Le président des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé les responsables à agir pour mettre fin au blocage institutionnel dans le pays et les Libanais à " voter juste " pour " sortir le pays de l’enfer ".
M. Geagea s’exprimait par visioconférence vendredi soir dans le cadre d’une cérémonie de remise de cartes partisanes aux nouveaux membres des FL dans la région de Beyrouth, en présence notamment du député Imad Wakim.
" La réalité politique dépasse désormais la fiction, tant l’ampleur des désastres quotidiens auxquels les Libanais font face est inimaginable ", a-t-il dit.
M. Geagea a plaidé pour une reprise des réunions du Conseil des ministres, " afin de sortir le pays de l’enfer ", estimant que " la paralysie gouvernementale va beaucoup plus loin que la politique ", et évoquant le lien entre le blocage et l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020.
" C’est pour cela que le pays est totalement paralysé ", a-t-il noté, ajoutant que l’enquête sur les événements de Tayyouné, – des clashes meurtriers survenus en octobre dernier après une manifestation du duopole chiite Amal devant le palais de Justice de Beyrouth – " a également déplu au Hezbollah, qui aussitôt avancé des théories pour la décrédibiliser ".
Le gouvernement du Premier ministre Nagib Mikati ne s’est plus réuni depuis le 12 octobre dernier, dans un contexte de cabale de la part du Hezbollah et de certains de ses alliés pour obtenir la démission du juge d’instruction dans le dossier de l’explosion de Beyrouh.
" Que veut le Hezbollah ? Persistera-t-il dans le même style jusqu’au dernier Libanais ? ", s’est interrogé le leader FL.
" Nous sommes déjà habitués au Hezbollah et à ses ‘œuvres’. Mais il existe un président de la République, un Premier ministre, et des ministres qui ont des responsabilités à assumer ", a estimé M. Geagea, appelant les ministres à " ne pas devenir des faux témoins " et " la majorité parlementaire à agir ".

" Sortir de l’enfer "
" La situation actuelle dépasse l’inacceptable. Le pays est ouvert à tous vents ", a-t-il indiqué, précisant toutefois que " le changement est possible, contrairement à ce que soutiennent certains ".
" La seule solution réside dans les élections législatives, une opportunité unique pour le pays de sortir de cette crise douloureuse et pour le citoyen de prendre la bonne décision ", a-t-il estimé. " Sinon, la crise va s’aggraver ", a ajouté le président des FL.
Pour M. Geagea, en allant aux urnes, les Libanais devront " éviter le traditionalisme politique, le clientélisme et les achats de voix, sinon les résultats seront les mêmes ".
" Le salut du Liban est entre vos mains. Si vous choisissez bien, nous sortirons de l’enfer. Si votre décision n’est pas la bonne, nous y resterons ", a-t-il conclu.