Certains acteurs internationaux, qui suivent de près la présidentielle au Liban, pointent du doigt les forces politiques chrétiennes et les accusent d’entraver l’élection d’un président de la République. Les acteurs en question indiquent que les Forces libanaises et leurs alliés s’opposent à l’élection d’un président pro-Hezbollah. En revanche, le Courant patriotique libre refuse l’élection d’un président qui ne lui serait pas complètement fidèle. Dans ce prolongement, le chef du CPL, Gebran Bassil, avait notifié les Français de cette position. Cependant, d’aucuns répètent que M. Bassil envisagerait de reproduire le même schéma, déjà déployé au ministère de l’Énergie, à la présidence de la République. En clair, si M. Bassil était acculé à proposer un candidat à la présidence, il choisirait alors un candidat du même acabit que les anciens ministres de l’Énergie, César Abi Khalil et Nada Boustani.

De plus, ceux qui accusent les chrétiens d’entraver la présidentielle indiquent que le Hezbollah, qui loge à la même enseigne les Forces libanaises et Israël, s’interdit toute discussion avec les FL en vue de trouver une solution à la question de l’élection présidentielle. En effet, le Hezbollah refuserait de perdre le paravent derrière lequel il s’abrite pour gouverner le pays, en d’autres termes, la couverture chrétienne procurée par le député Gebran Bassil et le chef du courant des Marada Sleiman Frangié. Ainsi, le Hezbollah ne désire pas couper les ponts avec M. Bassil en ce moment précis, ni l’obliger à élire Sleiman Frangié, surtout qu’il n’est pas pressé de dénouer l’élection présidentielle à cause de nombreux facteurs internes et régionaux.

Selon les acteurs internationaux précités, lorsque les responsables du Hezbollah parlent d’un consensus pour élire un président, cela signifie en réalité l’élection de leur candidat, soit le chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, et le reste n’est qu’une perte de temps et d’énergie. Dans ce cadre, il convient de noter que le Hezbollah ne fait que reproduire ce qu’il avait déjà fait lors des élections précédentes qui ont conduit à l’élection du général Michel Aoun à la présidence de la République, sans pour autant annoncer ouvertement à ce stade que c’est soit Sleiman Frangié ou le vide.

À ce titre, le Hezbollah est encouragé dans sa posture par l’absence de toute contestation de sa politique qui ferait pencher la balance sur la scène intérieure, sans compter que les Libanais ne protestent pas contre les répercussions du vide présidentiel. En outre, le Hezbollah est très bien informé de la façon dont les Libanais se débrouillent. Enfin, comme le Hezb est bien trempé dans les magouilles du dollar, il a toujours pu maintenir la cohésion au sein de son environnement et éviter toute réaction vigoureuse à son encontre. C’est d’ailleurs ce qui le conforte avec ou sans président.