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La visite de l’ancien président de la République, Michel Aoun, et du chef du CPL, Gebrane Bassil, à Jezzine a été vaine et n’a pas permis de récupérer leur position dans cette ville. Selon des sources locales, les propos de Gebran Bassil concernant les dissensions au sein du CPL dans cette région n’ont fait qu’envenimer la situation et n’ont pas permis de rallier les partisans de l’ancien député aouniste Ziad Assouad qui se sont opposés au concurrent (également aouniste) de ce dernier, Amal Abou Zeid, lors des dernières élections législatives. De plus, les allocutions respectives du général Aoun et de M. Bassil n’ont pas satisfait les partisans du CPL à Jezzine, notamment lorsque M. Bassil a associé la région au Hezbollah, chose que les partisans du CPL rejettent.
Les principaux acteurs à Jezzine ne sont nullement hostiles au Hezb, mais ne souhaitent en aucun cas être étroitement associés à ce parti. D’ailleurs, ce point a été rédhibitoire pour le CPL dans la région lors des dernières élections législatives. En y ajoutant les divergences inter-partisanes et l’absence de résultats concrets dans la région, nous obtenons la recette de leur échec qui a finalement profité aux Forces libanaises qui ont remporté deux des trois sièges de la circonscription.
Mentionnons par ailleurs l’offensive véhémente de Michel Aoun contre les Européens au sujet de la crise des réfugiés syriens. Des personnalités présentes au rassemblement affirment que l’attaque de Michel Aoun a été surtout motivée par le fait que les Européens, notamment la France et l’Allemagne, n’ont pas soutenu la candidature de son gendre, Gebran Bassil, à la présidence de la République. Ce qui est surtout surprenant, c’est que le général Aoun affirme avoir contribué au retour de 500 000 réfugiés syriens dans leur pays durant son mandat avec l’aide de Bachar el-Assad. Mais où sont donc les listes attestant ce fait précis, et quelles sont les régions qui les ont accueillis? Il semblerait que cela fait suite à l’initiative de l’ancien directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et aux convois qu’il aurait organisés, tout en sachant que leur nombre est loin d’atteindre le chiffre avancé de 500 000 retours.
Jezzine est proche de Saïda où les aounistes ne sont pas les bienvenus, pas plus que le Hezb. Elle jouxte également le Chouf, hostile au Hezb. Les habitants de Jezzine estiment que la présence du Hezbollah dans leur région est survenue du fait de l’alliance du Courant patriotique libre avec le parti pro-iranien et l’absence de l’État. Partant, comment un ancien président de la République et un chef de parti chrétien peuvent-ils ignorer cette hostilité et réitérer un discours politique qui a lésé Jezzine et la région ainsi que le CPL de manière irrémédiable?
