Le Conseil des évêques maronites a appelé à l’élection d’un chef de l’État qui " puisse faire revivre les institutions étatiques et mettre en œuvre les réformes requises ", ainsi qu’à la formation d’un gouvernement dont la composition " empêcherait qu’une partie déterminée ne contrôle le pays ".

Réuni mardi sous la présidence du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï à Bkerké, le Conseil des évêques maronites a renouvelé son appel à l’élection d’un nouveau chef de l’État dans les délais constitutionnels, en insistant sur le fait que ce dernier devrait être " capable d’unifier le peuple libanais, de faire revivre les institutions constitutionnelles et les services de l’État et de mettre en œuvre les réformes nécessaires, compte-tenu de la détérioration qui ne fait qu’empirer dans le pays ".

Abordant le dossier gouvernemental, le Conseil des évêques maronites a pressé pour la mise en place d’un nouveau cabinet, " même si le délai qui nous sépare de la fin du mandat est très court ". " Il ne faut pas que cette échéance soit exploitée pour marquer des points politiques. Le changement auquel nous aspirons est de voir venir des personnalités capables de réussir et de gagner la confiance de l’opinion publique, sans qu’aucun parti ne contrôle le gouvernement ", ont averti les prélats. Ils ont appelé le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné, Najib Mikati, à " collaborer étroitement pour la formation d’un gouvernement qui consolide les institutions constitutionnelles et qui empêche une partie déterminée de contrôler le pays à travers un cabinet reconstitué ".

Les évêques se sont dits par ailleurs inquiets d’éventuelles " répercussions catastrophiques " du budget 2022 qui vient d’être approuvé au Parlement, " sur la vie des Libanais, et de l’absence de réformes " dans le texte. Ils ont notamment contesté la décision du ministère des Finances de fixer le taux de change à 15 000 livres pour un dollar, " ce qui risque de provoquer une flambée des prix.

La situation au plan de sécurité a été également évoquée durant la réunion de Bkerké. Les évêques ont relevé que la croissance des actes de violence est souvent liée à la détérioration socio-économique et ont invité les autorités à assurer des aides sociales aux plus pauvres. Ils les ont également appelées à accentuer le contrôle des frontières maritimes pour limiter les mouvements d’immigration clandestine.