Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea a exprimé vendredi ses réserves quant à l’optimisme de certains responsables qui considèrent que le rapprochement saoudo-iranien aura un impact positif immédiat sur la scène politique libanaise.

Dans une interview accordée à l’agence d’informations al-Markazia, le leader chrétien a estimé que " la réussite de cet accord est tributaire d’un engagement effectif de l’Iran à respecter la souveraineté et la sécurité des pays voisins (notamment arabes), conformément aux normes et au droit internationaux. " Il a souligné à cet effet que " la première réussite (du précédent rapprochement saoudo-iranien qui avait eu lieu en 2021) s’était traduite par l’engagement de la République islamique à arrêter d’approvisionner les milices houthies au Yémen. " M. Geagea a également estimé que cet accord portera ses fruits, " si l’Iran se désengage d’autres pays où les pasdarans demeurent implantés ".

Abordant le dossier de l’échéance présidentielle, le chef des FL a réitéré son soutien indéfectible au candidat de l’opposition, le député Michel Moawad, insistant que " l’accord saoudo-iranien n’affectera pas le camp de la moumanaa, car le président de la Chambre, Nabih Berri, et les responsables du Hezbollah demeurent attachés à l’ancien ministre et député Sleiman Frangié ". M. Geagea a aussi expliqué que le camp adverse ne semble pas vouloir opter pour un président crédible et réformiste. " Dans le meilleur des cas, il pourrait soutenir un candidat technocrate qui n’a aucun poids politique ", a-t-il critiqué.

Concernant les accusations et les poursuites judiciaires auxquels fait face le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, Samir Geagea a considéré que ces activités judiciaires " constituent un précédent dangereux ", soulignant que " la crise que traverse le pays dépasse la Banque centrale ". " S’il s’avère que les rumeurs qui circulent au sujet de la démission du gouverneur sont vraies, alors la situation est urgente et grave. Garder une vacance au niveau de la présidence de la BDL est d’une dangerosité extrême. Nous ne devons en aucun cas laisser le vice-président pourvoir à cette fonction, en pleine crise financière et existentielle ", a-t-il déploré.