Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a mis en garde vendredi contre une "nouvelle épreuve qui se trame contre le peuple libanais du fait du comportement des blocs parlementaires qui s’apprêtent à saboter les élections municipales, en prorogeant le mandat des conseils actuels lors de la séance législative, mardi prochain, à laquelle a convoqué le président de la Chambre, Nabih Berry". Il a affirmé à cet égard que ce qui se passe à ce propos est "une fraude".

M. Geagea a souligné que "ces blocs parlementaires, c’est-à-dire ceux de l’axe de la moumanaa (l’axe obstructionniste ) et celui du Courant patriotique libre avancent comme prétexte le fait que le ministère de l’Intérieur n’est pas prêt à respecter cette échéance par manque de fonds". Or le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, "a affirmé, à maintes reprises, que son ministère était prêt, au cas où les fonds nécessaires étaient assurés". Ceux-ci ne dépassent pas, selon M. Maoulaoui, les 10 millions de dollars.

Pour le leader des FL, le bureau de la Chambre et les blocs parlementaires de la " moumanaa " ont coupé la route au Premier ministre sortant, Najib Mikati, en s’entendant sur une séance législative, mardi dans la matinée, alors que selon "certaines informations, M. Mikati envisage de convoquer le Conseil des ministres, le mardi 18 avril, l’après-midi, avec à l’ordre du jour la question du financement des municipales".

"Cela est une preuve de l’irresponsabilité de ces blocs", a insisté M. Geagea, rappelant que le Parlement est actuellement "un collège électoral et non législatif".

M. Geagea a enfin critiqué le courant patriotique libre qui s’est opposé aux réunions du Conseil des ministres, "même pour examiner des dossiers urgents", alors qu’il accepte aujourd’hui que le Chambre se réunisse "pour une question qui n’est ni importante, ni urgente".

Réponse du CPL

Le CPL n’a pas tardé à réagir aux propos de M. Geagea. Dans un communiqué, le bureau de presse du parti a estimé que la déclaration du leader des FL  "va à l’encontre des positions prises par les députés du parti lors des séances parlementaires". "Ces derniers avaient souligné qu’ils avaient perçu le manque de préparatifs de la part du ministère de l’Intérieur pour organiser le scrutin", lit-on dans le communiqué du CPL.

Le courant aouniste a par ailleurs réitéré son opposition à la tenue d’un Conseil des ministres, rappelant que "le gouvernement est démissionnaire, alors que la Chambre est légalement fonctionnelle" et que le parti a toujours été favorable aux séances législatives d’urgence.

Et le CPL de souligner enfin que ce n’est pas uniquement le manque de fonds qui empêche la tenue des municipales, mais également la grève des fonctionnaires. "Le parti est prêt pour les municipales et a lancé, il y a quelques jours, sa machine électorale", a conclu le CPL.