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L’ancien ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian prévoit de se rendre au Liban avant la séance du 14 juin consacrée à l’élection d’un président de la République, afin d’y rencontrer des acteurs politiques profondément divisés et d’évaluer leur position à l’égard d’un candidat de consensus. Selon une source diplomatique française, M. Le Drian envisage de proposer un plan d’action à son administration au terme de sa visite.

"Nous ne connaissons pas la date exacte de l’arrivée de M. Le Drian, confie-t-on à Ici Beyrouth dans les milieux proches de l’Élysée. Elle pourrait avoir lieu avant ou après la séance consacrée à l’élection d’un président de la République. L’ancien ministre prévoit de rencontrer tous les acteurs politiques avant de présenter son rapport au président (Emmanuel) Macron et à la ministre des Affaires étrangères". "Il présentera des propositions concrètes" sur la base des résultats de sa mission, selon la même source.

Jean-Yves Le Drian, un diplomate chevronné et doté d’une solide expérience dans la "gestion des crises", a été nommé par Emmanuel Macron dans le cadre d’un nouvel effort visant à mettre fin à une crise politique qui dure depuis septembre. L’annonce a été faite par l’Élysée le mercredi 7 juin.

Selon la source susmentionnée, "la France s’apprête à faire des propositions", conformément à l’approche qu’elle adopte vis-à-vis du Liban. Cette approche avait abouti à une "formule politique" présentée il y a quelques mois pour accélérer le processus de l’élection. Concernant un éventuel soutien de Paris à la candidature de l’ancien ministre des Finances Jihad Azour, on affirme dans les milieux de l’Élysée que Paris "ne soutient aucun candidat en particulier". Selon ces sources, M. Le Drian pourrait proposer de "changer ou de modifier" l’approche de la France vis-à-vis de la crise présidentielle ou "de suggérer des mesures plus concrètes pour aider le Liban à sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve".

"Rien n’est exclu, insiste-t-on dans les mêmes milieux. La proposition précédente de la France reste valable en l’absence d’une autre formule concrète et réaliste."

Pour rappel, la France avait proposé une solution selon laquelle Sleiman Frangié, le candidat soutenu par le tandem Amal-Hezbollah, serait élu président en échange de la nomination de Nawwaf Salam, une personnalité proche du camp anti-Hezbollah, au poste de Premier ministre. Cette proposition a été fermement rejetée par les principaux partis chrétiens, et n’a pas reçu l’approbation du patriarcat maronite.

Le camp opposé à Frangié soutient la candidature de Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international.