Mardi soir, les États-Unis ont annoncé avoir mis au jour un réseau de blanchiment et de contournement de sanctions permettant de soutenir Nazem Ahmed, financier du Hezbollah. Ils ont précisé que la série de sanctions est décidée en coordination avec le Royaume-Uni.

Un bailleur de fonds présumé du Hezbollah, Nazem Ahmad, a été sanctionné mardi par Londres, sur base des lois antiterroristes britanniques, a annoncé mardi le Bureau de la mise en œuvre des sanctions financières du Trésor britannique.

Selon le communiqué publié sur son site électronique, tous les avoirs de Nazem Ahmad, "soupçonné de financer le groupe terroriste Hezbollah au Royaume-Uni ont été gelés". Le texte ne précise cependant pas si Ahmad détient la nationalité libanaise.

"Nazem Ahmad a été sanctionné dans le cadre des efforts continus déployés pour prévenir le terrorisme dans l’intérêt de la sécurité nationale. Cette décision protégera également l’économie britannique contre les risques de financement du terrorisme", souligne le texte qui précise dans ce contexte qu’"aucun ressortissant britannique ne pourra traiter avec lui ou mener des affaires avec les sociétés qu’il possède ou qu’il contrôle".

Il s’agit, selon le communiqué, de "la première mise en œuvre du régime national de lutte contre le terrorisme mis en place par le Trésor britannique, ciblant des individus soupçonnés d’être impliqués dans des activités terroristes". Elle s’inscrit, selon le texte, "dans le cadre d’efforts coordonnés avec des partenaires (internationaux) pour neutraliser les opérations internationales de financement du terrorisme".

Le Trésor britannique précise que Nazem Ahmad possède une vaste collection d’art au Royaume-Uni et traite avec plusieurs artistes, galeries d’art et maisons de vente aux enchères basés au Royaume-Uni.

Ses sociétés sont: White Starr DMCC, Bexley Way General Trading LLC, Best Diamond House DMCC, Sierra Gem Diamonds Company NV, Park Ventures SAL et la galerie Artual.

Mise au jour d’un réseau de blanchiment

En soirée, l’administration américaine a annoncé de son côté avoir mis au jour un réseau de blanchiment et de contournement de sanctions permettant de soutenir Nazem Ahmed, considéré par les États-Unis comme le financier du Hezbollah, et qui est sous sanctions du département américain du Trésor depuis 2019.

Le Trésor soupçonne cette fois plus d’une cinquantaine de personnes et d’entreprises d’aider M. Ahmed à échapper aux sanctions américaines. Elles sont à leur tour cibles de sanctions, notamment le gel de l’ensemble de leurs avoirs aux États-Unis et l’interdiction à toute entreprise ou citoyen américain de faire des affaires avec elles, au risque d’être à leur tour visées par des sanctions.

Le réseau s’étend depuis le Liban à une dizaine de pays, parmi lesquels plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud ou la Côte d’Ivoire, ainsi qu’aux Émirats arabes unis, la Belgique et le Royaume-Uni.

L’opération mise au jour consiste à assurer le financement du Hezbollah par l’achat de pierres précieuses, œuvres d’art et produits de luxe, permettant ainsi le blanchiment des fonds autrement soumis à sanctions.

"Les personnes impliquées ont utilisé des sociétés-écran et des pratiques frauduleuses afin de masquer le rôle de Nazem Saïd Ahmed dans ces transactions financières", a expliqué le sous-secrétaire au Trésor en charge du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson. "Les acteurs du marché du luxe doivent être particulièrement vigilants face à ces potentielles tactiques qui permettent le financement du terrorisme, le blanchiment d’argent et le contournement des sanctions", a-t-il ajouté.

Le Trésor précise que cette série de sanctions est décidée en coordination avec le Royaume-Uni.

 

Avec AFP