Lisa Johnson, la diplomate qui doit succéder à Dorothy Shea à la tête de la mission diplomatique américaine à Beyrouth, a estimé qu’au nombre des défis auxquels fait face le Liban, figurent notamment "la corruption, la mauvaise gestion et la menace que représente le Hezbollah pour la souveraineté et la sécurité du Liban".

Se prononçant mardi devant la sous-commission des affaires étrangères du Sénat, Mme Johnson a souligné l’importance stratégique du pays du Cèdre pour les États-Unis.

"Le peuple libanais subit les conséquences de l’inaction de ses dirigeants", a constaté en outre Mme Johnson, soulignant à cet égard que "les responsables libanais ont échoué à effectuer les réformes économiques requises". "Ils n’ont toujours pas élu un président de la République ni formé un gouvernement", a-t-elle noté.

Pour Mme Johnson, la voie à suivre est claire. Il s’agit, en premier lieu, d’"élire un président de la République et de former un gouvernement de pleins pouvoirs capable de mener les réformes tant attendues".

Interrogée, dans ce cadre, sur l’impact que pourrait avoir l’élection du chef du Mouvement Marada, Sleiman Frangié,  sur les relations entre le Liban et les USA, Mme Johnson a affirmé que c’est au Parlement libanais de choisir son futur président. "Ce n’est pas à la communauté internationale de décider, a-t-elle insisté. Toutefois, nous avons énuméré les qualités que le futur président devrait avoir. Une personne non corrompue, qui peut unifier le pays, qui fait primer l’intérêt du peuple et qui peut mettre en œuvre les réformes requises." "Certains candidats ne répondent pas à ces critères", a-t-elle avancé, sans donner de noms.

Se félicitant du soutien que continue d’apporter son pays à l’armée libanaise et aux Forces de sécurité intérieure, Mme Johnson a rappelé que depuis 2006, les États-Unis ont fait don de plus de 3 milliards de dollars en aide à l’armée et aux FSI. Cela leur a permis de "renforcer la souveraineté du Liban", de "remédier progressivement à l’instabilité", de "déstabiliser les terroristes" et de contrer "le faux discours du Hezbollah selon lequel ses armes illicites sont nécessaires à la défense du Liban".

Constatant que la progression dans la bonne direction ne saurait être facile pour le Liban, Mme Johnson a confié être consciente du fait que "certaines entités entravent le développement, faisant primer leurs propres intérêts". Elle a affirmé, dans ce cadre, qu’elle continuera à donner la priorité à la lutte contre la corruption au Liban. "Je suis également consciente de la menace que représente le Hezbollah pour la souveraineté et la stabilité du Liban, mais aussi pour les États-Unis, Israël et la région, comme le soulignent les sanctions américaines imposées à des financeurs du Hezbollah, a-t-elle déclaré. Les États-Unis sont déterminés à sanctionner tous ceux qui ont des liens avec le Hezbollah."

Mme Johnson s’est, par ailleurs, montrée optimiste. Elle a fait remarquer que l’accord sur la délimitation de la frontière maritime, conclu entre le Liban et Israël en octobre dernier sous l’égide des États-Unis, est un exemple des réalisations que peuvent accomplir les dirigeants libanais s’ils font primer les intérêts du pays et du peuple sur ceux partisans et personnels.

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