Pour que le navire Sky light, toujours immobilisé au large des côtes libanaises, puisse accoster au port de Beyrouth, les autorités portuaires et le commandement de l’armée attendent d’autres résultats. Ce navire, apparu mardi dans les eaux territoriales libanaises alors que la tempête faisait rage, qui serait tombé en panne a demandé l’autorisation d’accoster. Mais sa cargaison, du sulfate ou du nitrate d’ammonium, ravivent des souvenirs douloureux aux Libanais: c’est une cargaison de nitrate d’ammonium qui a explosé le 4 août 202.

Prélevés mardi pour étudier la nature de la cargaison transportée par le navire auquel il est toujours interdit d’entrer au port, les échantillons ont été envoyés aussi bien à l’Institut de recherche agronomique libanais (LARI) qu’au Conseil national de la recherche scientifique du Liban (CNRS-L). Les résultats du LARI ont été communiqués mercredi par le ministère de l’Agriculture. Selon le rapport, le navire transporte du sulfate d’ammonium conformément aux normes édictées par les règlementations. Reste à connaître ceux du CNRS-L qui sortiront vendredi, selon une source.

Une fois tous les résultats obtenus, un agent maritime devra remettre les rapports finaux au commandement de l’armée, pour que celle-ci en évalue la teneur sur le plan sécuritaire et puisse permettre ou non au navire d’accoster.

Mercredi, une polémique a éclaté au sujet d’une part des modalités de prélèvement des échantillons et d’autre part de la permission donnée au bateau d’accoster au port.

Alors que le commandement de l’armée considère, selon une source, qu’il revient au bateau d’accoster pour effectuer les prélèvements, conformément aux régulations et conventions maritimes, le juge près la Cour de cassation, Ghassan Khoury estime que les échantillons devraient l’être avant que le navire ne jette l’ancre au port de Beyrouth. Des textes de loi qui, encore une fois, font l’objet d’interprétations partisanes.

La deuxième controverse qui a suscité un tollé est celle du document signé par le directeur du port, Ayman Karkar et qui a conduit ce dernier derrière les barreaux. M. Karkar a, à travers ce document, donné l’autorisation au Sky light d’accoster au port de Beyrouth, après " accord du juge Khoury et du directeur général du port ". Selon une source proche du dossier, M. Karkar aurait contacté par téléphone le juge Khoury pour lui exposer la situation : un bateau qui lance des messages de détresse en pleine tempête. Il aurait fait de même avec M. Tamer. Le premier lui aurait donné le feu vert pour " décider du sort du navire ", propos que réfute le juge Khoury. Ce dernier a considéré que son nom a été illégalement employé pour permettre au Sky light d’accoster et a engagé des poursuites judiciaires contre M. Karkar.

En attendant les résultats du CNRS-L qui ne contrediraient pas ceux du LARI (comme l’a appris Ici Beyrouth de source autorisée), l’affaire Khoury-Karkar continue de baigner dans le flou, la parole de l’un contre celle de l’autre.

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !