Malgré les démarches intensives entreprises par le Nonce apostolique, aucune initiative vaticane n’est prise sur le plan de l’échéance présidentielle au Liban, plus particulièrement vis-à-vis des forces chrétiennes – qui sont concernées plus que d’autres par cette échéance.

Certains groupes ayant eu des entretiens avec le Nonce apostolique ont affirmé que celui-ci aurait appelé à l’accélération du processus de l’élection du président de la République et de la formation d’un gouvernement efficace, dans le but de mettre fin à la crise que traverse le Liban. Le Nonce s’abstient toutefois d’avancer les noms de certains candidats, se contentant d’évoquer des généralités concernant le profil du futur président.

Parallèlement, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, déploie tous les efforts possibles pour faire élire un président de la République et unifier les chrétiens, en proposant les deux initiatives suivantes:
– Parvenir à un accord sur un ou deux candidats qui gagneraient la confiance des chrétiens et du reste du peuple libanais.
– Inciter les forces chrétiennes à faire pression sur les parties qui bloquent l’élection présidentielle avec, à leur tête, le Hezbollah.

Pour l’instant, ces deux initiatives semblent être des vœux pieux, et pour cause: le chef des Marada, Sleiman Frangié, va exercer son "droit" de briguer la Magistrature Suprême, de même que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Partant, ni M. Frangié, ni M. Bassil n’exerceront de pression sur le Hezbollah, ou même ne lui demanderont de débloquer l’élection présidentielle.

Selon des sources proches des Forces libanaises, le patriarche Raï devrait temporiser avant de réunir les députés chrétiens à Bkerké, du fait que l’échec potentiel de pareille réunion aurait des répercussions considérables à plusieurs niveaux et se solderait, sans débloquer le processus électoral, par un échange redondant et inutile d’opinions bien établies.