedi pour éteindre un incendie qui n’a fait que reprendre dans la forêt et qui, de toute évidence, semblait provoqué. Devant la détermination des volontaires à empêcher le feu de s’étendre, les pyromanes ont fini par se manifester. Ils ont commencé par lancer des pierres contre les pompiers. L’un deux, qui n’a cependant pas été identifié, mais qui est bien connu dans la région, a fini par se ruer sur Hussein Abbas qu’il a poignardé, avant de prendre la fuite.

La question reste de savoir qui protège ces malfaiteurs, sachant que des garde-forestiers ont été affectés à Akkar el-Attika après la multiplication des activités de braconnage et de bûcheronnage illégal, dénoncées entre autres par Akkar Trail, une ONG qui a vu le jour dans cette partie du Liban-Nord et qui, avec très peu de moyens, effectue un travail formidable au niveau de la lutte contre les incendies et de la préservation de la faune et de la flore dans ce caza. Qui est supposé protéger la Défense civile laquelle est également, avec très peu de moyens, en permanence sur le qui-vive pour intervenir en cas d’incendies.

La municipalité a dénoncé l’attaque dans un communiqué et a souligné "sa détermination à protéger les forêts de la région", en indiquant que "la population du village soutient ses efforts pour empêcher le bûcheronnage destiné à la vente du bois en dehors du village". Elle a demandé aux forces de l’ordre de suivre cette affaire et d’arrêter l’agresseur.