Arrivé dimanche soir à Beyrouth, pour la commémoration du 18e anniversaire de l’assassinat de son père, Rafic Hariri, l’ancien chef de gouvernement, Saad Hariri passera quatre jours dans la capitale libanaise. Un séjour placé essentiellement sous le signe de la discrétion, mais qui, contrairement à l’année précédente, sera émaillé de rencontres politiques. Le leader sunnite a tenu une série de réunions avec les cadres de son parti dans la journée et s’est entretenu, en début de soirée, avec le chef des Kataëb, le député Samy Gemayel. En soirée, il a reçu un appel téléphonique de l’ancien président Michel Aoun, qui lui a fait part de son souhait de le voir revenir s’installer au Liban.

"Les conditions dans lesquelles le chef du Courant du futur était parti, en janvier 2022, étaient terribles. Elles sont aujourd’hui pires", commente un proche du leader sunnite. Une façon de dire qu’il est prématuré pour M. Hariri de revenir au Liban.

Comme l’année dernière, M. Hariri se recueillera mardi, sur la tombe de son père, près de la mosquée al-Amine, Place de l’Étoile, entouré de membres de sa famille et de figures politiques proches de lui. De retour à la Maison du centre, il doit recevoir des délégations populaires et des personnalités politiques, notamment une délégation des Forces libanaises, un parti qui était, à un moment donné, son allié, mais avec qui les relations se sont détériorées. Aussi, la visite de la délégation FL à la Maison du centre ne peut-elle pas être placée dans un cadre strictement protocolaire. Prévue autour de 17h, elle sera suivie d’une conversation à bâtons rompus entre le chef du Courant du futur et les journalistes accrédités à la Maison du centre. Celle-ci permettrait de sonder les intentions futures du chef du Courant du futur, qui s’était retiré en janvier 2022 de la vie politique.

Dans la matinée de lundi, et toute la journée, M. Hariri a reçu à la Maison du centre des membres de sa famille ainsi que ses proches collaborateurs et des cadres du Courant du futur.

Saad Hariri avait annoncé le 24 janvier 2022, "une suspension de son action politique et de l’activité de son parti" à qui il avait demandé de ne pas s’engager dans la bataille électorale. "Parce que je suis convaincu que le Liban ne dispose d’aucune chance positive à l’ombre de l’influence iranienne, de l’incertitude internationale, des divisions internes, de l’exacerbation du confessionnalisme et de la décrépitude de l’État, j’annonce ce qui suit: je suspends mon action politique et j’appelle le Courant du futur à agir de même", avait-il lancé dans une conférence de presse, à la Maison du centre, quelques heures avant de quitter le Liban.

Le tableau qu’il avait dressé à l’époque de la situation dans le pays reste le même et explique, selon le proche de Saad Hariri, les raisons pour lesquelles ce dernier n’est pas près de modifier son comportement et sa décision.